Créé le 06-05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 06 - 05-2011 00 h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : LA TEMPETES DES TROPIQUES
Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni sont accusés d'être les commanditaires de plus de 200 meurtres, de nombreux viols, de pillages et d'incendies de villages, de
recrutement d'enfants-soldats en RDC.
Le procès de deux commanditaires présumés de la milice d'origine hutu rwandaise des FLDR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) s'est ouvert, hier
mercredi 4 mai 2011, à Stuttgart, en Allemagne. Il s'agit du procès du chef FDLR Ignace Murwanashyaka et de son adjoint Straton Musoni, poursuivis pour crimes contre l'humanité et crimes de
guerre commis en RDCongo, selon la radio britannique BBC.
A peine ouvert, le procès a été suspendu: Le tribunal s'eSt retiré pour statuer sur la présence contestée paria défense de certains magistrats dans l'équipe du
parquet. Alors que leurs responsables comparaissent devant ce tribunal, les troupes des FDLR continuent à semer la terreur dans la partie - Est de la RD Congo.
Les deux Rwandais sont accusés d'avoir dirigé les FDLR jusqu'à leur arrestation en novembre 2009. Cette «organisation terroriste» est accusée d'avoir commis des
atrocités en 2008 et 2009 contre des centaines de civiles dans l'Est de la RDC. Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni sont également poursuivis comme commanditaires de plus de 200 meurtres, de
nombreux viols, de pillages et d'incendies de villages, de recrutement d'enfants-soldats. C'est la première fois en Allemagne que seront utilisées des dispositions pénales introduites en 2002
pour sanctionner les atteintes au droit international. Vingt audiences sont programmées jusqu'à fin juillet. On a l'habitude de voir les procès internationaux pour crimes de guerre ou crimes
contre l'humanité s'ouvrir plusieurs années après les faits. Mais les deux Rwandais qui comparaissent depuis hier mercredi en Allemagne sont accusés d'avoir dirigé jusqu'à leur arrestation fin
2009 une milice toujours active les FDLR. Le gouvernement congolais accueille positivement l'ouverture de ce procès et souhaite que les efforts contre les FDLR se poursuivent. Mais les
souffrances des civils continuent en RDCongo. L'administrateur de territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, a lancé un cri d'alarme face à la multiplication des attaques des troupes
des FDLR.
Au Sud-Kivu voisin, sur les plateaux qui surplombent le Lac Tanganyika, la menace est quotidienne. Deux camions ont été attaqués au début du week-end dernier, un
village a été pillé dans la soirée et des sources ont rapporté des dizaines de viols depuis le début de l'année.
Négociations
A chaque fois, les autorités et les militants associatifs locaux attribuent ces attaques aux FDLR. Ils affirment que le gouvernement ne fait rien et menacent de
manifester contre l'insécurité. Le gouvernement congolais se réjouit de voir Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni à la barre. « Justice doit être faite », a affirmé son porte-parole Lambert
Mende, qui explique que la RDCongo avait proposé de juger les deux accusés. Sur le terrain, la stratégie gouvernementale soutenue par les Casques de l'ONU consiste à encourager les FDLR à se
rendre pour réintégrer la vie civile, tout en menant des offensives militaires musclées contre les réfractaires. Dans la province du Sud-Kivu ravagée par ces opérations militaires, certains
militants de la société civile appellent plutôt à, des négociations avec les FDLR et le Rwanda, leur pays d'origine.
Selon Human Rights Watch, c'est peut-être ce que cherchaient Murwanashyaka et Musoni, pour attirer l'attention des responsables rwandais.
Cette ONG explique qu'ils sont accusés d'avoir attaqué les civils pour provoquer une catastrophe humanitaire et utiliser ainsi la pression internationale pour
freiner les offensives congolaises contre eux et forcer le Rwanda à négocier avec eux. Ces derniers mois, les FDLR sont de plus en plus nombreux à rendre, y compris parmi les hauts gradés de la
milice. Le procès de Stuttgart, bientôt suivi d'un autre à la CPI, pourrait décourager de nouveaux rebelles.
LKT