Crée le 28-12-2011-21h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mecredi 28-12-2011 21H05 AFRIQUE REDACTION PAR:ARTV
‘‘Le Congo doit changer’’
Par Joël Asher Lévy
Il ne fait plus aucun doute que les élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011 ont laissé des
traces traumatisantes dans un pays déjà comateux. Celui-ci n’est encore guère sorti de son état végétatif, d’ailleurs doublement lié à une guerre de balkanisation et de pillage de ses ressources
matérielles lui cruellement imposée par le pouvoir anglo-saxon et à une gestion des plus catastrophique de la part de ses propres dirigeants politiques, gouvernementaux et administratifs. Ce qui
est tout à fait clair, ce double scrutin présidentiel et législatif s’est bel et bien déroulé dans un climat d’extrême tension politique. À vrai dire, ces opérations électorales se sont déroulées
dans une atmosphère d’empoignades verbales et d’affrontements physiques et, surtout, dans une ambiance de suspicion avérée.
Cela est d’autant plus vrai que ces élections présidentielle et législatives ont été émaillées autant par des
violences inouïes que par des fraudes et irrégularités qui dépassent, en vérité, tout entendement humain. Certes, il y a eu des magouilles totalement orchestrées par des puissances étrangères –
au premier rang desquelles la République Sud-Africaine (RSA) de Jacob Zuma et la Mission d’observation des Nations unies pour la stabilité des Institutions en République démocratique du Congo
(MONUSCO), d’ailleurs dirigée par un ancien ambassadeur américain à Kinshasa, Roger Meece – en vue de la réélection du pouvoir politique sortant. Il importe de souligner que ce régime politique
totalement aux antipodes du discours diplomatique international en matière de bonne gouvernance et de transparence administrative, d’État de droit, de démocratie et de liberté, de justice et de
dignité (le respect scrupuleux des droits fondamentaux de la personne humaine) est pourtant honni par l’ensemble de la population pour son incapacité manifeste à gouverner l’État et à répondre au
chapelet d’attentes populaires.
Bien entendu, il y a eu des manigances ourdies par le pouvoir électoral organisateur qui a évidemment mis au
point, et ce au vu et au su de tout le monde, toute une série de stratagèmes permettant d’assurer la victoire hypothétique voire même improbable, donc résolument impensable de Joseph Kabila
Kabange. Cela va effectivement de la falsification des listes électorales au bourrage d’urnes en passant par la falsification des procès-verbaux officiels pourtant dûment dressés et signés par
les superviseurs électoraux à la fin du dépouillement des bulletins de vote et de la compilation des bureaux de scrutin. Aussi concerne-t-il la proclamation des résultats fantaisistes, lesquels
enfreignent toute norme internationale en matière de publication, et lesquels ne s’appuient sur aucun texte légal ou document régulier.
Ce comportement cavalier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pas tardé à donner lieu à
des contestations virulentes de légitimité politique auxquelles est effectivement habituée la République démocratique du Congo, depuis sa naissance en tant qu’État souverain et indépendant le
jeudi 30 juin 1960. D’autant plus que le président sortant, en l’occurrence le général-major Joseph Kabila Kabange, a été sacré vainqueur par ladite institution complètement instrumentalisée et
également confirmé dans cette même position victorieuse par la grâce d’une Haute cour de justice entièrement caporalisée. Ce qui n’est pas vraiment de nature à ouvrir largement la voie à un
apaisement généralisé dans la mesure où la population se sent totalement flouée dans cet exercice démocratique qui, normalement, est sensé consacrer son pouvoir électoral et son droit politique
fondamental de Souverain primaire.
Ainsi, ce double scrutin présidentiel et législatif a naturellement ouvert en République démocratique du Congo
des plaies béantes qu’il faudra, ne serait-ce qu’un jour, nécessairement cautériser. Sans cet exercice de haute voltige, la réconciliation nationale ne sera qu’un vain mot. Donc, un vœu pieux.
Ces élections ont véritablement ouvert des blessures profondes qu’il faudra rapidement cicatriser en vue d’assurer la concorde politique et de consolider la paix des cœurs et des esprits dans un
pays accoutumé, depuis la proclamation de son indépendance, à de nombreux rendez-vous manqués. Force est d’admettre que tous ces multiples rencards ratés avec l’histoire sont sans nul doute
manipulés par de puissants intérêts étrangers dans le seul et unique but de continuer à saigner davantage toute son économie déjà moribonde et à marginaliser l’ensemble de sa population qui n’a
pour seule arme de résistance politique que ses seules mains et sa seule parole oh ! Combien ignorée par ceux-là mêmes qui prétendent la gouverner et défendre ses intérêts les plus
fondamentaux.
Ce qui est sûr, la République démocratique du Congo doit changer. Définitivement. Ce qui est absolument clair, ce
pays ne peut qu’aller dans cette direction. Forcément et logiquement. Elle n’a pas de choix. D’ailleurs, il n’y en a aucun autre. Donc, cet État accoutumé au statu quo ante, à un immobilisme des
plus suicidaire pour sa population meurtrie, ne peut que négocier irréversiblement ce virage. Le plus rapidement possible. Il ne peut qu’embarquer sur cette autoroute à une seule voie, sur
laquelle le Peuple est le seul et unique maître de son destin politique.
Ce qui est sûr, à l’issue de ces scrutins présidentiel et législatif tripatouillés, une véritable épreuve de
force est engagée entre le Peuple congolais longtemps méprisé et la Communauté occidentale, pourtant donneuse de leçons de morale politique et démocratique, dans son rôle criminel de faiseur de
roi et de fabricant de tyran en terre africaine. Quoique les rapports de force soient inégaux, les Congolaises et Congolais doivent continuer à maintenir la pression. D’autant plus que
l’entêtement de Joseph Kabila Kabange est directement dicté par la volonté manifestement exprimée par des intérêts étrangers sensiblement portés à piller toutes les ressources – autant minérales
et naturelles que précieuses et stratégiques – de la République démocratique du Congo.
À preuve, toutes ces puissances aux réflexes esclavagistes et au comportement négrier n’ont en fait jamais
condamné ouvertement les nombreuses exactions commises par le régime despotique du général-major Joseph Kabila Kabange en matière de violation massive de principes démocratiques et de droits
fondamentaux de la personne. À preuve, elles n’ont jamais en fait condamné les multiples entorses de son pouvoir tyrannique à la Constitution et à la loi électorale. Chose gravissime, non
seulement elles l’y encouragent mais également y participent à de différents degrés.
Tous ces intérêts obscurs et malveillants contribuent, d’ailleurs très clairement et très nettement, par le
truchement des chancelleries occidentales à Kinshasa, parmi lesquelles la Belgique, les États-Unis d’Amérique, la France et la Grande-Bretagne, au renforcement de la dictature en République
démocratique du Congo, entre autres en exerçant ouvertement des pressions indues sur la véritable Opposition politique et démocratique dans le but de ne pas exercer son droit le plus fondamental
qu’est la liberté de manifester. Droit pourtant reconnu explicitement par de nombreux instruments internationaux et la législation nationale. Ceux-ci y contribuent entre autres en menaçant
ouvertement de transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) tout acteur de l’Opposition politique et démocratique qui inciterait la population à manifester bruyamment contre les résultats
électoraux fantaisistes et frauduleux.
Ils y contribuent également entre autres en reconnaissant ‘‘politiquement’’ et ‘‘diplomatiquement’’ le pouvoir
dictatorial et visiblement tricheur de Joseph Kabila Kabange au détriment de la volonté populaire. Celle-ci a été, pourtant, exprimée de manière sans équivoque en faveur du candidat naturel du
Peuple congolais Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Aussi y contribuent-ils entre autres en fermant complètement les yeux sur les massacres à très grande échelle des partisans sans défense et non
violents de l’Opposition politique et démocratique.
Il convient de mentionner que ces militants acquis à la cause du changement ont été exécutés par balles. Ils ont
été tirés à bout portant par des éléments armés de la Garde républicaine et de la Police nationale, ainsi que par des mercenaires étrangers à la solde du régime récalcitrant et resquilleur. La
plupart des corps ont été enterrés nuitamment dans des fosses communes, notamment dans les faubourgs de Kinshasa. Tout comme d’autres corps des victimes de l’intolérance politique et électorale
évidemment manifestée violemment par Joseph Kabila Kabange ont été majoritairement jetés dans le majestueux fleuve Congo en vue de faire disparaître les traces macabres de son régime abattoir.
Ils ont fini par échouer massivement sur les berges de la République démocratique du Congo et de la République sœur du Congo-Brazzaville. Sur ce point, l’Occident ferme hermétiquement les yeux.
Comme à l’accoutumée, il joue la politique de l’autruche… En effet, ‘‘la démocratie et les droits humains fondamentaux s’arrêtent là où commencent les intérêts économiques. Intérêts
obligent, ils s’arrêtent très net plutôt là où commence réellement, inéluctablement, le pillage meurtrier de la République démocratique du Congo’’.
Force est d’admettre que les États et gouvernements occidentaux ne disent absolument mot en ce qui concerne le
déploiement par le régime fantoche et macabre de Kinshasa des armes militaires lourdes pointées en direction de la population. Armes qu’ils ont d’ailleurs contribué à vendre aux bourreaux et
geôliers sanguinaires du Peuple congolais emprisonné. Ils ne dénoncent nullement le déploiement dissuasif des chars de combat en pleine agglomération contre une population sans défense et non
violente.
Pourtant, lors du fameux ‘‘printemps’’ de Tien An Men (Place forte du régime communiste de
Beijing) en juin 1989, ils n’ont point hésité à fustiger virulemment le double pouvoir fort de Deng Xiaoping et de Li Peng, d’ailleurs auteurs d’une répression armée sanglante et de
pires exactions, donc comptables de plus graves violations des droits humains pour avoir utilisé des moyens disproportionnés afin de venir à bout des manifestants étudiants. Comme quoi en
diplomatie ou en politique internationale, le diplomate et le politique ne voient que ce qu’ils veulent bien voir. Cela s’appelle en jargon diplomatiquement correct ‘‘la politique de
deux poids deux mesures’’.
Ce qui est sûr, dans cette épreuve de force visiblement engagée entre le véritable président élu par le Peuple
congolais, en l’occurrence Étienne Tshisekedi wa Mulumba, et le pouvoir illégal et illégitime de Kinshasa incarné par le général-major Joseph Kabila Kabange que cherche à imposer coûte que coûte
la Communauté occidentale, le plus grand gagnant sont réellement les Congolaises et Congolais. En effet, la vaste mobilisation planétaire de la Diaspora disséminée dans les quatre coins de la
planète Terre, conjuguée aux revendications politiques internes de la population, fera que les acteurs nationaux et les intérêts étrangers tiendront désormais sensiblement compte de toutes leurs
aspirations fondamentales. Sous aucun prétexte, ils ne pourront plus ignorer toutes leurs attentes légitimes pour la simple et bonne raison que le Peuple congolais, dans son ensemble, a
assurément repris sa parole longtemps confisquée, depuis le fameux coup d’État militaire du lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu le 24 novembre 1965, et d’ailleurs appuyé à cette époque
trouble par les mêmes puissances néfastes.
Donc, dorénavant, l’élite politique, quelle qu’elle soit, ne parlera plus jamais au nom du Peuple congolais.
C’est lui et lui seul qui devient son propre avocat, son propre défenseur. C’est lui et lui seul qui dictera décidément aux entreprises politiques la conduite à adopter, la marche à suivre sur le
terrain national. Même si l’UDPS d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba a très largement et très nettement contribué à cette prise de conscience politique, ce sont désormais les Congolaises et Congolais
qui entendent assumer en réalité leur propre destin national. Contre toute attente, ceux-ci ont démontré cette grande maturité politique en mettant, en effet, au grand jour toutes les fraudes et
irrégularités entachant les opérations électorales de la CENI. Ils ont en effet dévoilé tous les bidouillages qui ont émaillé l’organisation de ces scrutins. Ils ont fait découvrir tous les
tripatouillages électoraux attribuables au régime tricheur.
Pour couronner leur victoire politique et électorale de la plus belle manière, les Congolaises et Congolais ne
doivent nullement lâcher prise. Ils doivent continuer à soutenir incessamment leur président élu au suffrage populaire et universel direct, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, contre les vœux des
rapaces internationaux et des intérêts étrangers qui ne digèrent aucunement l’indépendance nationale de la République démocratique du Congo. Ils doivent protéger leur victoire électorale
conformément aux dispositions constitutionnelles. Ils doivent continuer à manifester en vertu des articles 26 et 64 de la Charte fondamentale. En commençant naturellement aujourd’hui. Pas demain
ni après-demain. Pour ce faire, la campagne de désobéissance civile s’impose. Inéluctablement. À compter d’aujourd’hui. À cet égard, un mot d’ordre du président légitimement élu par le Peuple
congolais n’est vraiment pas nécessaire. À cet effet, point n’est besoin de consigne clairement exprimée de sa part.
En effet, toute Congolaise intéressée à défendre héroïquement le fameux vote du changement politique et
démocratique peut lancer le mot d’ordre de la grande révolution. À n’importe quel moment. De préférence le 4 janvier 2012. Y compris tout Congolais concerné par la victoire de la liberté exprimée
le 28 novembre 2011 aux dépens des forces tyranniques de Joseph Kabila Kabange qu’il faut mettre impérativement hors d’état de nuire. Il peut donner le coup d’envoi de l’insurrection populaire
afin d’émasculer les dernières poches de résistance du pouvoir illégal et illégitime nourri par la fameuse Communauté maffieuse étrangère et occidentale qui se prépare déjà à imposer
[Joseph]-Léon Leibovitch, alias Kengo wa Dondo, au poste gouvernemental de Premier ministre de Joseph Kabila Kabange.
Pour votre méditation, une pensée de feu le Docteur
François DUVALIER, président de la République Haïtienne (1958 – 1971) :
« Il est des moments de l’histoire ou les peuples les plus endormis, les plus subjugués et que l’on
croirait a jamais impuissants, se redressent, s’emparent de leur destin et conquièrent ce qu’il y a de plus imprescriptible pour l’homme : la Liberté »
Debout Congolais !
La Patrie vous appelle et interpelle votre conscience nationale et politique de
Citoyen !