Crée le 03-01-2012- 20h15 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 03-02-2012 20H15 AFRIQUE REDACTION PAR :JP MBELU
Quand nous discutons sur notre pays, quels sont les documents dont nous disposons en dehors des faits vérifiables sur
terrain ? Depuis les années 90, des rapports des experts de l’ONU traitent de la tragédie congolaise sans que toutes les conséquences en soient tirées. C’est vrai. Nous pouvons accuser
l’ONU d’inefficacité. N’empêche que nous puissions la prendre à son propre piège en recourant aux rapports que ses propres experts ont rédigé. Il arrive que ces rapports soient
accompagnés de plusieurs annexes étayant des hypothèses soutenues.
En lisant le dernier rapport des experts de l’ONU, j’ai ressenti une certaine peur : que les criminels de guerre et des criminels contre
l’humanité s’enrichissant sur le dos du Congo ne puissent demain constituer une armée aux ordres de la prédation. De plus en plus, le réseau d’élite politique et militaire se constitue au profit
du Rwanda et des Rwandophones (et de leurs parrains) en pillant le Congo et en ouvrant plusieurs comptes bancaires au Rwanda.
Une bonne partie d’autres militaires affamée, appauvrie et abandonnée à son triste sort se livre à la vente de son matériel aux vrais et/ou faux
FDLR.
Dans ce rapport, le cas de Bosco Ntaganda et de certains membres du CNDP se passe de tout commentaire.
Eric Joyce (un député Britannique) a, par un passé récent, montré avec des documents à l’appui , que nos matières premières ont été vendues aux
industries fictives des Iles Vierges Britanniques par « Joseph Kabila » pour un manque à gagner de 5,5 milliards de dollars. Ajouter à ce crime économique tous les crimes de Bosco
Ntaganda à l’Est de notre pays, vous avez là une économie de prédation au service d’une mafia transnationale.
Tuer, piller les matières premières du Congo, vendre nos terres et redistribuer les miettes aux élites compradores, tel est le résumé du sport
favori du « conglomérat d’aventuriers » venus au Congo en 1996. S’il pouvait exterminer tous les Congolais afin qu’il soit le seul maître de nos terres, il n’hésiterait pas un
seul instant.
La démocratie des chars l’a suffisamment prouvé à Kinshasa. Les instructions données aux hôpitaux pour qu’ils ne puissent pas communiquer les noms des
malades et des morts sans une autorisation préalable de la hiérarchie sont des preuves ne pouvant souffrir d’aucun déni.
Mais que tous ces rapports (depuis celui de Gersony en 1994 en passant par les rapports Kassem de 2001 et le rapport Mapping de 2010) ne soient
pas arrivés à mettre hors d’état d’agir les différents criminels qui y sont dénoncés, cela pose l’éternelle question de de l’existence et de l’efficacité de la justice
internationale.
C’est peut-être Florence Hartmann et Pierre Péan qui répondent à cette question en écrivant deux livres importants. La première a écrit
Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationale. Le deuxième a écrit Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique. (Pour rappel, la France a refusé que Florence Hartmann ne soit emprisonnée pour
avoir dévoilé les secrets d’instruction du TPIY.) Noir Canada est aussi indispensable pour mieux
comprendre.
Lire ces deux livres et tous les rapports de l’ONU sur le Congo (RD) aide à conclure que ce sont les Congolais(es) décidé(es) à lutter pour leur propre
autodétermination qui en viendront à bout de cette injustice internationale. Du point de vue structurel, ils n’ont pas d’amis. « Tout le monde aime le Congo et non les Congolais(es) »,
dirait une ex-Sénatrice flamande.
La lutte pour l’émancipation des pouvoirs impérialistes et néolibéraux est âpre et longue. Les minorités organisées qui y sont engagées doivent pouvoir
inventer leur propre temps, un temps aux antipodes des processus démocratiques concoctés par « les cosmocrates » et leurs « nègres de services ».
J.-P. Mbelu