Crée le 23-12-2011- 06h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 23-12-2011 11H26 AFRIQUE REDACTION PAR: LA TEMPETE DES TROPIQUES
Les forces de sécurité de la RDC doivent mettre fin à une vague d'arrestations politiques, et en particulier aux arrestations arbitraires et illégales menées à la
suite de l'élection présidentielle aux résultats contestés, a déclaré Amnesty International lundi 19 décembre 2011. En effet, depuis la publication des résultats de la présidentielle par la Ceni,
des dizaines d'arrestations ont eu lieu dans le pays . Les personnes visées sont souvent des membres et des partisans de l'opposition politique, précise l'Ongdh britannique dans son
communiqué.
Les forces de sécurité congolaises semblent profiter du climat de tension et d'incertitude qui règne à la suite des récentes élections pour mener cette série
d'arrestations politiques et procéder notamment à des arrestations arbitraires et illégales qui menacent d'étouffer la liberté d'expression et de réunion “, déclare Paule Rigaud, directrice
adjointe du programme Afrique d'Amnesty International.
Ces arrestations doivent cesser. Les personnes interpellées doivent être libérées; à moins d'être rapidement inculpées d'une infraction reconnue par la loi et
présentées devant un juge afin qu'elles puissent contester la légalité de leur détention dans le plein respect de leur droit à un procès équitable, qui inclut le droit de faire appel à un avocat.
“, a-t-il renchéri.
Les informations dont dispose Amnesty International suggèrent que cette pratique est utilisée comme une méthode d'intimidation et que parmi les victimes se trouvent
des civils, des journalistes, des avocats et des responsables de l'opposition politique, mais aussi des agents des forces de sécurité.
D'après l'Amnesty International, quatre journalistes travaillant pour une radio communautaire ont été arrêtés par des membres de l'Agence nationale de
renseignements (ANR) le 14 décembre au petit matin à Kabambare, dans la province du Maniema, dans l'Est du pays. Ils étaient accusés d'avoir passé outre une décision officielle ordonnant la
fermeture de leur station de radio. Trois d'entre eux ont été libérés dans l'après-midi. Le quatrième a été relâché le 15 décembre, également dans l'après-midi.
Le 13 décembre, à Bukavu, dans le Sud-Kivu, des agents de la Police nationale congolaise (PNC) auraient .frappé et arrêté l'avocat Eustache Nsimba et l'auraient
emmené dans un lieu inconnu. Il participait à une manifestation organisée par l'opposition. Le maire de Bukavu avait été informé à l'avance de ce défilé mais l'aurait interdit lors d'une
déclaration à la radio. Eustache Nsimba a été relâché plus tard dans la journée.
Amnesty International a également appris que des agents des forces de sécurité avaient participé à l'arrestation arbitraire d'au moins deux membres de l'Union pour
la démocratie et le progrès social (UDPS) dans la province du Katanga. Ces deux personnes, qui appartiennent au principal parti d'opposition, sont toujours en détention. Lune d'elle est détenue
au secret, dans le cachot de l'ANR.
Selon une ONG locale contactée par Amnesty International, depuis le début du mois de décembre, des membres des Forces armées de la Ré publique démocratique du Congo
(FARDC) auraient aussi enlevé ou arrêté de manière arbitraire une dizaine de membres de l'armée et d'agents de la PNC ainsi que des civils à Kinshasa. Toutes les personnes arrêtées auraient été
prises pour cible parce qu'elles sont originaires des provinces de l'Équateur, du Kasaï-Occidental et du Kasaï-Oriental, fiefs de l'opposition.
On ignore où se trouvent certaines personnes, regrette l'Amnesty International. D'autres sont en détention au secret dans des camps militaires de Kinshasa,
notamment au camp Kokolo, ou dans d'autres lieux situés hors de portée des autorités judiciaires, comme le camp Tshatshi ou l'immeuble du Groupe Litho Moboti (GLM), précise l'ONGDH
britannique.
Amnesty International prie vivement les autorités congolaises de fournir des informations sur ce qui est advenu aux personnes arrêtées, et de les libérer si elles
ne sont pas rapidement inculpées d'une infraction reconnue par la loi et autorisées à contester la légalité de leur maintien en détention ainsi qu'à consulter un avocat et à voir leur
famille.
L'organisation demande également aux autorités congolaises de veiller à ce qu'une enquête minutieuse, indépendante et impartiale soit menée sur les violations
présumées des droits humains, en particulier les homicides illégaux de manifestants, perpétrées par les forces de sécurité de RDC et d'autres acteurs immédiatement après les élections.
Selon de nombreuses informations, des violations des droits humains ont entaché la préparation des élections congolaises et se poursuivent des restrictions sont
imposées en matière de liberté d'expression et de réunion, et les forces de sécurité intimident les sympathisants de l'opposition et les défenseurs des droits humains ', affirme Paule
Rigaud.
Tous les responsables présumés de ces violations doivent faire l'objet d'une enquête et être rapidement déférés à la justice. L'impunité ne ferait qu'engendrer de
nouvelles violences et atteintes aux droits humains, a-t-il conclu.
KGM