Créé le 25-05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 25- 05-2011 | 16h23| AFRIQUE REDACTION PAR : UHURU
Le député national de la circonscription électorale de Luozi, Ne Muanda Nsemi, devra avoir quelques soucis à se faire. Non sans raison parce que le vice-Premier ministre en charge de l'intérieur et de la sécurité vient de prendre la grave décision d'interdire d'activités l'ancien mouvement politico-mystico-religieux Bundu dia Kongo, mué depuis, en parti politique sous le label, Bundu dia Mayala. En termes plus intelligibles, ce parti politique est donc interdit de fonctionner depuis le week-end dernier sur tout l'ensemble du territoire national.
C'est une source officielle non autrement identifiée à Matadi citée par l'Agence congolaise de presse qui s'en est fait l'écho qui a annoncé cette étonnante
nouvelle. Celle-ci a jeté le désarroi dans les rangs des sympathisants de Ne Muanda Nsemi alors qu'ils avaient déjà entrepris de s'enrôler massivement conformément au mot d'ordre de leur chef qui
évolue comme chacun sait, au sein de l'opposition.
Selon la ministre provinciale de l'Agriculture, genre et famille, par ailleurs porte-parole di gouvernement du Bas-Congo, Marie-Ludivic Manoka Nzuzi, qui l'a
annoncé dans son c9rnpte-rendu à l'issue de la réunion du gouvernement provincial, on n'en sait pas plus sur la décision portant suppression de toutes activités de Bundu dia Mayala sur l'ensemble
du territoire national. Tout ce que l'on sait à ce sujet est qu\elle émane du vice-Premier ministre en charge de l'intérieur et de la Sécurité.
Autant elle-même qui n'a pas caché la satisfaction du gouvernement provincial sur la situation sécuritaire du Bas-Congo, que la population de Borna, deuxième ville
de la province, cette dernière a été informée par la maire de cette ville à l'issue d'une visite de travail qu'elle a effectuée le week-end dernier dans la commune dekabondo.
Un message du ministère national de l'intérieur parvenu au gouvernement provincial a tenté de justifier cette mesure d'interdiction d'activités qui frappe Bundu dia
Mayala (BDM), par le fait que ce parti politique est né des cendres de l'ex-mouvement politico-mystico-religieux qui avait mis une partie de la province du Bas-Congo sens dessus-dessous en 2006.
La mesure a été prise en conformité avec l'arrêté ministériel N° 037/2010 du 15 février 2010 portant rejet d'enregistrement de ce parti politique. On sait qu'après les événements sanglants à
l'origine de l'interpellation du député Ne Muanda Nsemi lors d'une plénière de l'Assemblée national, l'ancien mouvement politico-religieux qui évoluait jusque-là dans la clandestinité, ou tout au
moins, sans avoir été enregistré au préalable au ministère de l'intérieur comme la loi l'exige, avait choisi de se muer en parti politique de manière à exercer ses activités politiques au vu et
au su de tout le monde conformément aux textes légaux et réglementaires régissant l'exercice des partis et regroupements politiques en RDC.
Sans doute que la témérité des partisans de Bundu dia Maya, très portés sur l'intolérance politique jusqu'à la violence a-t-elle amené le pouvoir central à
recommander aux autorités locales d'être “fermes” et” rigoureuses “face à toute tentative d'activer il légalement le BDM en tant que parti politique?
Veiller au grain
Toutes les tentatives de la rédaction de Uhuru visant à joindre par son téléphone portable l'ex-gourou du BDM, ne Muanda Nsemi, se sont révélées infructueuses.
Aucun de ses proches n'a pu non plus être joint qui aurait pu donner la réaction de ce parti.
En fait de parti, le BDM ne l'était que de nom au lendemain du dépôt de sa demande d'enregistrement au ministère de l'intérieur et de la sécurité. Une formalité à
laquelle tous les partis politiques son soumis avant d'exercer leurs activités en RDC. Or, cela ne fait l'ombre d'un doute, le BDM qui n'avait jamais entrepris la moindre démarche en vue de sa
reconnaissance au ministère compétent, avait cru bien faire de narguer l'autorité établie en se livrant à des activités politiques qui énervaient même la loi portant exercice des partis
politiques dans notre pays. Y compris dans le chef de ce” parti politique” les voies de fait sur des personnes ne partageant pas la même vision que celle véhiculée par leur chef
spirituel.
On se rappellera que le BDM militait pour la province du Bas-Congo débarrassée de des étrangers “. En fait d'étrangers, il s'agissait de tous les non originaires
qui, dans l'entendement de BDM, contrôleraient tous les postes de responsabilité aussi bien dans l'administration provinciale que dans certaines entreprises d'Etat évoluant dans cette partie de
la République. Ce que le parti de ne Muanda Nsemi a toujours réfuté. Même s'il est vrai qu'il n'a jamais convaincu un grand monde dans l'opinion congolaise et plus particulièrement celle du
Bas-Congo.
Mais pourquoi a-t-on mis fin à l'existence du BDM ? On ne l'a pas dit au ministère de l'intérieur. On peut cependant présumer que le fait d'introduire dans ses
activités une branche armée appelée « Makesa » très portée sur une violence aveugle doit avoir guidé la décision du vice-premier ministre en charge de l'Intérieur. Parce que, à l'évidence,
un parti politique par essence n'a vraiment pas vocation de se livrer à des exercices para-militaires.
A la décharge de Bundu dia Mayala, aucune activité répréhensible de nature à troubler l'ordre républicain n'a plus jamais été observée ou que ce soit sur l'étendue
de la province du Bas-Congo depuis les tristes événements qui avaient endeuillé celle-ci il y a quelques années.
Ce qui, logiquement, aurait pu amener les autorités responsables à assouplir leur position vis-à-vis de cet ancien mouvement politico-religieux qui, depuis, a
introduit en bonne et due forme son dossier en reconnaissance au ministère de l'intérieur. Et de multiples interventions de Ne Muanda Nsemi à l'Assemblée nationale, on n'a jamais perçu le moindre
relent de quelque violence.
Certainement que le ministère de l'intérieur a-t-il d'autres raisons ayant fondé sa décision que la raison ne connaît pas. Ce qui est sûr, c'est qu'en cette veille
des élections, l'interdiction des activités de BDM constitue un grand coup porté à ce parti politique.
On ignore sur quel support politique Ne Muanda Nsemi battra campagne dans la perspective des élections. Cela est une autre histoire.
Jkalm