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15-12-2011- 06h23 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le
jeudi 15-12-2011 17H52 AFRIQUE REDACTION PAR :LA
TRIBUNE
Plus de 1 400 casques bleus, appartenant à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC) ont été redéployés à
Kinshasa, après les violences électorales qui ont fait une vingtaine de morts et des dizaines de blessés, a indiqué le porte-parole de l’ONU, mardi soir, repris par les médias. La mort de quatre
personnes et la fuite de plus de trois mille habitants de Kinshasa vers le Congo-Brazzaville voisin ont contraint aussi les autorités de la RDC à déployer plus de 20 000 éléments des services de
l’ordre et de la Garde républicaine. Mais la présence des ressortissants étrangers, notamment ceux issus de la communauté belge, a contraint les forces de la Monusco à déplacer une partie de son
effectif (déployé à 90% à l’est du pays) vers la capitale congolaise pour prévenir de nouvelles tensions. Car l’opposition, menée par l’opposant Etienne Tshisekedi, n’a pas l’intention de baisser
les bras, surtout après les déclarations des observateurs de l’Union africaine et de l’Union européenne sur l’absence de transparence dans le déroulement de la présidentielle qui a eu lieu le 28
novembre dernier.Outre les fraudes signalées à la veille et le jour même du vote, la publication des résultats provisoires «reste caractérisée par un manque de transparence», a relevé
la
Mission d’observation de l’Union européenne pour la présidentielle en RD Congo qui a affirmé : «Plusieurs résultats de BV rendus publics le soir du dépouillement
[...], notamment à Lubumbashi, ne correspondent pas avec ceux publiés par la Céni (Commission électorale indépendante).» Selon la mission, les résultats de 4 875 bureaux de vote, dont 2 020 à
Kinshasa, n’ont «pas été comptabilisés», soit 7,63% des 64 000 bureaux répartis sur le territoire. Ces bureaux non comptés «représentent 1,6 million d’électeurs». Les résultats provisoires
publiés par la Céni ont crédité le président sortant Joseph Kabila de 48,95% des suffrages contre 32,33% à l’opposant Etienne Tshisekedi, qui a rejeté «en bloc» ce verdict en se proclamant comme
le «président élu» de la RDC. Autres anomalies qui ont marqué le scrutin, il a été constaté par la mission de l’Union européenne que «3,2 millions d’électeurs ont voté sur des listes de
dérogations ou d’omis (car leur nom manquait sur les listes des bureaux), soit plus de 17% du total des votants», alors que ce taux était de 8% environ en 2006 lors du précédent scrutin
présidentiel. L’éternel opposant n’est pas le seul à avoir rejeté ces résultats qui devraient être avalisés samedi prochain par la Cour suprême qu’on accuse de servir les intérêts de Joseph
Kabila. La Cour suprême était composée de sept magistrats mais le président sortant, au pouvoir depuis dix ans, a révisé son nombre à 27, ce qui a provoqué un tollé général au sein de
l’opposition qui a lancé un appel à la communauté internationale pour annuler carrément le scrutin. Mais les observateurs étrangers estiment que c’est seulement aux politiques congolais de
trouver une solution à ce problème interne.
«Il est de la responsabilité des acteurs politiques et des institutions congolaises de mener leur propre examen des résultats des élections et d’identifier les
solutions à la situation actuelle», a déclaré le chef de la MOE-UE, la députée bulgare Mariya Nedelcheva, citée dans le communiqué. De son côté, la mission d’observation du Centre Carter (fondée
par l’ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter) a jugé aussi que le processus électoral «manquait de crédibilité» en relevant des «irrégularités graves». Faut-il donc refaire le scrutin
présidentiel en RDC pour éviter un scénario à l’ivoirienne dont on connaît l’issue catastrophique pour la Côte-d’Ivoire ?