Créé le 30-05-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le LUNDI 30- 05-2011 | 12H25| AFRIQUE REDACTION PAR : L’AVERNIR
*Le leader de l’Udps est sûr de gagner les élections sur les dix provinces sur onze, faire le plein des voix au Kasaï et seulement partager les voix au
Katanga.
Etienne Tshisekedi est en tournée en Europe. Il saisit cette occasion pour multiplier non seulement les déclarations, mais aussi les assurances de gagner les
élections de novembre prochain. Le but de son voyage en Europe, est sans aucun doute de paniquer les partenaires de la Rdc. Dans le cas où il ne serait pas élu, le pays basculerait dans la
violence. Pour que ce qu’il dit soit bien compris, il démontre, sans moindre preuve à l’appui que son parti politique, l’Udps serait le mieux implanté du pays à travers le territoire national. Il
dit donc à qui veut le croire qu’il gagnera les élections dans toutes les provinces du pays. Seul au Katanga où il partagera les voix. Avec qui ? Voilà qui traduit le caractère complaisant des
déclarations du leader de l’Udps. Il élimine déjà tous les autres candidats et se voit seul à seul avec Joseph Kabila. Il dit clairement qu’au Kasaï, il fera le plein de voix. Une façon de se
réduire à sa province et donc à sa tribu. Curieusement, il estime que les autres candidats ne pourront même pas se faire élire chez eux. Le leader de l’Udps a fait ces déclarations dans une
interview qu’il a accordée à la consœur du journal Le Soir de Belgique.
L’Udps juge aux prochaines élections
En cas de défaite aux élections où il se proclame d’avance vainqueur, quelle sera l’attitude de ses militants ? A cette question, Etienne Tshisekedi voudrait
entretenir une psychose. Il dit que n’étant pas militant, il ne peut pas répondre à cette question. Une façon pour lui de dire qu’il ne sera pas responsable de ce que feront ses militants. « Je
ne suis pas militant pour pouvoir vous répondre ». Et il donne d’avance raison à ses militants. Car, estime-t-il, s’ils agissent, c’est que les choses ne se feront pas dans la transparence. «
…mais je crois que ce qui a été fait dans la transparence sera accepté. Ce qui résulte de la tricherie, de la fraude ne sera pas accepté et sera considéré comme de la provocation. Cela risque
alors de tourner très mal »… Qui doit constater la tricherie ? Et dans un Etat de droit, la meilleure façon de contester les résultats électoraux est-ce nécessairement le recours à la rue ?
Etienne Tshisekedi érige donc les militants de son parti en juges. Et dire qu’il a comme programme, l’instauration d’un Etat de droit.
Lorsque la consœur insiste pour lui demander s’il ne pourra pas donner un des consignes pour appeler ses militants au calme, Etienne Tshisekedi encore une fois, se
fait prier. Il conditionne toujours son mot d’ordre. « On peut se calmer dans la mesure où il n’y a pas manœuvre de provocation ou tentative de fraude de l’autre côté…Si c’est le cas, je ne serai
pas capable de tenir la population… » Nulle part, ce juriste, ce partisan de l’Etat de droit ne donne la chance à la justice de lui donner raison. Il laissera ses militants régler les différends
électoraux qui pourraient survenir.
Tshisekedi confond la Ceni avec ses adversaires
La suite de sa réponse à cette question démontre que Tshisekedi refuse de reconnaître les mécanismes électoraux qui sont mis en place. Il ne reconnaît pas
l’indépendance de la Ceni. Car, déclare-t-il : « C’est pour cela que nous prévenons d’avance nos amis, afin que, par leurs pressions, ils évitent ces provocations, des incidents… Il faut que tout
se passe bien, très honnêtement, sans manœuvre inacceptable… ». Pour lui, l’autre côté, ce sont ses adversaires et non la Ceni. Car, en effet, il revient à la Ceni d’assurer la transparence au
profit de tous les candidats. Aucun candidat ne pourra tricher sans le concours de la Ceni. C’est la raison pour laquelle on a voulu une commission électorale indépendante. Cette option n’est pas
l’œuvre du gouvernement actuel, mais bien de toute la classe politique réunie à Sun City. C’est une option contenue dans l’Accord global et inclusif dont l’Udps de Etienne Tshisekedi est
signataire. Le leader de l’Udps donne donc l’impression de ne pas se souvenir des actions politiques qu’il avait menées, à part bien entendu « son fameux combat contre Mobutu » oubliant même sa
collaboration avec Mobutu.
Plus grave, à la question de savoir s’il ne craint pas qu’arrive en Rdc, ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire, Etienne Tshisekedi donne une réponse étonnante. Il
estime que si ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire est arrivé, c’est parce le pays était divisé. En plus, poursuit-il, non seulement la Rdc n’est pas divisée, mais aussi, 10 provinces sur onze lui
sont acquises. « Nous faisons tout pour que cela n’arrive pas. La Côte d’Ivoire a été coupée en deux, le Congo ne l’est pas. Chez nous, dix des onze provinces sont acquises au changement, à
l’opposition, le pays n’est pas divisé… ».
Hors des réalités de terrain
D’où Etienne Tshisekedi détient-il toutes ces données ? Depuis qu’il est rentré au pays, il n’est sorti de chez lui que pour aller au Collège Boboto où se tenait
une formation des cadres de son parti. Après, il est parti en Europe. Il n’a pris contact avec aucun autre coin du pays. Il n’a réalisé aucun sondage. Tout se passe dans sa tête. Toujours partant
de ce qui se passe dans sa tête, il se proclamera vainqueur et contestera quiconque d’autre pourra l’emporter. Tous ceux qui parlent d’élection apaisées devraient s’intéresser à cette mégalomanie
qui est une façon de jouer avec du feu près d’une poudrière. A notre avis, cela doit être porté à la connaissance de tous ceux qui sont au chevet du processus électoral. Le gouvernement aurait
tort de laisser faire sans sonner l’alarme.
Etienne Tshisekedi a pris une option claire du chaos si ce n’est pas lui qui sera élu. Le fait pour lui de jeter le discrédit sur la Ceni, presqu’au quotidien, de
confondre la Ceni avec ses adversaires politiques, est une façon claire de dire à ses militants que la Ceni est contre lui, mais au service de ses adversaires. Il n’y a pas meilleure façon de
préparer les élections agitées que celle-là. Car, a-t-il déclaré dernièrement : « Ce qui s’est déjà passé, c’est qu’il y a déjà eu des fraudes au niveau des cartes électorales, les kits de 2006
sont en panne. Et qu’en est-il de la liste électorale ? Il faut que tout le monde puisse y figurer…J’ai parlé de tout cela avec le pasteur Mulunda, président de la CENI, par écrit et lorsqu’il
nous a fait la gentillesse de venir nous visiter. Il a promis de rechercher une solution à tout cela, mais nous n’avons encore rien vu sur le terrain… Nous redoutons qu’il y ait moins d’électeurs
inscrits qu’en 2006, alors que la population a augmenté… C’est pour cela que nous insistons pour qu’il y ait un maximum d’observateurs européens. Ces derniers ne devraient pas arriver en dernière
minute, ils doivent être présents maintenant, au moment de l’enrôlement. C’est maintenant que tout se joue déjà, que la fraude, très subtilement, se met en place… »
Tshisekedi est-il au-dessus des lois ?
C’est très grave comme déclaration dans la mesure où dans une certaine opinion, c’est parole d’évangile. Ce qui pourtant n’est vrai. La Ceni envisage d’enrôler plus
ou moins 30 millions d’électeurs. S’il n’y en a pas qui viennent s’inscrire pour telle ou telle autre raison, il serait étonnant de faire croire que cela ne profiterait qu’à d’autres candidats et
non à Tshisekedi. A moins que la Ceni choisisse qui enrôler et renverrait d’autres, on ne voit pas ce qui inquièterait Etienne Tshisekedi qui dit avoir 10 provinces sur 11 que compte le pays
?
On ne fait pas un procès d’intention à Tshisekedi. Il se dit avoir 10 provinces sur 11, mais il estime encore que la Ceni, dans le cadre de la tricherie, userait de
manœuvres dilatoires pour ne pas enrôler les gens au Kasaï. Puisqu’il a le contrôle de 10 provinces, comment la stratégie de la tricherie ne se localiserait qu’au Kasaï ? Car, déclare-t-il : « A
Kinshasa, un bureau peut passer une journée entière pour n’enrôler que 7 à 8 personnes. Dans le Kasaï, les gens sont très désireux de s’enrôler, mais les agents de la Commission nationale
indépendante leur mettent des bâtons dans les roues. Bien que nombreux sont ceux qui n’avaient pas voté en 2006, et n’avaient pas été enrôlés, on exige d’eux des documents valables pour
2010…
On installe aussi des bureaux d’enrôlement à des distances telles les uns des autres que les électeurs sont découragés. Cela se passe surtout au Kasaï, où nous
devrions cependant faire le plein de voix… ». S’il n’y a personne dans ce pays pour rappeler à Etienne Tshisekedi les règles de bonne conduite dans le cadre des élections apaisées, on ne devra
pas s’étonner de la suite. Car, le leader de l’Udps a fait de la victoire aux prochaines élections, une question de vie ou de mort. Si l’ambition est légitime, il y a lieu de tenir compte de la
réalité des faits. Pour plus d’une raison, Etienne Tshisekedi n’est favori que face à ses convictions personnelles. Ce n’est pas en multipliant les menaces de faire tomber le ciel sur la Rdc que
les urnes seront en sa faveur.
L’Avenir