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Assassinat de Chebeya : les parties civiles parlent d’un crime d’Etat

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Créé le 24 -04-2011 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le dimanche 24 -04-2011 09h00 | AFRIQUE REDACTION  PAR : LE POTENTIEL

Dans leurs plaidoiries, les parties civiles affirment sans ambages que Floribert Chebeya était le prix à payer pour la réussite de la fête du Cinquantenaire.
Appelé à faire sa plaidoirie dans le procès qui oppose le ministère public aux assassins présumés de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, Me Richard Bondo Tshimbombo a déclaré à l’audience du jeudi 7 avril 2011 que dans les sphères de la police politique, pour désigner les défenseurs des droits de l’Homme, le colonel Daniel Mukalay ont trouvé une formule et l’ont inscrite à l’enseigne de « Kuluna ». Et Me Richard Bondo de dénoncer : « Il a été arrêté beaucoup de kuluna, mais on n’a assassiné que Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ».

L’avocat de la partie civile a expliqué aux juges militaires que la Police nationale congolaise est chargée de veiller à la sécurité, de protéger les personnes et leurs biens, mais les prévenus n’ont pas répondu à ce devoir. Et il a précisé qu’ils se sont servis de leur statut d’agents de l’Etat pour semer la mort. Pour Me Bondo, cela n’est pas nouveau. Car avant l’arrivée de l’AFDL, on traitait les Congolais comme des lâches qu’on peut tuer par la Gestapo, sans qu’il y ait protestation.

Dans son adresse à la Cour militaire, l’avocat a dit : « Le prévenu Mukalay est aujourd’hui traumatisé dans sa conscience par ce double crime, lui qui prétendait servir le pouvoir ». Toujours selon Me Richard Bondo, lorsque les nouveaux maîtres ont chassé de force leurs prédecesseurs, ils ont créé des unités spécialisées. Et il a ainsi apostrophé les prévenus : « Vous avez ôté la vie à Floribert Chebeya et à Fidèle Bazana, pouvez-vous dire aujourd’hui que leur assassinat a apporté un plus au pouvoir en place ? ». Il a encore ajouté : « Paie le mal avec la justice, et la bonté avec la bonté ». Et ce, avant de rappeler les propos de François Mitterand : « Donnons le temps au temps ».

Justifiant sa lutte, l’homme en toge noire a lâché : « Nous combattons pour la démocratie des propriétaires, afin que disparaisse le terme : ‘’Notre pouvoir’’. Le but du bataillon Simba est de tuer les autres ». Evoquant le calvaire du défenseur des droits de l’Homme Robert Ilunga Numbi, un Katangais et Mulubakat en plus, qui avait été maltraité par les services spéciaux, Me Richard Bondo a demandé : « S’il en a été ainsi du bois vert, qu’adviendrait-il des autres qui ne sont pas Balubakats ».

Analysant les éléments constitutifs de ce double assassinat, il a dit que la préméditation est l’élément psychologique pour ôter la vie à un être humain. Le colonel Daniel Mukalay ayant été le coordonnateur, il a attribué un rôle à chaque membre. Pour amener la victime au lieu de son supplice, a affirmé l’avocat, il a reçu l’ordre de l’inspecteur général de la police et a utilisé son homme de confiance Michel Mwila.

L’INGRATITUDE

L’avocat de la partie civile a ensuite déclaré que le comportement du colonel Mukalay, en tant que coauteur, se justifie dans ce que le professeur Nyabirungu Mwene Songa enseigne : « L’infraction n’aurait été commise sans leur assistance ». A ce sujet, il a fait voir à la Cour que les acteurs se demandaient comment faire taire ce défenseur des droits de l’Homme qui a déposé des plaintes partout. Me Richard Bondo a ensuite fait remarquer aux juges : « Or, ce même John Numbi, arrêté au camp militaire Tshatshi, a été sauvé par Floribert Chebeya. C’est pour dire que la gratitude n’est pas de ce monde ».

S’appesantissant sur le colonel Daniel Mukalay, l’homme en toge noire a affirmé que cet officier possède beaucoup de voitures. Après avoir voulu savoir qui lui procure tous ces moyens, il a argué que le colonel prévenu a acheté et apprivoisé ses sociétaires. Toujours de l’avis de Me Richard Bondo, si le colonel Daniel Mukalay n’avait pas attiré Floribert Chebeya, ce dernier n’aurait pas fait ce déplacement. Il a fini par en déduire que le colonel Mukalay est le concepteur de cet assassinat, et il a assuré l’impunité aux autres.

Pour Me Richard Bondo, Georges Kitungwa est le stratège du groupe, il passe son temps auprès de son chef Daniel Mukalay. Lorsque Floribert Chebeya est assassiné, il confisque les scellés contenant les indices du crime, « qui sont portés disparus par le fait du chrétien Georges Kitungwa », a renchéri l’avocat avant de conclure qu’il est le coauteur de cet assassinat. L’avocat de la partie civile est resté convaincu que Georges Kitungwa avait la connaissance du but poursuivi : « Assassiner les ‘’kuluna’’ Chebeya et Bazana pour sécuriser la fête du Cinquantenaire ».

Le major Christian Ngoy a été présenté par l’avocat de la partie civile comme l’auteur matériel. Il s’est écrié à propos de cet officier : « Voilà un lâche, il est en fuite ! ». Selon Me Richard Bondo, Floribert Chebeya était déjà dans le collimateur de Christian Ngoy depuis plusieurs mois. Il en a profité pour révéler que le bataillon Simba est l’unité des spécialistes du meurtre sans laisser des traces. Et Christian Ngoy habite près de Floribert Chebeya pour le filer, en prenant Paul Mwilambwe et Jacques Migabo.

Concernant la tribu de ce spécialiste en arts martiaux, Me Richard Bondo a noté que son nom montre qu’il est Mulubakat, mais le général John Numbi a déclaré que cet homme est de l’Est. Comme preuve palpable de sa culpabilité, l’avocat a relevé que Christian Ngoy a envoyé un SMS au coordonnateur de la bande en ces termes : « Je sollicite vos instructions, parce que j’ai le challenger et un autre spécialiste en assassinat : Jacques Migabo». Selon l’avocat, Jacques Migabo est cet homme qui peut vous atteindre derrière un béton, un tireur d’élite. Pour terminer, l’avocat a révélé que c’est le général James Kabarebe qui héberge Christian Ngoy à Kigali aujourd’hui. Et il est à la recherche d’une cachette. Au sujet du général John Numbi, Me Richard Bondo a seulement lâché : « Comment lui qui est né au Congo en 1964, pouvait-il avoir un prénom anglophone ? ».

BANDE DES SANGUINAIRES

Quant au rôle de Jacques Migabo, Me Richard Bondo a expliqué que lorsqu’une victime fait de la résistance, il faut être à deux. Chebeya a été maîtrisé par deux assassins. Pour sa part, Paul Mwilambwe est membre de l’association criminelle. Sous la dictée du général John Numbi, il assume la sécurité de l’Inspection générale de la police. Il est là pour effacer les traces. C’est ainsi qu’il a donné cet ordre le 1er juin 2010 : « Avant 12h00’, il faut arracher le registre d’identification des visiteurs ». Il a sous ses ordres François Ngoy Mulongoy. L’Auditorat trouve dans son bureau des bâtonnets maculés de sang. C’est pour dire que c’est une bande de sanguinaires, a démontré l’avocat de la partie civile. S’attardant sur le conseiller en communication Papa Mukalay, l’avocat a relevé que ce dernier avait confirmé : « Nous ne pouvons pas quitter le bureau tant que le général John Numbi est là ». Or, ce 1er juin-là, Papa Mukalay est resté à l’Inspection générale de la police jusqu’à 20h00’

S’agissant du prévenu François Ngoy Mulongoy, l’avocat a trouvé que sa contribution était déterminante dans l’effacement des traces. Ngoy Mulongoy savait que cet après-midi-là, Floribert Chebeya sera assassiné avec quiconque l’accompagnerait. Lorsqu’il brouille les pistes, il met en confiance tous les sociétaires.

Dans sa plaidoirie, l’avocat a souligné que Michel Mwila est le chargé de la transmission de la lettre d’appât, en rassurant Floribert Chebeya d’être éligible à l’audience de l’inspecteur général. Sa présence à Kintambo-Magasin, c’étai pour filer Floribert Chebeya. Il a une Jeep à sa disposition pour cette besogne.

Blaise Mandiangu lui, a enchaîné Me Richard Bondo, est l’homme qui possède le plan concocté contre Floribert Chebeya dans son ordinateur. Il a trois téléphones en main. Son commandant Christian Ngoy a l’art de tuer. Et c’est Christian Ngoy qui protège le conservateur Mandiangu. Ce n’est pas le secrétaire intrinsèque, mais le conservateur des projets criminels de Christian Ngoy. Quant on réfléchissait comment assassiner Floribert Chebeya, il était présent. Et l’avocat d’ajouter : « La démarche du prévenu Mandiangu pour la destruction de ses cartes SIM, son implication est établie dans l’association ». Enfin, Me Richard Bondo a déclaré que lorsqu’il y a assassinat, on tue un semblable. Il a regretté que les défenseurs des droits humains soient qualifiés de criminels de la démocratie.


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