Créé le 30-05-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le LUNDI 30- 05-2011 | 09H45| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Avocat du leader du MLC établi à Kinshasa, le juriste est convaincu de la complicité du bureau du procureur avec des groupes d'intérêts politiques.
« La Cour pénale internationale est appelée à tirer toutes les conséquences de droit en libérant Jean-Pierre Bemba ». Ces propos de Me Alexis Lenga, membre du
collectif des avocats du leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) actif à partir de Kinshasa , procèdent, selon lui, d'une lecture objective de ce dossier judiciaire depuis son ouverture.
À l'occasion de la troisième année de détention de son client, l'homme de loi s'est confié à la presse et a dénoncé la conspiration dont est victime Jean-Pierre Bemba. « Nous sommes là devant un
montage grossier car, il y a dans le dossier, des éléments matériels qui démontrent à suffisance que l'affaire est politique », a-t-il lâché tout en citant la RDC, la République centrafricaine et
le bureau du procureur de la Cour pénale internationale comme les principaux instigateurs du complot. L'acharnement du bureau de Louis Moreno O'campo de concert avec des groupes d'intérêts
politiques dont le régime de Kinshasa qui redoutait le retour de Jean-Pierre Bemba au pays, le réconforte dans ses convictions.
Se référant à une publication de Jeune Afrique, il a réaffirmé ce que d'aucuns ont toujours dit tout bas, à savoir que ce sont les milieux officiels établis à
Kinshasa qui ont révélé à la CPI l'imminence du retour de Jean-Pierre Bemba alors pressenti porte-parole de l'opposition. Me Alexis Lenga est convaincu de la complicité du pouvoir de Kinshasa
dans l'arrestation, en juin 2008, du sénateur Jean-Pierre Bemba dont la présence au pays allait inévitablement bousculer les données politiques. À propos du déroulement du procès proprement dit,
il a évoqué les intentions délibérées de Louis Moreno O'campo de clouer au pilori son client. « Il faut indiquer que tout ce qui se dit à la CPI en défaveur de Jean-Pierre Bemba vient
curieusement des témoins recrutés par le procureur Moreno à coup d'argent pour le charger davantage », a-t-il précisé.
Quant à l'acte d'accusation portant sur la responsabilité personnelle de Jean- Pierre Bemba en tant que co-auteur dans l'organisation des forfaits commis par ses
hommes à Bangui, Me Alexis Lenga plaide pour une requalification de cette charge « vue l'incapacité de Moreno à apporter les preuves des allégations contenues dans les 10.000 pages de son dossier
». À cela, il ajoute les faux témoignages tirés sur des prétendus témoins à charge. « Le témoin 73, un Centrafricain, avait reconnu dans sa déposition qu'il n'avait jamais possédé les biens dont
on dit avoir été pillés par les soldats du MLC et que le formulaire que lui a fait signer l'équipe du procureur contenait des faits mensongers », explique l'avocat. Il perçoit dans le déroulement
du procès, l'ombre d'un business qui ne dit pas son nom. Au sujet de l'issue du procès, il redoute que la CPI continue de retenir Jean-Pierre Bemba même en l'absence de preuves juste pour se
donner bonne conscience et sauver la face. Il estime que les perspectives sont bonnes dès lors que son client est en train d'être innocenté par des témoins à charge, au point de confondre ainsi
ceux qui ont voulu l'éliminer politiquement par le biais de la CPI et le gouvernement de Bangui.
Alain Diasso
Photo : Me Alexis Lenga