Crée20 le -01-2012- 12h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 20-01-2012 12H20 AFRIQUE REDACTION PAR : ARTV
Monsieur, Madame,
Nous, femmes issues de la diaspora congolaise de Belgique, vous remercions d’avoir accordé une attention à notre Memo du 14/12/2011 et de bien
vouloir échanger avec nous sur la situation préoccupante du Congo.
Vous trouverez ci –joint notre analyse sur le « fiasco électoral », :nos observations, nos commentaires nos questions et nos
explications, nos attentes et nos exigences .
Nos observations
Du côté des congolais
a) La Commission Électorale Indépendante (CENI) a failli à sa mission. Les fraudes, les tricheries et les irrégularités ont été
démontrées. Tous les rapports le disent : SADDC, Carter, Eglise Catholique, ONG de défense des droits de l’homme sans oublier les différents partis de l’opposition et une grande partie de la
presse.
b) La Cour Suprême de Justice (CSJ) n’a pas dit le droit. Vu l’ampleur de la contestation, elle aurait dû remettre la
proclamation des résultats à plus tard et s’atteler d’abord à l’étude en profondeur des dossiers, courageusement et en toute impartialité. Elle aussi a failli à sa mission.
c) Le ministre congolais des affaires intérieures qui avait le bon déroulement des élections dans ses prérogatives, et qui devait
assurer, la protection et la sécurité des personnes et des biens, est resté absent durant tout le processus. Il a laissé faire : déploiement des chars de combat dans toute la ville de Kinshasa,
tirs à balles réelles sur les populations civiles par les forces de l’ordre, diffusion des messages haineux sur les chaines nationales, confiscation des médias en faveur d’un seul candidat,
occupation de l’espace public par un seul candidat : Arrestations arbitraires , brimades et tortures des sympathisants de l’ opposition etc. Muselage de la presse proche de l’opposition.
Lui aussi a failli à sa mission.
Lui aussi a failli à sa mission.
Le ministre de l’intérieur porte une grave responsabilité sur les massacres du 26 novembre2011. En effet, en autorisant la tenue de
derniers meetings de la campagne électorale, à trois candidats rivaux, dans un même périmètre et à la même heure, et en interdisant les dits meetings une heure avant leur tenue, il avait mis le
feu aux poudres !!!!
Du côté des occidentaux
On a le sentiment que Kabila était leur « Favori » et qu’ils sont contrariés et embarrassés par les
contestations des résultats et les rapports parlant de fraude. La lettre de Mr Di Rupo envoyée à Kabila semble le confirmer.
On a aussi l’impression désagréable qu’ils attendaient le chaos pour pouvoir agir, ils voulaient des milliers des cadavres pour enfin
essayer de trouver une solution à la crise. La diaspora Congolaise est fort choquée et irritée par l’attitude, de la Monusco, celle de Mr Moreno et surtout celle des diplomates européens en poste
à Kinshasa (en particulier celle de Mr Dominique Struye de Swielande, ambassadeur de Belgique au Congo, qui tente de forcer la «victoire de Kabila » en volant le résultat des urnes). Ils ont même
félicité le pouvoir de Kinshasa pour avoir interdit les derniers meetings de la campagne électorale. Aphones la plupart du temps, ils ne se réveillent que pour taper sur l’opposition déjà
entravée, écrasée et muselée par Kabila.
Et pourtant, dans les années 1991 et 1993, lors de la fermeture de la Conférence nationale souveraine et des pillages : on a vu
l’ambassadeur de France (Mr Henry Rétors), sur les écrans de la télévision nationale congolaise appeler les uns et les autres au calme. On l’a vu s’entretenir avec Mobutu et avec l’opposition. On
a vu Mme Melissa Wells, ambassadrice des Etats Unis, aller vers le pouvoir et vers l’opposition, on l’a vue s’informer auprès de la presse et des ONG .Voilà les exemples que Mr Dominique Struye
de Swielande aurait dû suivre. L’attitude hautaine et suffisante de Mr Reynders quand il parle de la question congolaise ainsi que son appréhension tendancieuse et biaisée de la crise électorale
congolaise exacerbent les sentiments de frustration des congolais de la diaspora et font monter la tension.
Du côté des africains
Chez les africains on a noté beaucoup de réserve. Certains après avoir reconnu la victoire de Kabila, n’ont pas osé rehausser de leur
présence « sa fameuse prestation de serment ». Et cela se comprend. En effet, la plupart des chefs d’état africain ont accédé au pouvoir, soit à la suite d’un putsch, d’une rébellion, d’une
guerre, d’une succession ou suite à des négociations. La majorité d’entre eux se maintiennent « démocratiquement »au pouvoir » grâce à des
élections truquées au terrorisme et à coup des révisions constitutionnelles. Critiquer les élections ratées de la RDC équivaut pour eux à rompre les alliances avec le voisin Kabila et à«
s’auto-déstabiliser ». C’est aussi donner des idées à sa propre opposition intérieure.
N.B. : Seuls les pays d’Afrique du Nord confrontés au séisme du printemps arabe sont excusés ainsi que la Somalie et le Soudan en proie
à des graves problèmes internes.
L’Union Africaine a beaucoup déçu : elle aurait même pu offrir sa médiation.
Nos commentaires
a) Sur la violence
C’est avec l’arrivée de Kabila père et son fils Joseph que le Congo a été plongé dans un cycle de
violence sans précédent. C’est avec l’arrivée de Kabila père et fils que les congolais ont été confrontés au phénomène d’enfants soldats et de viols
systématiques utilisés comme arme de guerre. Les troupes qui ont massacré des populations à Tingi Tingi avaient à leur tête le commandant Joseph Kabila.
Le ministre de l’information Lambert Mende est un ancien porte-parole de la rébellion armée. L’actuel ministre des affaires étrangères
était aussi porte-parole de la rébellion armée .La plupart des commandants de la police et des généraux de l’armée sont des ex rebelles avec tout ce que cela comporte de violence…(certains sont
recherchés par La CPI). Tout le monde a encore en mémoire le bombardement de la maison de Jean-Pierre Bemba et du siège de son parti par Kabila à l’issue des élections de 2006!
Alors dire que l’opposition non armée est violente, c’est faire preuve de mauvaise foi. C’est Kabila qui est arrivé au pouvoir par les
armes et non Tshisekedi. La violence est dans le camp de Kabila : l’ignorer c’est faire preuve de cécité, de complaisance ou de complicité.
b) Sur l’ordre d’arrivée ou l’ordre des résultats
« Malgré les irrégularités, l’ordre d’arrivée ne peut être remis en cause : Kabila reste en tête ». Voilà ce que ne cessent de marteler
les autorités belges et une certaine presse belge depuis que les différents rapports ont démontré le fiasco électoral. Mais de quel ordre s’agit -il ? De L’ordre issu d’une fraude, d’une
tricherie ? Pourquoi jouer avec les mots ?
Le bourrage des urnes, les bureaux fictifs, les bulletins de vote pré-cochés en circulations, les électeurs mineurs avec 2 ou 3 cartes
d’électeur, la falsification du nombre d’enrôlés, le fait de chasser les témoins et les observateurs lors des compilations: cela s’appelle fraude et tricherie et non«
Irrégularités ».
A propos des compilations : comme par hasard, à l’issue des compilations de la CENI, le candidat Tshisekedi a systématiquement perdu
des voix au profit du candidat Kabila. Chaque fois qu’il perdait » xy voix », le candidat Kabila gagnait« xy voix » dans la même circonscriptions (voir documents de Vital
Kamhere , celui de Mgr Monsengo, celui de l’Aprodec (asbl), celui de l’union européenne, celui de l’UDPS et lire Marie-France Croo) ;
Le fichier électoral n’a pas été nettoyé ni des doublons criminels, ni des doublons binaires(le nombre d’inscrits est resté le même,
avant et après le soit disant nettoyage du fichier.
Pour 32024640 d’inscrits, la CENI avait commandé 49100.000 cartes d’électeurs et il n’y a eu que
18911572 votants : où sont passés les bulletins restants ? (cfr document APRODEC)
Les cartographies géographiques des bureaux de vote n’étaient pas conformes à la réalité et ont été publiées à quelques jours des
élections et non un mois à l’avance comme le stipule la loi électorale. Il est de même pour les listes électorales.
Par ailleurs, le président de la CENI a autorisé les personnes qui ne retrouvaient pas leur nom sur les listes électorales, d’aller
voter là elles pouvaient le faire (fiasco total) !
L’opposition n’a pas eu accès au contrôle du serveur central.
Dans les provinces favorables à Kabila, on a eu des 100/100, voire des plus de 100/100 de suffrages. Dans certaines localités, non
seulement le nombre des votants était égal à celui des enrôlés (pas d’absence, pas de mort,) mais tous votaient Kabila (même les témoins des opposants !!!?). Et pire parfois le nombre des
votants était supérieur à celui des enrôlés !!!!!_
Curieusement, dans le les provinces favorables à Tshisekedi, le taux de participation aurait été faible voire inférieur à celui de
2006(selon la CENI) : 2006, année où Tshisekedi et les siens avaient décidé de ne pas participer aux élections !!!!!
Aussi, les élections non crédibles ne peuvent pas engendrer des résultats crédibles, n’en déplaise à Mr Didier
Reynders !!
Nos questions
Monsieur Reynders a parlé de 3000 hommes envoyés au Congo et prêts à intervenir. Contre qui ? Pour épauler la soldatesque de Kabila ou
pour protéger les civils non armés contre les soldats Kabilistes ?
Pourquoi Mr Reynders tient il autant à assister à l’installation d’une assemblée élue dans les circonstances sus décrites ?
Mr Reynders a t- il déjà reçu des réponses claires concernant le déroulement des élections et les massacres des populations civiles
lors du processus électoral ?
Quel sens donner à la récente lettre de Mr Di Rupo à Kabila ?
Pourquoi les observateurs européens ont-ils quittés le Congo précipitamment tels des voleurs, sans attendre la fin des compilations
pourtant l’étape la plus sensible?
Pourquoi avoir refusé d’autoriser une marche pacifique à Ixelles ? Cela n’aurait-il pas évité les débordements qu’on a connus ?
Sur base de quelles données vont travailler les experts envoyés à Kinshasa ? Serait-ce sur celles sujettes à contestation ?
Nos exigences
Le respect de la vérité des urnes (la compilation doit être en concordance avec les PV établis et affichés à la
fermeture des bureaux) et l’application de la loi électorale, à savoir sanction pour les fraudeurs et ceux qui ont bénéficié de la fraude.
Nous ne voulons pas de l’équation : «
élections non crédibles=ordre d’arrivée crédible »
Nos propositions
-la suspension de tous les membres de la CENI, l’interdiction d’approcher les bureaux de la CENI et leur traduction devant les
cours et tribunaux ;
-la création d’une commission internationale pour enquêter sur l’ensemble du processus électoral
-confier la recompilation de la présidentielle et des législatives à une nouvelle CENI composée des membres de
l’opposition, des experts internationaux issus de la diaspora congolaise, des gens du pouvoir et des leaders de la société civile. Et ce sur la base des PV qui ont été affichés aux bureaux de vote directement après le dépouillement.
-l’interpellation de l’ambassadeur de Belgique par le parlement fédéral belge
-le recensement du nombre des victimes du processus électoral et la création d’un comité ad hoc chargée de traduire en justice les responsables
des massacres et d’obtenir l’indemnisation des victimes.
Nos Recommandations
La campagne de sensibilisation et la mobilisation doivent continuer et s’intensifier. Il faut y associer tous les vrais amis du
Congo et défenseurs de la Justice.
En conclusion : l’ordre issu des élections non
crédibles ne peut être ni crédible ni avalisé.
Nous les femmes issues de la diaspora congolaise de Belgique