Crée le 05-01-2012- 12h55 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 05-02-2012 12H55 AFRIQUE REDACTION PAR :LE POTENTIEL
Les commentaires ne tarissent pas autour des élections 2011 en République démocratique du Congo. La dernière réaction est celle de Herman Cohen, ancien
sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, membre de l’académie des diplomates américains. «M. Kabila doit agir vite et se débarrasser de son entourage fortement corrompu», a-t-il
lancé dans son intervention lors de l’émission «Washington Forum» de la Voix de l’Amérique (VOA).
Les élections en République démocratique du Congo demeurent encore d’actualité tant en Afrique que sur le plan international. Les élections 2011 en RDC ont même été
retenues comme l’un des points de l’émission «Washington Forum» de la Voix de l’Amérique parmi les «Dossiers 2011 en Afrique». A ce sujet, la présentatrice de l’émission a reçu deux invités de
marque. Il s’est agi de Herman Cohen, ancien sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, membre de l’Académie des diplomates américains, et Suliman Baido, directeur au sein du
département «Justice cordiale», basé à Washington. Ils ont ainsi fait le tour de grands dossiers 2011 en Afrique.
De la Tunisie en Lybie en passant par la Côte d’Ivoire, la RDC, l’Egypte et le Nigeria.
En ce qui concerne la RDC, l’accent a été mis sur les élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées le 28 novembre 2011. Elections qualifiées de
«controversées, bâclées» par la présentatrice. Aussi, se tournant vers l’ancien sous-secrétaire d’Etat américain, la présentatrice a voulu savoir si ces résultats n’étaient pas un «fait accompli
pour ceux qui n’avaient pas voté pour Kabila». Herman Cohen s’est empressé de répondre en ces termes : «Exactement. Il s’agit bien d’un fait accompli pour ceux qui n’ont pas voté pour Kabila.
Généralement en Afrique, ceux qui organisent les élections ne le font pas pour les perdre. Exception faite à la Zambie, pour ne citer que ce pays. En RDC, la fraude a été flagrante, maladroite.
D’où ce fait que les bailleurs de fonds sont embarrassés. Ils ne savent comment élaborer leurs budgets en matière de coopération».
A la question de savoir à quoi s’attendre face à cette situation durant la période postélectorale, Herman Cohen est pessimiste : «Kinshasa qui est une ville de plus
de 10 millions d’habitants compte beaucoup de chômeurs. Ça peut à tout moment dégénérer».
REFORMER LE SYSTEME
Bien plus que cela, Herman Cohen insiste pour que le président Kabila «réforme le système» devant cet embarras des bailleurs de fonds. Même avis de la part de
Suliman Baido : «L’embarras est total au sein de la communauté internationale. L’ONU doit s’impliquer comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire. Le problème se trouve dans le camp de la communauté
internationale. Il est certain que la RDC va connaître une période critique».
A une autre question posée à Herman Cohen sur les élections législatives, l’ancien sous-secrétaire d’Etat américain persiste et signe : «Je suis très inquiet. Les
législatives sont plus importantes que la présidentielle. Si dans un coin de la RDC, l’on se rend à l’évidence que quelqu’un a perdu l’élection par fraude, les violences sont à
redouter».
Mais que dire de la présence de Robert Mugabe, président du Zimbabwe, le seul chef de l’Etat africain qui a assisté à la cérémonie d’investiture du président
Kabila. Herman Cohen donne son avis : «Il s’agit d’un message clair de la communauté internationale qui demeure, comme je vous l’ai dit, embarrassée. Je crois que le président Kabila reste et
doit rester le président de la RDC. Mais il doit réagir vite et se débarrasser de tout son entourage fortement corrompu. Ensuite, commencer les grandes réformes, un vrai programme de
reconstruction nationale. Des réformes qui touchent l’armée, le gouvernement, la revisitation des contrats miniers pour que l’argent entre dans le budget de l’Etat et non pas dans la poche des
gens».