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RDC - Le pouvoir congolais se méfie de la France

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Crée le 02-01-2012- 15h15 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 02-02-2012     15H15 AFRIQUE REDACTION PAR : SLATE AFRIQUE

 

 

En République démocratique du Congo (RDC), la crise post-électorale est loin d’être résolue. L’opposant Etienne Tshisekedi conteste toujours la victoire de Joseph Kabila. Après s’être autoproclamé président, Tshisekedi a même prêté serment le 23 décembre. Le gouvernement de la RDC n’apprécie pas la couverture que certains médias font de cette crise. A tel point que le 1er janvier, Lambert Mende , ministre de la Communications et des Médias et porte-parole du gouvernement a ordonné la coupure du signal de Radio France Internationale (RFI), rapporte le Figaro.

«Une mesure conservatoire a été prise jusque mardi [3 janvier] parce que le gouvernement n'a pas du tout apprécié la façon dont RFI essaie de banaliser la pantalonnade anti-constitutionnelle de monsieur Tshisekedi», a déclaré le ministre.

Lambert Mende explique que cette décision a été prise en réaction à un sujet de la radio «juxtaposant les voeux de notre président avec les voeux de ce qu'elle appelle l'autre président».

«Il y a comme une volonté délibérée de créer une situation confuse qui peut nous entraîner dans des affrontements entre Congolais, et ça nous n'apprécions pas».

Ce n’est pas la première fois que le pouvoir s’en prend à RFI. Entre juillet 2009 et octobre 2010, le signal avait déjà été coupé. Les autorités accusaient la radio de «démoraliser» l’armée. Le 23 décembre, jour de l’investiture de Tshisekedi, le signal a également été coupé par à-coups.

Le pouvoir reprochait à RFI d’indiquer les itinéraires pour se rendre au lieu où le «Sphinx» comptait prêter serment, le Stade des Martyrs. Finalement, l’opposant n’a pas pu se rendre dans l’enceinte et a prêté serment chez lui.

Le 28 novembre 2011 s’est tenue l’élection présidentielle de la RDC. Le président sortant Joseph Kabila a été réélu avec 48,95%. Avant même l’annonce des résultats, Etienne Tshisekedi, qui n’a récolté que 32,33% a contesté l'organisation du scrutin émaillé, selon lui, de fraudes. Les observateurs internationaux tels le Centre Carter ont également noté des irrégularités dans les votes.

A Kinshasa des heurts ont eu lieu entre les partisans de Tshisekedi et les forces de l’ordre. Un mois après l’annonce des résultats, ce dernier ne semble toujours pas prêt à renoncer au pouvoir. Et la crise traverse les frontières.

RFI rapporte que le 31 décembre, Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat congolais, a été agressé à Paris. D’après Kinshasa, ce dernier «aurait eu des dents arrachées. Il a été piétiné, roulé à terre» par «des bandes de combattants proches d'Etienne Tshisekedi».

Alexis Thambwe Mwamba, ministre des Affaires étrangères congolais, a convoqué l’ambassadeur de France en RDC, Luc Hallade qui a qualifié cette agression de «lâche et ignoble», indique Radio Okapi.

«Nous considérons que la France a l’obligation d’assurer la sécurité des officiels congolais de passage à Paris, des nos représentants et de notre mission diplomatique».

Et d’ajouter:

«Nous exigeons que l’enquête puisse aboutir, que les personnes qui ont agressé monsieur Kengo ne restent pas impunies. On ne peut pas laisser se développer à Paris cette situation de terreur où des gens agressent systématiquement tous les Congolais de passage à Paris.»


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