Créé le 19 -05-2011 à 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 19- 05-2011 | 12h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : LA REFERENCE +
Les congolais ont célébré hier 17 mai la journée consacrée à la fête de libération. Libération du peuple contre la dictature moribonde de Mobutu par les “ kadogo “
de Alliance des Forces démocratiques pour la Libération(AFDL) sous la houlette du grand maquisard Laurent Désiré Kabila, L'euphorie qui avait accompagné la conquête des territoires par l'AFDL à
travers le pays témoigne quel espoir tout e peuple congolais avait nourri dans cette lutte. Le temps avait sonné pour nombre de congolais d'amorcer une nouvelle ère avec de nouveaux hommes et un
nouveau système. Mais vaut-il la peine de fêter aujourd'hui la libération et parler de la révolution? La guerre menée par Mzee avec le concours de l'armée rwandaise est-t-elle une révolution ou
un coup d'Etat? Ces questions sont celles qui hantent beaucoup d'analystes congolais qui voient derrière le folklore, les non dits de la lutte de l'AFDL.
Le 16 janvier 2001, soit quatre ans après son accession au pouvoir, le très charismatique Mzee Laurent Désiré Kabila et assassiné dans son propre bureau et par ses
propres hommes. La révolution comme processus est décapitée. La libération amorcée par Mzee ne visait pas seulement la chute de Joseph Désiré Mobutu mais surtout la fin du système et de ses tares
qui ont ruiné la RD Congo et clochardisé son peuple.
Après que le destin se soit assombri sur le héros national, tout portait à croire que ses compagnons de lutte porteraient son héritage afin d'amener les Congolais à
cet Etat de droit tant rêvé et réellement souverain. Mais hélas! Les gouvernements qui se sont succédé sont ceux qui ont vu les dinosaures et caïmans de la 2ème République, ayant subi la
transhumance politique, revenir aux affaires. Ils ont repris les rennes du pouvoir, occupant les postes clés de l'Etat jusqu'à entourer le président Joseph Kabila qui passe aujourd'hui pour
l'héritier du “Mzéeisme kabilisme”.
Entre temps, une véritable cure va s'opérer en douceur dans les différentes institutions. Et les compagnons de Laurent Désiré Kabila sont mis à la retraite jusqu'à
son pleureur éternel Yarodia Ndombasi qui a survécu aux différentes conciliabules. Les Mwenze Kokongolo, Mutombo Tshibal, Mawapanga Mwanananga, Feu Gaëtan Kakuji, Kutumisa Kyoka, Kalele, Babi
Mbayi, Célestin Lwangi, Raphaël Ghenda etc. seront comme ces cigales ayant chanté tout l'été, mais ce retrouvèrent dépourvus après la mort de Mzee.
Le retour en force des mobutistes au pouvoir était non sans conséquence. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Le pouvoir adopte des méthodes de gestion de
l'ancien régime. Gros salaires aux dirigeants, misère aux fonctionnaires de l'Etat, corruption, fraude, bourgeoisie comprador, contrats léonins, manipulation, répression dans le sang des
manifestations politiques, commissions sur les marchés et financements publics, trafic d'influence.., bref une résurrection du mobutisme programme.
Face à ce qui précède, force est de constater que le combat de Mzee a eu le mérite de chasser Mobutu au pouvoir par les armes. Mais 14 ans après la mort de Mobutu,
les tares du mobutisme résistent à l'usure du temps, tout simplement parce que les amis de la révolution ont trahie. Ce qui fait lire à certains analystes que le 17 mai ressemble à un coup d'Etat
manqué. Car Mobutu survit par ses épigones et son système
Conscient du fait que son entourage le déroutait de la vision nationaliste lu léguée par Mzee, Joseph Kabila n'a manqué de dire au peuple qu'il était à la recherche
des “collaborateurs” pour, l'aider à sortit le pays du gouffre. Mais Dieu seul sait s'il a fini par les trouver.
Martinez Ngyaluka