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Sauver le processus électoral par les Législatives

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Crée le 09-01-2012- 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 09-01-2012    20H45 AFRIQUE REDACTION PAR :LE POTENTIEL

La «mission couplée CENI-experts internationaux» autour des élections 2011 est déjà à pied d’œuvre. Avant la fin de la semaine prochaine, elle devra en principe rendre compte de sa mission si, toutefois, la date butoir du 13 janvier 2011 pour rendre publics les résultats officiels des législatives n’est pas repoussée. Mission sublime et difficile à la fois. La CENI est placée devant ses responsabilités : sauver le processus électoral par les législatives.

Depuis mercredi 4 janvier, le gros des experts internationaux appelés à rescousse de la CENI était déjà sur place. Logiquement, la «mission couplée CENI–experts internationaux» est déjà à pied d’œuvre, selon les termes de leur mission. Il s’agit, s’il faut s’en tenir à tout ce qui a été dit jusqu’ici, d’apporter l’expertise nécessaire à la CENI pour crédibiliser les élections présidentielle et législatives 2011. Et éventuellement, prendre toutes les dispositions qui s’imposent de manière à ce que le processus électoral se poursuive normalement jusqu’à son terme. A en croire un communiqué de la Fondation internationale des systèmes électoraux, IFES, qui a envoyé des experts, ainsi que le National Democratic Institut, NDI, de Washington, il est question de l’examen du processus de tabulation des résultats des élections du 28 novembre 2011. Un travail qui consistera à s’attarder sur les données critiques, l’environnement politique global et de se rendre à l’évidence si la révision des voix serait possible.

A en croire les premiers éléments d’information, ces experts auraient déjà rencontré des responsables politiques pour plus d’informations. Mais cette mission internationale demeure incontestablement une planche de salut pour la CENI qui vient d’être placée devant sa responsabilité. Elle a l’obligation morale et politique de sauver absolument le processus électoral. Or, les législatives lui offrent cette seule et unique opportunité d’accomplir cette mission sublime.

En effet, pour une élection couplée qui s’est déroulée le même jour, au même instant par le même électeur, il doit y avoir le même nombre de votants, le même nombre d’inscrits, le même taux de participation, d’abstentions, le même nombre de bulletins de vote déchirés ou brûlés. La seule différence réside dans les personnes élues au niveau des législatives. Il ne faut pas être «expert» pour comprendre les résultats de votes.

Il est un fait que les premières irrégularités, les déficiences ont été relevées au niveau de la présidentielle. Il serait dangereux que d’autres irrégularités soient dénoncées au niveau des législatives. Si la population d’un coin donné constate que la personne non élue l’a été par fraude, cela pourrait avoir des conséquences imprévisibles, a fait observer Herman Cohen, ancien sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, dans une déclaration à la Voix de l’Amérique.

MEFIANCE

Revenons à la mission CENI-experts internationaux. La première observation qui se dégage est que cette «mission couplée» se déroule sous le signe de la méfiance. En effet, la CENI souligne qu’elle n’est pas demanderesse. Et qu’en plus, elle n’est «pas en panne de technicité». Il revient à dire que la CENI peut bien se passer de la présence des experts internationaux. Puisqu’ils sont là, ces experts n’auront qu’à relever des irrégularités, mais qu’il revient à la CENI, en toute indépendance, de prendre la décision qui lui conviendrait le mieux. Et pour corroborer ces propos, la CENI affirme qu’elle s’est déjà mise à l’œuvre en vue de rectifier le tir là où il le fallait. C’est peut-être là une erreur de jugement de la part de CENI.

En effet, ce travail de rectification exécuté par la CENI n’a jamais été porté à la connaissance du public pour une meilleure appréciation. S’agirait-il de ces permutations de son personnel au niveau des CLCR ? A chaque protagoniste du processus électoral d’apprécier.

Deuxième élément d’observation de la méfiance est que la CENI a continué la publication des résultats sans attendre la présence des experts internationaux. Elle est pratiquement à la fin de l’opération de compilation et l’on se demande sur base de quelles considérations les experts internationaux évalueront les données critiques qui pourraient leur permettre de déceler les failles.

A moins que la CENI mette à leur disposition toutes ces données. Ce qui n’est pas certain dans la mesure où à partir de ce week-end, déterminant pour la suite des événements, ces experts n’auront devant eux que 5 jours. Et ce, dans la mesure où le 13 janvier, la CENI doit rendre publics les résultats des législatives. A moins que la Cour suprême de justice prenne du temps. Et même à ce niveau, les experts ne sont pas du tout autorisés à interférer dans le travail de la justice.

Entre-temps, ce week-end le bureau de la CENI se déploie en vue de se rendre compte de la véracité des contestations soulevées. La question est celle de savoir si les experts internationaux accompagnent les membres du bureau dans ce déploiement. Apparemment, non. Et pourtant, il le fallait par souci de clarté et de transparence. La «mission couplée» s’est déjà «découplée».

Mis devant un fait accompli par la CENI dans cette opération de compilation des résultats, coincés par le facteur temps, il faudrait que ces experts soient hyper doués pour accomplir leur mission. A leur tour, ils feront un travail bâclé avec ce goût de plus en plus abject d’inachevé.

MISSION SUBLIME

Cette «mission couplée CENI-experts internationaux» est de la plus haute importance. Tout un peuple y est suspendu. La communauté internationale mêmement.

Bien plus, elle consiste en premier lieu à souligner l’essence d’une élection, la nature d’un vote et la considération à accorder au résultat des urnes. Au centre de cette démarche politique, il y a le destin d’un peuple, l’avenir d’un Etat et d’une Nation, les relations supérieures inter Etats. Faut-il faire croire qu’une élection n’est qu’une opération de routine sans enjeu et objectifs précis ? Non. Ce serait criminel de faire accréditer une thèse aussi absurde et abominable.

Les véritables enjeux des élections 2011 sont l’émergence d’un Etat, d’une Nation moderne. Cela passe par une élection correcte, un scrutin fiable visant la consolidation du processus de démocratisation, la mise en place des institutions nationales stables et fortes, le déclenchement du mécanisme conduisant vers un développement durable.

Pour le cas d’espèce de la République démocratique du Congo, une élection correcte, un scrutin fiable sont les garanties du renforcement de la conscience nationale, de la cohabitation pacifique, de l’esprit d’abnégation pour faire face aux défis d’une coopération internationale basée sur un partenariat adulte, une bonne gouvernance pour le contrôle effectif des richesses nationales et une meilleure appréciation de grandes questions internationales.

Une élection correcte et un scrutin fiable constituent un atout majeur de se présenter en interlocuteur valable dans de grands forums régionaux et internationaux. Il s’agit là de quelques paramètres qui ouvrent les portes de toutes les concertations internationales où se prennent les grandes décisions. Celles qui règlent l’environnement international en vue d’accéder au concert des Nations. C’était là les enjeux des élections 2011.

C’est dire que si jamais la «mission couplée CENI-experts internationaux» n’obéit pas à cette règle, elle n’aura pas pris en compte la sublimation de cette mission. Elle aura méprisé le peuple congolais, faisant de lui, ô méchanceté, le dindon de la farce. La thèse de la balkanisation de la République démocratique du Congo sera toujours à l’ordre du jour. Ainsi dit, la CENI est placée devant ses responsabilités historiques.


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