Crée le 26-01-2012-11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 26-01-2012 - 14H10 AFRIQUE REDACTION PAR :LE PHARE
Les Congolais de la diaspora sont tout yeux et tout oreilles pour le Tribunal correctionnel de Bruxelles. Cette juridiction devrait en effet entamer, à partir du 02
mai 2012, l’instruction de ce que toute la capitale belge connaît sous l’étiquette de l’ « Affaire Miba », du nom de la Minière de Bakwanga, la célèbre société congolaise d’économie mixte
spécialisée dans la production et la commercialisation des diamants. L’intérêt majeur que suscite ce procès est qu’il touche plusieurs dignitaires de Kinshasa, nommément cités et censés avoir
déjà formellement leurs « invitations » à comparaître.
Selon des sources proches du dossier, celui-ci tournerait autour de deux volets : « détournement » et blanchiment » d’argent. On laisse entendre qu’en 2003, avant
que l’Accord Global et Inclusif signé à Sun City, en Afrique du Sud, en marge du Dialogue intercongolais, n’embarque les belligérants congolais dans l’aventure du Régime 1+4, le pouvoir en place
à Kinshasa avait dû puiser dans un compte de la Miba logé à la Belgolaise, à hauteur de 80 millions de dollars américains, pour honorer une facture d’achat d’armes auprès de fournisseurs
ukrainiens et tchèques.
Il semble qu’une infirme partie seulement de cet argent aurait effectivement servi à payer la facture des armes et munitions ukrano-tchèques. Selon une enquête
menée par un juge d’instruction belge du nom de Michel Claise, la Miba aurait été victime d’une vaste escroquerie. Le solde dégagé de l’opération maffieuse airait été partagés, entre dignitaires
du régime de Kinshasa, qui se seraient organisés pour blanchir rapidement le fric, de manière à effacer les traces de leur forfaiture.
Malheureusement, un découvert de 80 millions de dollars, au préjudice de la Miba, est resté pendant à la Belgolaise.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles, qui a décidé de rouvrir le dossier, va s’employer à revisiter les écritures, de manière à connaître la destination prise par
l’important reliquat dégagé par les gestionnaires du dossier d’achat d’armes auprès de leurs partenaires ukrainiens et tchèques. Que nous réserve ce dossier judiciaire ? L’interrogation reste
entière.
Un pan de voile levé sur les malheurs de la Miba
Nombre d’observateurs pensent, à la lumière des éléments du dossier en souffrance au Tribunal correctionnel de Bruxelles que les malheurs de la Miba, actuellement
plongée dans une phase critique proche de la faillite, proviennent surtout des actes de prédation signés par des dignitaires de Kinshasa. Même si sous le régime Mobutu, la Minière de Bakwanga fut
victimes de ponctions à répétition dans sa trésorerie, il convient d’avouer les anciens compagnons de M’zee Laurent Désiré Kabila avaient dépassé les bornes.
Après l’avoir saignée à blanc, entre 1997 et 2003, sous prétexte de sa participation à l’effort de guerre, ils l’ont abandonnée à son triste sort. Certains pilleurs
de l’ancienne poule aux oeufs d’or, qui se trouvent encore aux affaires, tentent de faire croire que la Miba ferait les frais de la mauvaise gestion de ses mandataires mixte. Alors qu’ils ont
placé cette société d’économie dans la position inconfortable de mendiante nationale et internationale, ils sont les premiers à se répandre en promesses fallacieuses pour sa relance.
Le dossier du Tribunal Correctionnel de Bruxelles indique que d’importantes liquidités de la Miba dorment dans des comptes de ses pilleurs et qu’elle n’a pas besoin
de la charité publique pour relancer ses activités d’exploration, de production et de commercialisation des diamants. Pour ne prendre que le cas des 80 millions de dollars sous examen, si cet
argent était reversé dans les caisses de la Miba, cette dernière serait en mesure de résoudre l’essentiel des problèmes financiers qui l’ont transformé en canard boiteux.
Où est le patriotisme dont on nous rabat les oreilles à longueur de journée ? Où sont passés les patriotes qui s’affichent dans les institutions de la République ?
L’affaire Miba devrait interpeller tous ceux qui distillent des leçons de nationalisme aux quatre de la République à longueur de journée alors que l’Etat-Nation se meurt.
Kimp