Créé le 18 -05-2011 à 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 18- 05-2011 | 13h20 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PALMARES
C'est un véritable coup pour le camp p résidentiel. L'annonce du gouverneur du Katanga de se retirer de la scène politique à la fin de son mandat actuel fait grand
bruit. Le 28 novembre prochain, le maillot jaune de la République ne compétira plus pour les législatives nationales. Il ne se présentera pas non plus à tout autre niveau des compétitions
électorales. Ni pour rempiler à tête de la province, où l'élection se déroule au second degré, ni au niveau des législatives provinciales.
Moïse Katumbi dit vouloir se consacrer exclusivement à ses affaires et à son club favori : le Tout Puissant Mazembe. Il a décidé de regagner sa vie d'homme
ordinaire qui s'est vu, un matin de 2006, obligé de fricoter avec le monde politique. La politique n'est pas son dada.
Ainsi, l'homme qui avait pulvérisé tous les records électoraux aux législatives de 2006 avec 124 mille voix a décidé de rendre le tablier, Il avait été d'un apport
très considérable pour sa famille politique. Des candidats sans envergure furent traînés sur sa liste et se sont retrouvés, par la magie de la loi électorale d'alors, députés
nationaux.
Le ras-le-bol
L'homme fort du Katanga quitte-t-il par la même occasion le parti présidentiel dont il est membre actif ? Aucun éclaircissement n'a été donné pour l'heure sur la
question. Toujours est-il qu'il y a des évidences qui s'imposent sans qu'il ne soit besoin d'explications supplémentaires.
Pour les cerner, il convient de remonter à l'origine de la décision prise par l'actuel numéro 1 du Katanga.
Moïse Katumbi est complètement déçu par la politique.
Idéaliste et passionné, il fait son entrée sur la scène politique avec une ambition claire manager sa province comme il a managé son team. Mais à mi- mandat, il
s'est rendu compte combien il était difficile de faire éclore ses ambitions en politique. De manière systématique, la plupart de ses projets de reconstruction et de réhabilitation de sa province
ont été découragés.
Moïse a fini par craquer et n'a pas manqué de le dire sur la place publique. “ Le monde politique est un monde de requins et de coups bas. Je regrette d'y être
entré », déclara-t-il en substance à la suite d'une énième exaspération. Entre 2009 et 2010, l'option de se désengager de la scène politique est devenue irréversible. Ce, après avoir tenté
l'impossible au niveau du gouvernement central.
Et c'est l'épineuse question de la rétrocession qui a fait déborder le vase. Sur son vaste et ambitieux projet en faveur du Katanga, Moïse dit n'avoir réalisé que
dix pauvres pour cents. Les quatre vingt dix pour cent d'échec sont exclusivement dus à ce qu'il n'hésite pas à qualifier comme la mauvaise foi dé Kinshasa.
Appuyé par l'Assemblée Provinciale, il a tenté un dernier baroud au mois d'avril. Il a dépêché une forte délégation auprès du premier ministre en vue de faire
prévaloir un certain nombre de droits. C'est notamment l'obligation de percevoir la plus value engendrée par l'embellie des cours des métaux, dont le cuivre, surie marché mondial.
Le premier ministre a bafouillé, a beaucoup promis mais n'a cédé sur aucun point. A quoi bon continuer dans ces circonstances ? Moïse Katumbi se dit d'autant plus
navré que ce soit sa propre famille politique qui lui met des crocs en jambe. Il aurait voulu, il aurait aimé faire plus, mais tout se ligue contre lui.
Hommage au Chef
De tout le monde avec qui il a eu à partager ses jours sur la scène politique, Moïse Katumbi ne garde qu'une image positive du Chef de l'Etat. C'est le seul avec
qui il est disposé à travailler, mais directement et sans intermédiaire. Non plus sur la scène politique mais dans l'informel. A ce titre, il ne verrait aucun inconvénient à mobiliser sa base en
vue de la réélection de Joseph Kabila. Ainsi, à tous ceux qui pourraient se faire la moindre illusion quant à son engagement en faveur d'une candidature à la présidentielle du 28 novembre, le
Président du T.P Mazembe n'en laisse aucune.
N'importe comment, son retrait annoncé de la scène politique constitue une démobilisation de la base. A moins que sa famille politique ne négocie les choses
autrement où que l'autorité morale de cette dernière ne trouve un gentleman agreement particulier avec son champion de 2006.
LP