Créé le 05 -05-2011 à 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 05- 05-2011 | 09 h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
L'ONG constate que les personnalités mises en cause vivent dans l'opulence alors que la population croupit dans la pauvreté totale.
Le communiqué de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licico), arrivé à la presse, s'est inspiré du rapport de la Cour des comptes du mois de février
sur le contrôle des finances des provinces pour les exercices 2009 et 2010.
Les gouverneurs et les députés provinciaux, souligne l'ONG, s'activent avant tout pour leurs émoluments au détriment des investissements dans des projets à impact
sur la lutte contre la pauvreté. À la faveur de ce rapport de la Cour des comptes, le président de la Licoco, Ernest Mpararo, soutient que les gouverneurs et les députés élus se partagent tout
l'argent alors que la population demeure dans une pauvreté totale.
Le communiqué de la Licoco renseigne que les émoluments d'un gouverneur de province s'élèvent à 11 241 dollars américains. Aussi, vu la crise observée à travers le
pays, le président de cette ONG, Ernest Mpararo, proposerait plutôt mille dollars.
À coté des spécificités dans la gestion de chaque province par ses élus, la Licoco a formulé des remarques générales relatives à toutes ces entités. D'après l'ONG,
les rapports d'exécution ou les redditions des comptes produits comportent parfois des informations incomplètes, en violation de l'article 45 de la loi financière. La Licoco révèle qu'aucune
province n'a produit d'édit de règlement au sens de l'article 44 de la loi indiquée. Elle décrie aussi le manque d'uniformité dans la présentation des budgets ainsi que la présence des comptes
non signalés dans le rapport d'exécution du budget. Et ce, contrairement aux dispositions des articles 16 à 19 de la loi financière concernant les ressources et les charges de l'État, des
provinces et entités territoriales décentralisées (ETD).
L'ONG note à l'actif de certaines provinces une forte dépendance des dotations du gouvernement central ainsi que la controverse entre l'exécutif central et les
provinces au sujet de la détermination des fonds de rétrocession. Elle fait également remarquer l'absence, au niveau de toutes les provinces, de l'édit déterminant le mécanisme de répartition des
ressources entre ETD, en violation de l'article 116 de la loi sus-évoquée. Pour la Licoco, les comptes des dépenses enregistrent des dépassements de consommation des crédits alors que «
l'engagement des dépenses doit s'effectuer à concurrence du montant et pour l'objet des crédits ouverts qui sont limitatifs ».
L'association épingle ensuite l'absence des pièces justificatives. Cette situation a empêché la cour de vérifier la légalité et la régularité de certaines dépenses
ainsi que les fortes disparités des barèmes des rémunérations des membres des assemblées et exécutifs provinciaux, etc.
À la lumière de ce constat, la Licoco note, en définitive, que les gouverneurs et députés provinciaux s'attribuent beaucoup d'avantages sans réellement s'investir
dans la lutte contre la pauvreté. « Ces gens appliquent à la lettre les pratiques du gouvernement central dont les animateurs des institutions politiques (présidence, gouvernement, Assemblée
nationale et Sénat) se partagent au moins 60% du budget national », note l'ONG. À de cette situation, les autres catégories socioprofessionnelles, selon son analyse, vivent dans une pauvreté
totale alors que les animateurs des institutions se prélassent dans l'abondance, source des inégalités sociales.
Lucien Dianzenza
Photo : le président de la Licoco, Ertnest Mpararo.