1912 – 2012. L’African national congrès, ANC, vient de totaliser 100 ans. Créé en 1912, à Bloemfontein, un mouvement, une organisation pour défendre les intérêts de
la majorité noire contre les blancs, l’ANC est aujourd’hui un grand parti politique aux dimensions internationales. Il célèbre un siècle de son existence dans une Afrique du Sud en pleine
émergence. Le Congrès national africain, ANC, est désormais une véritable machine politique.
L’an passé, l’Afrique du Sud était en fête. Non, toute l’Afrique. Mieux, le monde entier, pour célébrer les 93 ans d’existence de Nelson Mandela. 12 millions de
personnes y étaient de façon active pendant que des messages de bon anniversaire, «Happy Birthday », venaient de partout. En cette circonstance heureuse, un véritable « don de Dieu », qui
confirmait ainsi la légende de « Madiba », laquelle signifie justement don de Dieu, la famille Mandela avait quitté Pretoria pour la partie orientale de la province du Cap, à Qunu, près de Mvezo,
où il est né, afin de célébrer l’événement.
Véritable combattant de la liberté, icône de la politique sud-africaine, Mandela a consacré 67 ans de sa vie à la lutte politique pour le bien-être de la population
sud-africaine et le meilleur devenir de l’Afrique du Sud. Il a porté si loin son combat politique à telle enseigne qu’il est toujours vénéré par toute l’Afrique et le monde entier. Car, il a su
placer l’Afrique du Sud sur l’orbite du changement en réussissant la transition dans son pays après avoir passé 27 ans en prison aux temps forts de l’Apartheid.
Le 18 février était donc une journée merveilleuse qui interpellait des consciences africaines dans la perspective de réussir la renaissance de l’Afrique. Surtout en
cette période de pleines mutations, pour que l’Afrique ne soit pas abandonnée sur le parcours du progrès.
Un grand parti politique
67 ans de vie politique réussis grâce à l’existence d’un mouvement, d’une organisation, d’un grand parti politique qu’est l’African National Congrès, ANC, (le
Congrès national africain). Créé en 1912 à Bloemfontein, pour défendre les intérêts de la majorité noire contre les blancs, l’ANC existe toujours et passe pour le seul grand parti politique
africain.
Cette année, 2012, une fois de plus, l’Afrique du Sud est en fête. L’Afrique du Sud célèbre cet événement car l’ANC a connu toutes les transformations. De simple
mouvement de défense d’intérêts de la population noire, il est devenu un parti politique au sens classique du terme. Il constitue désormais une véritable école de la vie, de la politique et de la
conscience nationale et africaine. L’ANC est devenu une véritable machine politique qu’il est difficile de la déboulonner.
Déclaré hor -la -loi par le Parti national pendant l’Apartheid, il a été légalisé le 2 février 1990 avant l’abolition de l’Apartheid en 1991. Dans le cadre de la
lutte pour l’indépendance de l’Afrique du Sud, la fin de la ségrégation raciale, l’ANC sous l’impulsion de Mandela a été amené à créer sa branche armée, Umkhonto wa Sizwe, c’est- à -dire, le fer
de lance de la nation. Suite aux actions pragmatiques menées par cette branche armée, plusieurs compagnons de Mandela ont été contraints à l’exil. De véritables monuments de l’ANC, comme Oliver
Tambo Walter Sizulu, Albert Luthuli, Govan Mbeki, le père de Tambo Mbeki, Albert Nzo, Robert Solulowe qui a été président de l’ANC en 1952, Dulcie September assassiné à Paris en 1986, Steve Biko…
et nous en passons. Aujourd’hui, l’ANC repose sur les épaules de Jacob Zuma, président de la République, Mondlane, vice-président de la République, Tambo Mbeki…
La restructuration s’impose
Si par la grâce de Dieu, Nelson Mandela est encore vivant, il est affaibli par l’âge. Par contre, tous ses anciens compagnons de lutte ont quitté cette terre. Même
du côté des femmes, Winnie Madikizile Mandela est demeurée orpheline avec la mort l’année dernière de cette héroïne, Albertina Sizulu, une combattante courageuse aux côtés des hommes et qui ne
reculait devant aucune menace, aucun danger.
Il est un fait indéniable qu’au moment où l’on célébrait le 93ème anniversaire de Nelson Mandela, l’avenir de l’ANC suscitait des réflexions. Et ce au regard de
dernières élections municipales sud-africaines. Mais la réflexion devient plus cruciale en ces instants précis des 100 ans d’existence de ce parti.
Certes, l’ANC a encore de beaux jours devant lui. Mais pour demeurer sur cette lancée, l’heure est à la restructuration, au réajustement des structures pour plus
d’efficacité. Car, parmi les vétérans, il ne reste plus que Zuma. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’heure est effectivement au rajeunissement au sein de l’ANC pour éviter la cassure. Le
moment prête bien au réflexe d’adaptation compte tenu de l’environnement national, régional et international. Les dissonances qui ont conduit à la création de COPE (le Congrès du Peuple), et la
montée fulgurante de Democratic Alliance, DA, ce parti d’opposition dirigé par Ellen Zille, ont signé la fin de la période de grâce de l’ANC.
En plus les “ écarts” de langage d’un Julius Malema toujours fougueux imposent une remise en question pour repartir du bon pied. S’imposer une introspection. Il y
va du devenir de l’ANC. De l’avenir de l’Afrique du Sud.