Crée le 01-01-2012- 15h05 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 15-01-2012 15H05 AFRIQUE REDACTION PAR : ARTV
KINSHASA (AFP) - Le gouvernement congolais a accusé dimanche des partisans du principal opposant au président Joseph Kabila d'avoir agressé le président du sénat de RDCongo la veille à Paris, ajoutant que l'ambassadeur de France avait été convoqué pour des explications.
Léon Kengo wa Dondo, 76 ans, "a été agressé en gare du Nord par les bandes de ceux qui s'appellent les "combattants" proches d'Etienne Tshisekedi", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, faisant référence aux partisans de l'opposant qui s'est autoproclamé "président élu" de RDC après le scrutin contesté du 28 novembre.
Selon les premières informations de Kinshasa, M. Kengo "aurait eu des dents arrachées, il a été piétiné, roulé à terre" et a été hospitalisé près de la gare du Nord, dans le nord de Paris.
Selon une source proche de l'enquête à Paris, M. Kengo est arrivé incognito en train depuis Bruxelles à Paris, gare du Nord à 18H00 (17H00 GMT), où une voiture avec un chauffeur l'attendait. C'est alors qu'il pénétrait dans cette voiture qu'il a été frappé par des hommes pouvant être des compatriotes.
La voiture, avec à bord M. Kengo, a pu démarrer, mais a été bloquée dans des embouteillages et à nouveau cernée. La police, appelée, est intervenue pour mettre fin à l'agression. Le chauffeur a indiqué aux policiers qu'il allait conduire son passager blessé, notamment au visage, à l'hôpital Lariboisière, près de la gare, mais il est allé se faire soigner dans un autre hôpital, selon une source proche de l'enquête.
"Nous protestons de la manière la plus ferme contre cette énième agression perpétrée en France au vu et au su des autorités françaises contre des officiels congolais", a ajouté M. Mende, également ministre de la Communication, en qualifiant l'attaque de M. Kengo de "totalement inacceptable".
D'après lui, les agresseurs reprochaient à M. Kengo, leader de l'Union des forces du changement (UFC), arrivé quatrième (4,95%) de la présidentielle remportée par le sortant Joseph Kabila (48,95%), de "n'avoir pas retiré sa candidature aux dernières élections, ce qui n'a pas permis à leur chef (M. Tshisekedi) d'être élu".
Ce dernier a obtenu 32,33% des suffrages.
"Notre ministre des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de France aujourd'hui (dimanche), même si c'est jour de congé, parce que l'événement est suffisamment grave et préoccupant pour le gouvernement congolais", a dit M. Mende.
"Nous considérons qu'il y a trop de complaisance envers ces groupes de malfaiteurs qui sont connus, qui sont fichés, mais qui sont laissés libres de leur mouvement", a-t-il ajouté.
Léon Kengo avait demandé avec deux autres petits candidats l'annulation de la présidentielle, jugeant le processus entaché d'irrégularités.
Plusieurs pays et missions d'observations électorales nationales et étrangères ont également relevé de nombreuses irrégularités.