Créé le 21 -05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 21- 05-2011 | 11h32 | AFRIQUE REDACTION PAR : LA REPUBLIQUE
Il n’aura pas fallu plusieurs mois avant que les éléments des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) ne donnent la mesure de leur capacité de
nuisance au processus électoral en cours. Mercredi 18 mai dernier, en effet, deux agents de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), ont été victimes d’une attaque armée de ces
forces rebelles.
La source de la MONUSCO – qui cite la confirmation des sources militaires congolaises – les deux agents, dont un contrôleur technique, revenaient de Kilembwe
à bord d’une moto lorsqu’ils ont été attaqués à Namisha, à 17 kilomètres au sud de Fizi-centre dans la province du Sud-Kivu.
Une attaque symbolique
Au cours de l’attaque, les deux agents avaient été délestés de plusieurs de leurs biens dont un téléphone satellitaire, un téléphone cellulaire et de
l’argent. Le commandant des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) du 105eme régiment, le colonel Opia, a affirmé avoir lâché ses hommes pour la poursuite des assaillants
qui auraient gagné la forêt de Ngandja, en direction du lac Tanganyika. Les membres de la société civile ont recommandé, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité, tenue à Baraka le mercredi
18 mai, que soient renforcées des patrouilles mixtes FARDC-Police et les casques bleus de la MONUSCO.
Sans constituer une véritable menace contre la sécurité du pays et celle de leur pays d’origine, les FDLR ne constituent pas moins une sérieuse menace au bon
déroulement des opérations électorales en cours dans la partie Est de la RDC. Evidemment la portée de leur action sur l’ensemble des scrutins reste marginale, mais l’on ne saurait se taire devant
une aventure qui soustraie des citoyens de leur droit d’opérer librement le choix de leurs dirigeants. Voilà qui justifie le plaidoyer des autorités politiques congolaises pour la neutralisation
de ces forces déclarées négatives par la communauté internationale.
Outre l’appui logistique obtenu des Casques bleus de la MONUSCO, le Congo Démocratique semble orphelin dans cette âpre bataille contre un ennemi ayant
solidement déployé ses tentacules dans les sinueuses forêts et montagnes des Kivu. Qui plus est, a réussi une osmose avec les populations locales dont les relations se cristallisent également
dans les liens de sang à travers des mariages. Une épine résiduelle que seul un effort local peut extirper ; quitte au gouvernement congolais à bénéficier d’une assistance financière conséquente
de partenaires traditionnelles, notamment les Nations unies. En raison de sa flexibilité certes, la rébellion rwandaise a défait toutes les prétentions des autorités militaires de Kigali, voire
les timides tentations des éléments de la MONUC (aujourd’hui MONUSCO).
Du maintien de la paix à la reconstruction
Kinshasa aura-t-il été entendu lors des dernières assises de New York où le Conseil de sécurité s’est penché sur le mandat et l’avenir de Mission onusienne en
RDC. Au cours de ces travaux, le secrétaire général de l’ONU a plaidé pour plus d’implication de l’organisation mondiale dans la consolidation de la paix, l’établissement d’un Etat de droit et la
bonne gouvernance en RDC. Cela passe, selon Ban Ki-Moon, par une assistance technique et logistique au profit des prochaines joutes électorales au pays. Selon lui, la réussite de ces élections
cimentera davantage les acquis du processus de pacification instauré en RDC par la communauté internationale.
Sur ce pilier justement s’appuie l’argumentaire du délégué de la RDC à ces assises pour rappeler le souhait du gouvernement congolais de voir la MONUSCO faire
ses valises. Raymond Tshibanda, ministre congolais de la Coopération internationale, a insisté sur la fin des opérations militaires sur le territoire congolais. Et que, ce faisant, l’exécutif
national congolais attend plutôt plus d’assistance financière pour l’aider à prendre en charge les besoins de déploiement des opérations de police et de ratissage dans certains sites
d’insécurité.
Cette position du gouvernement congolais nourrit des conjectures et des désapprobations dans maintes sphères de la diplomatie comme dans une certaine opinion
nationale. Les uns et les autres tiennent à la présence des Casques bleus et jugent le gouvernement de la République aveugle devant la menace que représentent les rebellions ougandaises
(ADF-NALU, LRA), rwandaises (INTERHAMWE, FDLR), ainsi que de milices locales. Mais les Congolais ont-ils conscience que la reconstruction du pays ne saurait être assujettie à l’éradication totale
de ces forces négatives ? Auquel cas, il faudrait attendre plus d’une décennie encore avant d’entreprendre la moindre action de développement du pays.
Sans lâcher prise sur la traque de ces aventuriers, le souhait du gouvernement reste ainsi de sortir avec ses partenaires du programme de maintien de la paix
pour passer à celui de la reconstruction des infrastructures de base pour le développement du pays. Perd-on de vue que maints pays prennent de l’ascenseur en même temps qu’ils font face à des
confrontations armées ? La RDC n’aurait-elle pas le droit de conjuguer les deux impératifs concomitamment ?