Créé le 06-05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 06-05-2011 |00
h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : L'OBSERVATEUR
Une fois de plus la RDC vient de subir une humiliation. C'est le moins que l'on puisse dire après le déguerpissement de l'ambassade de la RDC à Séoul (Corée du Sud), suite au non paiement de loyer. La mission diplomatique aligne des arriérés de paiement de loyer. Après une mise en demeure et un préavis pour non paiement de loyer, la mission a été délogée. L'ardoise de la République en cette matière de loyer non payé serait très salée, information rapportée par des sources concordantes. Dans le passé, la RDC a déjà connu des humiliations du même genre.
Ce qui vient de se passer à Séoul confirme la réalité de nos représentations diplomatiques souvent à court des ressources pour leur fonctionnement harmonieux. Bien souvent, les frais de fonctionnement et le paiement des salaires des missions diplomatiques ne sont pas régulièrement transférés. La vente des passeports et des visas permet dans certains cas de faire face aux problèmes de survie. Dans la mission diplomatique de Séoul aujourd'hui dans la rue, le personnel est aussi resté impayé, rapportent les mêmes sources.
Cette situation ne permet pas ainsi aux diplomates congolais accrédités dans ce pays de s'acquitter correctement de leur mission de défendre les
intérêts de la République. Démotivés et délogés, ceux-ci n'ont plus le cœur à l'ouvrage. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Leur quotidien loin du pays est une véritable galère,
c'est la croix et la bannière, dit-on ! Quel rendement peut on attendre d'un tel personnel diplomatique vivant loin du pays dans la précarité ?
Au regard de cette situation regrettable, il y a lieu de se féliciter de l'option déjà levée au niveau du gouvernement de limiter dorénavant le nombre des
missions diplomatiques au strict minimum. Faut-il encore que cette option des Etats généraux de la diplomatie soit traduite rapidement dans les faits. Le pays gagnerait beaucoup
à réduire le nombre de ses missions diplomatiques tant sur le plan financier que sur le plan de l'amélioration de son image. Avant d'y arriver, rien n'empêche à la RDC d'éviter
de brouiller davantage son image déjà écornée et de respecter ses engagements. Cet énième déguerpissement d'une mission diplomatique congolaise pour insolvabilité vient de
jeter, une fois de plus, le discrédit sur notre pays et sa diplomatie.
Dans tous les cas, ce qui vient d'arriver à notre ambassade à Séoul doit interpeller, à juste titre, les autorités en charge de notre diplomatie
pour remédier à cette situation qui ne date pas d'aujourd'hui. L'image de marque du pays vient de prendre encore un sacré coup de discrédit et de déshonneur. Dieu seul sait si cette situation ne
va plus se répéter dans les semaines et mois à venir. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que pareille humiliation nous arrive. La série ne fait que continuer.
Une très longue série, dit-on. Car, il y a eu les mêmes cas à Varsovie en Pologne, Stockholm en Suède, Harare au Zimbabwe, Brazzaville au Congo,…
Par exemple, selon des données disponibles, un diplomate congolais en poste à Varsovie délogé par son bailleur, est hébergé par un pasteur d'une église.
Des cas pareils pour nos diplomates sont légion. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Si le ridicule tuait, certains responsables et personnes concernées par ces
différents délogements des missions diplomatiques de la RDC, seraient déjà morts de honte. Mais après tout, le prestige d'un pays n'a pas de prix, il faut le
préserver à tout prix. Le respect des autres envers le pays se mérite. Ce n'est pas une génération spontanée ou un cadeau.
A tout prendre, l'on peut rester digne même dans la pauvreté et les difficultés. Certains pays d'Afrique, pays à faible revenu aussi comme la RDC, ne
connaissent pas cette humiliation. Dans un sursaut d'orgueil, il va falloir, enfin, que le gouvernement congolais s'assume véritablement, en mettant ses représentants à l'extérieur à l'abri
des besoins élémentaires, et surtout des humiliations. Cela ne relève pas des miracles. Quand on veut, on peut ! Une gestion plus responsable des missions diplomatiques est
possible.
D M B