Crée le 28-12-2011-02h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mecredi 28-12-2011 11H11 AFRIQUE REDACTION PAR:LE POTENTIEL
La pause imposée à la CENI, consécutivement aux graves irrégularités dans le déroulement des élections, suscite de nombreuses interrogations quant à la suite des
événements. Ce qui est déjà certain, la coopération internationale est désormais suspendue aux résultats des législatives 2011. En témoigne, la décision de l’Union européenne de réévaluer sa
coopération avec la RDC. Mais également, la conditionnalité de tout décaissement par le FMI au respect de l’Etat de droit.
Dans un communiqué remis à la presse, l’Union européenne faisait savoir qu’elle s’apprêtait à «réévaluer sa coopération avec la République démocratique du Congo».
Positivement ou négativement mais tout dépendra de la tournure que prendrait l’actualité politique. Déclaration qui faisait suite aux déficiences sérieuses constatées lors des élections
présidentielle et législatives. Aussi, se montre-t-elle attentive au travail de la CENI lié particulièrement aux résultats des législatives 2011.
Dans le même ordre d’idées, l’on apprend dans les couloirs du gouvernement belge que le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders,
n’exclut pas la possibilité de venir à Kinshasa. Mais ce ne serait qu’après l’installation de la future Assemblée nationale. Tournure diplomatique pour dire que les yeux restent braqués sur les
législatives 2011. Même son de cloche après les déclarations sévères de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Une réévaluation de la coopération avec la RDC n’est pas à exclure et la
décision reviendrait au président Barack Obama à qui l’on a soumis différents cas de figure après le rapport du Centre Carter, la séance de travail qui a eu lieu à la sous-commission sénatoriale
en charge des affaires africaines.
De son côté, le FMI, à travers la déclaration de la directrice générale, Christine Lagarde, a déclaré que cette organisation suivait au jour le jour la situation
politique en RDC. Elle s’est empressée d’inviter les autorités congolaises «au respect de l’Etat de droit» et que la revue 4 n’interviendra qu’après les législatives 2011 ainsi qu’à l’examen de
la situation politique postélectorale. Déclaration influencée par les rapports de Human Rights Watch et Amnesty international ?
Il s’agit là des messages clairs, si pas des pressions, en direction de la CENI en particulier, de la RDC en général, afin qu’elle prenne bonne note des
observations et considérations de différents partenaires en vue de crédibiliser le scrutin.
CIAT NOUVELLE FORMULE
Autre preuve irréfutable que la coopération internationale est désormais suspendue aux législatives 2011 est la venue imminente des experts internationaux. Des
experts qui viendront des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et seront sous la supervision de la MONUSCO. Ils s’emploieront à «aider la CENI à la validation des résultats déjà compilés, à appuyer
les équipes sur le terrain, à apporter de la lumière sur les causes des irrégularités et éventuellement identifier des moyens susceptibles de les corriger».
Il s’agit d’un travail en profondeur qui influera indubitablement sur la décision de la CENI. En d’autres termes, le mot des experts internationaux est très attendu
avec un impact sur les résultats des élections, mais aussi sur la situation politique en République démocratique du Congo, de manière générale.
En fait, si ce n’est pas encore cela, l’on s’apprête à vivre la même situation que celle qui a prévalu avant les élections 2006 avec ce noyau international du
«Comité international d’accompagnement de la transition, CIAT». Il avait, entre autres missions, de s’impliquer dans «des questions techniques et pratiques liées aux élections». Le noyau des
experts internationaux attendu incessamment n’est rien d’autre que le «CIAT nouvelle formule». Le fait d’aider à valider des résultats lui confère certes, un rôle consultatif mais avec «effet
contraignant» dans la mesure où la CENI aura l’obligation morale, technique et politique de corriger les irrégularités constatées. Ce qui aura une conséquence sur les résultats.
GOUVERNEMENT INTERPELLE
La situation actuelle ne peut qu’interpeller le gouvernement. C’est le contraire qui surprendrait. Evidemment, même si le gouvernement actuel assure d’une façon
tacite les affaires courantes, il doit s’assumer jusqu’au bout pendant cette période de transition avant la mise en place d’un nouveau gouvernement. Le volet «coopération internationale» est
d’une importance capitale dans la gestion du pays. En tant que bailleur principal de la CENI pour avoir financé et permis l’organisation de ces élections, il a tout intérêt à voir ce processus
électoral aller à bon terme. Que la période postélectorale se déroule dans des conditions normales eu égard à cette volonté inébranlable de maintenir le climat de confiance avec les partenaires
extérieurs.
L’on ne doit pas perdre de vue que l’Assemblée nationale a clos ses activités sans examiner le projet de Budget 2012. Et la nouvelle Assemblée nationale ne sera pas
fonctionnelle avant le 13 janvier 2012, date limite de la promulgation des résultats des législatives 2011. C’est dire qu’à partir du 1er janvier 2012, le gouvernement fonctionnera avec les
crédits provisoires. Mais il s’agit aussi d’une loi dont le projet devra être déposé au Sénat.
Or, jusqu’à preuve du contraire, de tous les temps, chaque budget annuel prend toujours en compte l’appui budgétaire extérieur. Si le «gel» de la coopération
internationale reste jusqu’à preuve du contraire suspendu aux résultats des législatives 2011, cet appui budgétaire extérieur ne viendra pas.
Au demeurant, tout doit être mis en oeuvre pour que le «train RDC» ne quitte pas les rails. Que toutes les conditions optimales soient réunies et maintenues de
manière à ce que la gestion du pays se poursuive dans des conditions normales. Que les législatives 2011 ne soient pas cette porte par où le malheur arrivera.