Crée le 04-05-2012-05h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 04-05-2012 - 18H15- AFRIQUE REDACTION PAR:LE POTENTIEL
L’armée congolaise qui affronte des mutins ex-rebelles dans l’est de la RDC tente notamment de reconquérir une localité proche de la ferme où dit se trouver le
général Bosco Ntaganda, que le gouvernement juge responsable des affrontements et souhaiter juger. Le général Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a affirmé dans une
conversation téléphonique mardi avec l’AFP qu’il n’était pas impliqué dans les combats qui opposent dans la province instable du Nord-Kivu (est) l’armée et les soldats ex-membres du Congrès
national pour la défense du peuple (CNDP), dont il était chef d’état-major.
« Je suis dans ma ferme près de Mushaki », avait ajouté Ntaganda lors de cet appel. Ma hiérarchie militaire sait que je suis là et m’a autorisé d’y rester. Même le
chef de l’Etat (Joseph Kabila) le sait, avait il précisé. L’ex-chef d’état-major du CNDP, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), était habituellement basé à Goma, la capitale du
Nord-Kivu.
Mercredi le gouvernement a annoncé que tout ce qui se passe actuellement dans le Masisi est sous la responsabilité du général Bosco Ntaganda, qu’il devait être
recherché pour ça, et qu’en cas d’arrestation il serait jugé par des juridictions congolaises. Jusque là, Kinshasa a toujours refusé d’arrêter Ntaganda et de le transférer à la CPI, jugeant que
la paix devait passer avant la justice.
« Nos troupes se dirigent vers Mushaki en provenance de Karuba, et c’est sur ce tronçon-là que se situent les affrontements actuellement », a déclaré jeudi à l’AFP
un colonel des Forces armées de la RDC (FARDC).
Mushaki et Karuba se situent dans le territoire de Masisi, où de violents combats sont en cours depuis dimanche. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) de
l’ONU, près de 20.000 personnes ont été déplacées par les affrontements entre les loyalistes et les mutins intégrés dans l’armée en 2009, à la faveur d’accords de paix avec Kinshasa.
« Nous connaissons bien les militaires FARDC, ils ne résisteront pas à une semaine de combats contre nous. Quand on voit le nombre de militaires que nous sommes en
train de tuer, je ne sais pas s’ils pourront arriver à Mushaki », a déclaré à l’AFP un colonel mutin.
Ils disent qu’ils vont arrêter Bosco Ntaganda, mais c’est un général: il a des militaires et ne peut pas se faire attraper comme quelqu’un qui n’a pas sa garde, a
ajouté l’officier.
Mercredi le gouvernement a indiqué qu’il n’y a pas de localité entre les mains de ce que vous appelez +rebelles+ et qualifié les combats d’indiscipline et non pas
de guerre. Mais selon la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), la situation reste fortement tendue et imprévisible.
Selon des sources militaires et des témoins, des heurts sont toujours signalés jeudi autour de Saké et d’autres villages avoisinants. Un habitant joint par
téléphone par l’AFP a expliqué que des chars de combats de militaires FARDC passaient par Saké pour se rendre à Manehe, autre théâtre d’affrontements.
A Goma, la capitale provinciale, des loyalistes se sont rendus dans la soirée de mercredi à la résidence de Bosco Ntaganda pour désarmer ses hommes. Les mutins ont
résisté farouchement, et leur commandant a tiré en l’air. Les FARDC ont fini par rebrousser chemin, a déclaré à l’AFP une source militaire.