Crée le 03-01-2012- 20h15 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 03-02-2012 20H15 AFRIQUE REDACTION PAR :© Congoindépendant
C’est samedi, vers 17h00, que Léon Kengo wa Dondo, en "déplacement privé" en France, a été pris à parti par un groupe d’individus alors qu’il tentait de monter dans
la voiture qui l’attendait gare du Nord, à Paris. A ce jour, l’enquête ouverte par la police française est en cours.
Habitué à ne jamais réagir lorsque la population congolaise est violentée au quotidien à l’Est comme dans la capitale, le gouvernement a crée la surprise en
réagissant «trop» rapidement concernant l’agression du président du sénat congolais.
Les criminologues savent qu’en matière d’enquête criminelle, certains éléments permettent aux enquêteurs d’orienter leurs investigations. Il s’agit des mobiles du
crime. En langage courant, cela est consacré par cette célèbre interrogation «à qui profite le crime ?».
Léon Kengo, actuellement président du sénat, a été candidat malheureux aux présidentielles du 28 novembre, élections entachées d’irrégularité et de fraudes
massives. Avec Mbusa Nyamwisi et Adam Bombole, il avait demandé l’annulation des ces scrutins.
Homme des réseaux et des milieux financiers occidentaux, il est craint, voire redouté par ses adversaires qui sont aussi bien dans son camp, l’opposition, que dans
la majorité présidentielle. Le pouvoir le soupçonne de chercher à devenir le nouveau raïs à la place du raïs ! En même temps, dans l’opposition, certains pensent qu’il joue double jeu en faveur
de Kabila.
Responsabilités ?
Contrairement à l’accoutumée, le pouvoir de Kinshasa a réagi très rapidement, quelques heures seulement après, pour condamner et, tenez vous bien, désigner déjà le
coupable.
Sans surprise Kinshasa s’est empressé de pointer son doigt accusateur vers l’Udps et son leader, comme responsables de cette agression !
Mais seulement, à l’analyse froide, cette assertion ne tient pas la route.
a) Qui entre les membres du gouvernement et des services d’un côté et l’opposition et les combattants de l’autre, pouvaient avoir accès au planning du séjour privé
du président du sénat congolais, autorité constitutionnellement désignée pour remplacer le chef d’Etat… en cas de vacances ! sic !
b) Que peut gagner l’Udps, son leader et l’ensemble de l’opposition congolaise en cautionnant ou organisant cette agression ?
- A la première question, nous serons tous d’accord que la majorité au pouvoir à Kinshasa a plus de chance d’accéder à ces infos que l’opposition congolaise. Kengo
est réputé comme étant très discret et très méticuleux, il n’est donc homme à crier son emploi du temps sur le toit.
- Quant à la 2e question, le président E. Tshisekedi a apporté la preuve de sa maturité et de son sens de responsabilité en préservant la paix sociale à Kinshasa,
partant dans toute la république. Tshisekedi a fait mentir tous ceux qui ont parié sur lui pour faire basculer le Congo dans la violence et l’horreur. Par son attitude et ses appels au calme, le
leader de l’opposition congolaise s’est comporté en bon père de la nation.
C’est maintenant cet homme qui a tout fait pour empêcher que le sang des congolais ne coule de nouveau, c’est cet homme là que l’on veut accuser d’avoir fomenté
l’agression de Kengo. Pour quels gains !
Par contre, le gouvernement Kabila, connu pour ses crimes et le maniement du mensonge, n’est pas à son premier coup d’essai en termes d’agression et de
manipulation. Les exemples sont légions : Aimée Kabila assassinée par «ses gardes du corps» de la garde présidentielle, mais ensuite reniée par la présidence comme n’étant pas la fille de Laurent
Kabila ; Chebeya, assassiné par les hommes de Kabila, on retrouvera son corps meurtri abandonné dans son véhicule avec un montage grossier, Armand Tungulu sera présenté par les zélateurs du
pouvoir comme un homme fou, refoulé de l’Europe…Nous voyons très bien quel camp est rôdé dans des montages grossiers !
Objectifs des commanditaires
Notre thèse : «Donner une leçon» à un adversaire redouté tout en faisant porter le chapeau à d’autres adversaires encore plus coriaces. Cela s’appelle faire d’une
pierre deux coups. Il faut avouer que le jeu était bien joué. Mais hélas, le crime parfait n’existe pas !
1. Les Combattants qui se sont précipités à la gare du nord n’étaient certainement pas au courant du fait qu’ils étaient entrain de travailler pour leur pire ennemi
qui a trouvé un moyen de les utiliser pour les salir et forcer ainsi les autorités européennes et françaises en particulier à durcir le ton contre eux. A ce niveau il serait intéressant que les
combattants de France remontent la filière pour savoir qui a été le premier à les informer de l’arrivée de Kengo à Paris.
2. Mende est le premier à crier à l’agression et à s’indigner, donnant même certains détails de l’incident qui montrent qu’il a soit parlé avec Kengo (impossible vu
qu’il était en soins), soit avec quelqu’un qui a assisté à l’agression.
A noter que quelques jours plus tôt, Mende et une délégation congolaise étaient de passage…à Paris. Il faut noter que le chef des renseignements congolais faisait
partie de la délégation et a pu avoir une séance de travail avec son homologue français, le responsable de la Dgse ! Quelques jours après, Kengo est agressé à…Paris.
En attendant avec patience les résultats de l’enquête diligentée par les services français, nous souhaitons un prompt rétablissement à monsieur Léon Kengo wa Dondo,
président du sénat et membre de l’opposition politique congolaise.
A qui profite le crime ? La question reste posée…
Michel Moto Muhima
Analyste Politique
Membre de l’opposition congolaise