Créé le 25 -04-2011 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 25 - 04-2011 15 h00 | AFRIQUE
REDACTION PAR : LE PALMARES
Le vingt et unième anniversaire de la démocratisation, proclamée le 24 avril 1990 à N'sele par feu Maréchal Mobutu, de l'espace politique congolais à la base de
l'avènement du multipartisme en République démocratique du Congo (RDC), alors République du Zaïre, a été particulièrement célébré par l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (Udps), hier
dimanche 24 avril 2011 au stade Tata Raphaël à Kinshasa/Kalamu. Parti cher à Etienne Tshisekedi, son président national, l'Udps a réussi le pari de l'organisation de ce meeting tant attendu.
Surtout quand on sait incertitude qui a précédé sa tenue. En effet, bien de racontars sur les embûches supposées du pouvoir en place pour l'interdire, avaient été colportés dans l'opinion
publique. Heureusement, le pouvoir, faisant preuve de maturité, n'est pas tombé dans le piège de l'interdiction du meeting du sphinx de Limete. Ce qui aurait mis le feu aux poudres d'une
opposition déjà préparée à cet effet. Notamment, si l'on en croit les déclarations larvées des alliés de l'Udps et des fanatiques de ce parti connus sous le nom de parlement-debout
Tshisekedi, impérial, et appliquant le principe de la ponctualité qui est la politesse des rois, est arrivé dix minutes avant 14 heures, heure prévue pour la tenue
de son meeting.
A ses côtés dans la tribune, on a pu voir ses partenaires de l'Opposition, dont Gilbert Kiakwama du Parti des Chrétiens Démocrates (Pcd), Diomi Ndongala de la
Démocratie Chrétienne (Dc),Roger Lumbala de l'Odr, etc. Il faut signaler également la présence remarquable des militants des partis comme l'Union pour la Nation Congolaise (Unc) de Vital Kamerhe
représenté par son secrétaire général et du Palu de Mme Pakasa, etc.
C'est le secrétaire général de l'Udps, M. Germain Shabani, qui a introduit le lider maximo. Qui a pris exactement la parole à 14h35'.Pour, justement, fixer les
contours de cette manifestation sentie de tous les dangers par certains analystes politiques. De tous les dangers, l'expression n'est ni fantaisiste ni exagérée parce que ce n'est un secret pour
personne, certaines langues faisaient de ce meeting, au-delà dune simple démonstration de force de manifestation politique, un rassemblement populaire pour défier le pouvoir d'Etat incarné par le
PPRD. En cette période où souffle un vent de contestation populaire avec comme épicentre la Tunisie, ce meeting, à dire vrai, était vu par certains comme une sanction à administrer à l'actuel
gouvernement, au crépuscule de son mandat.
Le jasmin congolais
On rappellera que la révolution tunisienne- qui s'est étendue vers l'Egypte, la Libye, le Yémen et la Syrie- a commencé par l'immolation d'un jeune homme nommé
Jasmin. Celui-ci, harassé par les tracasseries policières, s'est offert pratiquement en sacrifice pour concrétiser les souffrances endurées par les Tunisiens. Un soulèvement populaire est parti
de cet acte jusqu'à obtenir le départ du président Ben Ah. Effet domino, les Egyptiens ont aussi chassé leur président, Hosni Moubarak !
Sur le mandat de Joseph Kabila Kabange, qui doit normalement prendre fin le 6 décembre 2011, Etienne Tshisekedi, a été sans équivoque : « Dépassé ce jour, nous
verrons ce que nous ferons ». Des propos inquiétants du président de l'Udps qu'il ne faut nullement banaliser. En effet, au regard du passé de ce leader politique qui a déjà réussi à démonétiser
un signe monétaire (5.000.000 de zaïres), le pire est toujours à craindre!
Dans le même contexte, E. Tshisekedi a demandé aux militants et alliés de son parti s'ils étaient suffisamment motivés pour imiter les Tunisiens et les
Egyptiens.
A analyser la question sur les capacités des militants à se soulever contre J. Kabila, E. Tshisekedi a donné l'impression de ne pas respecter le principe
démocratique qui consacre la prise du pouvoir par les urnes.
Les militants auraient par exemple à organiser un sit-in devant le Palais du peuple pour demander le départ de J.Kabila, comme l'ont fait les Tunisiens et les
Egyptiens.
Heureusement, Etienne Tshisekedi, a vite compris que pareil discours serait suicidaire pour un peuple déjà meurtri par des années d'agression étrangère, des années
d'insécurité causées par des forces négatives encore opérationnelles dans certains territoires du pays. Aussi, se ravisant, il a demandé aux militants d'exprimer leur désapprobation du pouvoir
actuel au travers des urnes. C'est là où Etienne Tshisekedi a fait preuve de maturité politique.
Floribert Chebeya
Le cas du militant des droits de l'homme Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana disparu dont le corps n'a jamais été retrouvé- ne pouvait laisser
indifférent le sphinx de Limete. Abordant le sujet, Tshisekedi a exigé que les vrais coupables soient effectivement sanctionnés. Et qu'on ne punisse pas des sous-fifres qui n'ont rien à voir avec
l'affaire. Sur ce point, il met sa confiance dans la justice congolaise qui n'est pas totalement gangrenée. C'est dans la résolution de cette affaire qu'elle prouvera réellement si le peuple peut
encore lui faire confiance.
Kuthino
Pour Etienne Tshisekedi, le pasteur Fernando Kuthino est un prison nier d'opinion. Les crimes qu'on lui impute sont tout simplement l'émanation de certains comptes
à régler, dus à des rivalités mal assumées. Aussi, devant la tribune du stade Tata Raphaël, il a exigé sa libération immédiate et sans condition. Car, pour l'homme fort de l'Udps, le prisonnier
Kuthino le pasteur n'est victime que d'une cabale sans aucun fondement politique comme on veut le faire croire.
Signes d'espoir
En dehors de quelques jeunes sans doute instrumentalisés et mentalement immatures qui ont balancé des quolibets sur l'identité douteuse du président de la
République, il faut reconnaître que le meeting de Tshiekedi s'est déroulé dans un climat assez serein. La police nationale, déployée tout autour du stade, a fait preuve de bon comportement. De
même, les militants de l'Udps et alliés se sont comportés d'une façon générale en bons citoyens, respectueux du mot d'ordre du parti éviter tout débordement. Aussi, en toute honnêteté, on ne peut
que dire chapeau bas à Tshisekedi et aussi au gouvernement, qui a su lui réserver un espace pour s'exprimer librement.
LP