Créé le 08 -06-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mardi 08- 06-2011 | 14h06 | AFRIQUE REDACTION PAR :LE POTENTIEL
Ensemble, les opérateurs économiques congolais et togolais veulent construire des relations économiques à travers la Chambre de commerce bilatérale Togo-RDC, « une innovation institutionnelle et
un acte d’intégration économique ».
La Chambre de commerce bilatérale Togo-République démocratique du Congo (CCT-RDC), inaugurée le mardi 7 juin 2011 au Grand Hôtel Kinshasa (GHK) par le ministre de l’Industrie, se veut le symbole
de l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs économiques misant sur les activités propres de leurs pays « pour développer les échanges internationaux et faire remonter le poids de l’Afrique
dans les échanges mondiaux ».
Elle marque la volonté manifestée dans les deux pays de faire de la coopération renforcée entre leurs opérateurs économiques un des axes clés de progrès dans les échanges à fort potentiels
attendus.
« La CCT-RDC est d’abord une innovation institutionnelle, car il s’agit, pour la première fois, d’installer un espace d’échange et de coopération entre le Togo et la république démocratique du
Congo. C’est aussi un acte d’intégration économique, car reposant sur la loi au développement des activités, entre les pays africains comme un levier d’une croissance durable reposant sur des
rapports Sud-Sud », a expliqué son initiatrice et présidente, la Togolaise Abira Bonfoh.
En outre, cette structure est une « fédération d’entreprises » et un « réseau de compétences » chargées de renforcer les liens d’affaires et de partage d’expériences entre le Togo et la RDC.
Au-delà de ces éléments de repères dans l’environnement institutionnel, économique et géopolitique, l’espace dialogue direct entre les opérateurs économiques congolais et togolais, l’Observatoire
des relations économiques et culturelles entre la RDC et le Togo ainsi que le levier pour la montée en puissance de l’axe Lomé-Kinshasa (comme couloir de connexion entre l’UEMOA et la CEMAC) sont
les autres valeurs ajoutées de la CCT-RDC.
La RDC et le Togo étant « liés par une longue tradition d’amitié et de fraternité », Mme Abira Bonfoh a appelé toutes les parties à « redynamiser et raffermir ces liens d’amitié et de coopération
».
« La qualité de différentes personnalités qui composent cette délégation et la variété des secteurs ici représentés témoignent de l’intérêt évident que les milieux d’affaires togolais attachent à
la RDC », s’est réjoui Albert Yuma Mulimbi, président de la Fédération des entreprises du Congo.
La FEC – syndicat patronal et Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et d’artisanat comprenant 3.000 entreprises membres du secteur privé (dont cinq chambres de commerce mixte) et
d’économie mixte oeuvrant sur toute l’étendue du territoire national – est la plus grande organisation professionnelle et la plus représentative du secteur privé de la RDC.
Si le développement économique durable ne peut être envisagé sans le soutien du secteur privé et des structures d’encadrement, le secteur privé congolais est un acteur incontournable et essentiel
pour la création de richesses et d’emplois. Mais, il est aussi un instrument de lutte contre la pauvreté.
« Cependant, pour que le secteur privé joue pleinement son rôle, il faudrait qu’il soit bien encadré et bien conseillé. Et c’est ça le rôle des organisations intermédiaires comme la nôtre qui se
doit de se moderniser pour offrir des services qui répondent réellement aux besoins de ses membres », a fait remarquer le président de la FEC.
Et dans l’optique de dynamiser davantage les échanges, il a demandé aux gouvernements congolais et togolais de « signer des accords de protection des investissements réciproques, allant jusqu’aux
allégements fiscaux ».
UNE DOUBLE VOLONTE
Le ministre de l’Industrie a vu en l’inauguration de la CCT-RDC « le signal fort de double volonté », celle de donner un nouveau souffle à la coopération togolo-congolaise et celle de mettre le
partenariat entre les deux secteurs privés au cœur de la coopération bilatérale.
« Jetant un regard en arrière, tous nos Etats ont réalisé que le rôle prédominant exercé dans le passé par le secteur public à travers la multiplicité d’entreprises étatiques jouissant d’un
monopole, n’a pas pu permettre la création des emplois comme des revenus et, donc, lutter contre la pauvreté de nos populations », a déploré Anicet Kunzunda.
Le « dynamisme » de la petite et moyenne entreprise togolaise, la « présence de grandes unités » dans l’agro-alimentaire, le bois ou les matériaux de construction ainsi que la « création depuis
1989 d’une zone franche industrielle » sont les trois éléments qui, a-t-il affirmé, le « frappent » dans la configuration de l’industrie togolaise.
Parmi les « mécanismes de sécurité et de garantie des investissements en RDC », il a cité le droit de propriété privée ainsi que la liberté du commerce et de l’industrie, l’égalité de traitement
entre tous les investisseurs nationaux et étrangers, l’interdiction de la nationalisation et de l’expropriation, la liberté totale de transfert à l’étranger des revenus générés par les
investissements du pays, l’adhésion de la RDC à l’OHADA, l’appartenance de la RDC à la MIGA, à l’ACA et au CIRDI, plusieurs conventions bilatérales de promotion et de protection réciproque des
investissements signées par la RDC.
« La CCT-RDC doit renforcer les liens déjà s, projeter et identifier de nouvelles possibilités », a recommandé dans son intervention Mme Fortunata Ciaparrone, directeur général de SESCO Sprl.
Séjournant en RDC depuis huit ans, elle a exhorté les opérateurs économiques congolais et togolais à relancer et à réactiver les différentes cultures dans le cadre d’un développement véritable et
d’un partenariat mutuellement avantageux.
En tout état de cause, « le Togo est une perle », a assuré Me Alexis Aquereburu au nom du ministre togolais du Commerce et de la Promotion du secteur privé empêché, signalant que « le Togo, avec
ses six millions d’habitants, a besoin de 20.000 logements par an ».
Pays de services, le Togo possède d’« énormes potentialités et opportunités d’investissements » dans divers secteurs (banques, tourismes, hôtellerie, télécommunications, travaux publics,
agriculture « à laquelle le gouvernement consacre une bonne partie du budget national »), a-t-il indiqué.
Cet ancien bâtonnier a cité quelques mécanismes à même d’attirer les investisseurs, notamment le Code des investissements (48 heures et 168.000 FCFA pour ouvrir une société au Togo), les
avantages fiscaux, le Fonds de garantie des investissements, la Charte des PME-PMI, l’adhésion du Togo à l’OHADA, la Chambre d’arbitrage du Togo.
Une Table ronde sur la législation fiscale et juridique dans la constitution des PME/PMI, le secteur et sur la présentation de la compagnie aérienne ASKY a clôturé la cérémonie d’ouverture
officielle de la CCT-RDC. Une excursion touristique (visite des Bonobos) est programmée ce mercredi.