Crée le 22-12-2011- 04h30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 22-12-2011 04H30 AFRIQUE REDACTION PAR: © Congoindépendant 2003-2011
Les traces de sang du Congolais Yves Mayele visibles au croisement de la chaussée de Wavre et de la rue Edimbourg. Photo CIC
Des policiers de la commune d’Ixelles se sont livrés mardi 20 décembre aux environs de 19 heures à une brutalité inqualifiable en passant à tabac le Congolais Yves Mayele. Suite à une banale altercation verbale, "Yves" a été brutalisé par une dizaine de policiers qui l’ont plaqué au sol. Malgré le sang qui coulait de sa tête ou machoire, l’homme a été menotté. Une policière n’a pas trouvé mieux que d’écraser la tête du malheureux avec son pied. La scène a scandalisé des passants d’origine congolaise. Le quartier était au bord de l’émeute. Des sacs poubelles jonchaient la chaussée. Un seul mot fusait, mardi soir : "provocation policière".
"Ce sont des méthodes dignes des Nazis", "Lâché-le, il n’a rien fait", "C’est de la provocation". Il est environ 19 heures, lorsque ces cris fusent au croisement de
la rue Edimbourd et de la Chaussée de Wavre. Que s’est-il passé?
Après la manifestation organisée samedi 17 décembre à Bruxelles par la communauté congolaise de Belgique - et suite aux "débordements" qui ont eu lieu à cette
occasion -, le bourgmestre de la Commune d’Ixelles, le PS Willy Decourty, a interdit "tout rassemblement" de plus de dix personnes dans le quartier de Matonge. Motif invoqué : "éviter de
nouvelles émeutes".
Depuis lundi 19 décembre, le Quartier Matonge est quadrillé par des policiers anti-émeutes particulièrement au niveau de la sortie du Metro Porte de Namur. Suite
aux plaintes de plusieurs commerçants ayant subi des dommages matériels lors de ces rassemblements, les policiers se répandent également sur la chaussée de Wavre jusqu’aux environs du dancing
"Mambo". Mardi 20 décembre, plusieurs agents de l’ordre armés de boucliers et matraques ont été déployés sur cette artère.
Selon un témoin, Yves Mayele passait sur le trottoir lorsqu’il est interpellé par un policier. "Pourquoi me regardez-vous?", lui aurait lancé l’agent. En guise de
réponse, dit le témoin, Mayele aurait marmoné un "juron". Aussitôt plusieurs policiers l’ont empoigné en le plaquant au sol". C’est ainsi que des passants ont dénoncé "cette arrestation
arbitraire". "Il n’avait rien fait", soutient ce témoin avec une colère à peine contenue. Un autre témoin donne sa version : "Le Congolais avait lancé un panier vide sur un véhicule qui passait
sans savoir qu’il s’agissait d’une voiture banalisée de la police. C’est ainsi que des policiers se sont jetés sur lui avec une brutalitée inouïe". Aucun policier n’a daigné répondre aux
questions de l’auteur de ces lignes.
C’est cette brutalité policière qui a failli provoquer une émeute à Matonge. Plusieurs personnes se sont plaintes d’avoir reçu des coups de matraque pour avoir
chahuté le traitement infligé à cet homme. C’est le cas notamment de Julie M. qui assure avoir reçu cinq coups de matraque. Un policier d’origine asiatique a été particulièrement stigmatisé pour
sa "férocité". "C’est de la provocation policière", criaient plusieurs passants. "Trop c’est trop!", lançaient d’autres. Un activiste habitué aux manifestations organisées par la communauté
congolaise de marteler : "La police d’Ixelles s’est livrée à des coups et blessures sur la personne d’Yves Mayele. C’est un acte de provocation indigne de la police d’un Etat démocratique. Cet
incident ne se passera comme ça. Qu’on ne vienne pas demain nous dire que nous sommes des casseurs...".
Selon des témoins, Yves Mayele a été emmené dans un véhicule de la police. Mardi soir, une ambiance de crise de confiance semblait scellée entre la communauté
congolaise et la police fédérale belge. Une police accusée, à tort ou à raison, d’avoir notamment "gazé" des manifestants congolais emmenés dernièrement dans une cellule à la caserne d’Etterbeek.
Plusieurs plaintes auraient été déposées à la Commission "P", chargée d’exercer un "contrôle démocratique" sur les agissements des "flics".
B.A.W