Créé le 25 -04-2011 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 25 - 04-2011 15 h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : AFRICANEWS
Chapeau bas à Claude Nyamugabo, le ministre RD-congolais des Sports, qui a su prévenir les événements en organisant une visite du site 72 heures auparavant en
sensibilisant les uns et les autres sur leurs responsabilités.
Gouverner c'est prévoir et Nyamugabo l'a si bien assimilé.
Etienne Tshisekedi wa Mulumba, leader charismatique de l'Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, l'un des partis politiques qui comptent sur
l'échiquier national, a une fois de plus démontré qu'il reste le grand mobilisateur des masses. Il a réussi à remplir le stade Tata Raphaël sans bourse délié, ses sympathisants ayant choisi de
rejoindre à pieds ce site prévu pour le meeting. Ils sont venus, pour la plupart, des coins les plus reculés de Kinshasa, contents de répondre à ce rendez-vous avec l'histoire de leur parti. Les
T-shirts 'qu'ils portaient, ils les ont achetés en puisant dans leurs maigres économies, nous ont confié certains d'entre eux, des badges à l'effigie de Tshisekedi également. Ils avaient mis la
main à la poche pour s'en procurer. Un juteux business s'est ainsi tissé autour de l'événement. Même les tenanciers des débits de boisson de Matonge ont réalisé des recettes comme jamais
auparavant. Peut-être aux jours des matches DCMP-V.Club, ont confirmé quelques témoins.
Pas évident. Ça c'est pour le côté face.
Côté pile, Tshisekedi s'est montré incohérent dans son message en donnant l'impression de n'avoir pas planifié son speech bien qu'il ait touché superficiellement à
quelques points qui préoccupent les RD-Congolais en ce moment. Il a commencé par promettre à la multitude des militants présents au stade, le changement à travers le respect des droits de l'homme
avec le cas de la mort de Chebeya dont il a émis le voeu de voir l'assassin condamné et châtié, «L'UDPS qui prône l'Etat de droits ne seperme1ttu jamais d'enfreindre les droits de l'homme car le
parti a du respect pour la vie humaine», a souligné Tshisekedi. Parlant de la mort programmée des entreprises publiques : MIBA, GECAMINES, ONATRA..., le président de l'UDPS promet, s'il est aux
commandes des affaires, de leur insuffler une nouvelle dynamique de façon à donner du travail aux RD-Congolais et combattre le chômage. Pareil pour la SNEL et la REGLDESO qui sont dépouillées de
leurs moyens par des ponctions de leurs recettes qui vont atterrir dans les poches des gens. Pour Tshisekedi, il n'y a pas trente- six solutions que d'aller en guerre contre l'impunité et la
megestion, ce à quoi il pourra s'atteler.., car, «l'argent de la Nation doit servir aux besoins des populations».
C'est dans ce registre qu'il a parlé des contrats qu'il a jugés de léonins signés entre le gouvernement et certaines entreprises de mining au Katanga au point que
le pays s'en tire avec des procès sur le plan international. Tshisekedi à qui on a rappelé le cas des étudiants, en a profité pour indiquer que la politique de l'UDPS a pour fondement la
jeunesse, l'avenir de demain. Raison pour laquelle la jeunesse est une grande préoccupation de son parti. C'est dans cet élan qu'il sera amené à se souvenir de la date du 6 décembre 2011 en
martelant qu'elle marquera la fin du pouvoir actuel et la population devra prendre acte si les élections ne sont pas organisées. C'est sur le coup de 15h20' que l'homme de Limete mettra fin à son
adresse.
Plus de peur que de mal
Ceux qui craignaient pour des débordements, n'ont pas été servis ce dimanche 24 avril 2011. Le stade Tata Raphaël situé à un jet de pierre du quartier Matonge, en
plein coeur de la capitale, n'a pas vu un seul de ses murs de clôture s'écrouler sur des dizaines des milliers de militants de l'UDPS venus communier avec leur leader Etienne Tshisekedi à la
faveur d'un meeting longtemps attendu. Aucun acte de vandalisme n'a été non plus enregistré dans un coin quelconque de la ville province, ont constaté des observateurs bien que le pouvoir public
avait déployé un dispositif policier impressionnant dans les points chauds de la ville pour prévenir. Chapeau bas à Claude Nyarnugabo, le ministre RDcongolais des Sports, qui u su prévenir les
événements en organisant une visite du site 24 heures auparavant en sensibilisant les uns et les autres sur leurs responsabilités. Gouverner c'est prévoir et Nyamugabo l'a si bien assimilé. La
preuve est là. Tout est bien qui finit bien. Des policiers, il y en avait dans les importants carrefours, non armés, n'interpellant personne. Aux abords du stade, ils ont été encore plus
nombreux, mais les militants de l'UDPS ne voulaient pas les voir accéder à l'intérieur de ce site. Ceux d'entre-eux, des supérieurs qui ont forcé la note et entré par force, ont été prié de
sortir. Ils ont obtempéré.
C'est dire combien les uns ont évité de se frotter aux autres. Il ne fallait pas, sous quelque motif que ce soit, mettre de l'huile au feu. Le pire n'a pas eu lieu.
C'est l'essentiel.
Quand le ciel est sombre...
Quand à 14h, la 4x4 de Tshisekedi fait son entrée dans le mythique ex-stade du 20 Mai, c'est le délire. Les services de sécurité de l'UDPS semblent dépassés par les
événements tant, la pression du public est forte. Ce véhicule est pris d'assaut par de centaines de personnes qui veulent toutes voir de près le leader. Celui-ci mettra une bonne dizaine de
minutes avant de mettre les pieds au sol accompagné de son épouse, maman Marthe. Il était question d'évacuer le passage qui mène à la tribune centrale où le couple Tshisekedi devait s'installer.
On pouvait y apercevoir des personnalités politiques telles que Chalupa qui avait été très applaudi en entrant au stade, Eugène Diomi Ndongala, Gilbert Kiakwama, Delly Sessanga, Roger Lumbala et
le SG de son parti, Moïse Moni Dela, également très applaudis à leur entrée. Pour prendre la parole, Tshisekedi a été introduit pas le SG de l'UDPS qui n'a pas caché sa satisfaction en
s'adressant au public: «Nous professons que tout est possible à celui qui croit. Nous avions décidé que le 24 avril 2011, qu'il pleuve ou qu'il vante, le meeting devait se tenir en ce lieu. Et
c'est grâce à vous et votre ténacité que l'on est là aujourd'hui. Si nous sommes dans ce stade en ce jour, comme chaque fois que le ciel de la nation est sombre, c'est pour que le président
national de l'UDPS donne l'éclairage par rapport aux questions de l'heure et c'est le cas ce dimanche», a dit Jacquemin Shabani pour planter le décor.
Le sens d'une journée C'est sur ces entrefaites que Tshisekedi va prendre la parole pour rappeler au public le sens de la journée du 24 avril qui symbolise la
libéralisation de l'espace politique RD-congolais par le président Mobutu, lui qui, s'est souvenu l'homme de Mupompa, avait l'habitude de dire que jamais de son vivant, il n'y aura deux partis
politiques dans l'ex-Zaïre. Une prophétie à laquelle l'UDPS rétorquait : tenez bon, nous vaincrons. Le fait qu'à la suite des consultations populaires dans tout le pays,
Mobutu ait été contraint de libéraliser l'espace politique au multipartisme, pour Tshisekedi, est une victoire de l'UDPS. Occasion lui a été ainsi offerte de parler
du cheminement du processus démocratique jusqu'à l'entrée de l'AFDL qui est venu remettre les choses à la case du départ en abolissant le fonctionnement des partis politiques et en bâillonnant
des libertés fondamentales.
«C'était de nouveau la peur, ce lit des dictateurs qui est revenu au galop. Nous sommes rentrés plusieurs années en arrière», s'est souvenu le président de l'UDPS
indiquant que cela a duré quatre ans jusqu'à ce qu'est arrivé le régime actuel sur fond d'un simulacre d'élections. «Bien que ce n 'est pas le parti unique, il fout avouer que le PPRD ne veut pas
laisser les autres évoluer en toute quiétude, surtout à l'intérieur du pays», s'est indigné Tshisekedi qui a illustré son propos par l'obtention de l'autorisation de tenir le meeting au stade
Tata Raphaël qu'il a comparé à un véritable parcours du combattant. « Vous savez comment nous avons obtenu ce stade, personne ne voulait nous l'accorder et c'est grâce à vous que nous sommes là.
Félicitations», a-t-il ponctué en direction de son auditoire.
Laurent BUADI