Créé le 03-03-2011 à 17 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 01 -03-2011 à 17 h10 | PAR : CONGOINDEPENDANT
Lambert Mende Omalanga. Photo Le Soft
Le ministre congolais de la Communication et presse, Lambert Mende Omalanga, prend ses interlocuteurs pour de la gnognote. Des naïfs. Après avoir ameuté sans succès l’opinion congolaise sur une prétendue «tentative de coup d’Etat» dimanche 27 février, le voilà qui revoit ses divagations à la baisse en affirmant, pince sans rire, au cours d’un point de presse mardi 1er mars, que l’attaque de la résidence présidentielle était plutôt une «offensive terroriste de type primaire». Question : Quelle est finalement la bonne version de cette histoire? En tous cas Mende a pu faire passer le message dont il était porteur. A savoir que les élections ne pourraient pas avoir lieu au cas où ce genre d’attaques devait "se renouveler". Les masques sont tombés!
Auprès de qui le ministre congolais de l’Information a-t-il reçu l’information initiale selon laquelle les personnes qui auraient attaqué la résidence
présidentielle tentaient de faire un coup d’Etat ? Auprès qui ce membre du gouvernement a-t-il reçu l’information rectificative selon laquelle les assaillants «voulaient» non pas faire un "coup
d’Etat" mais plutôt de «faire sauter le plus gros verrou que constitue l’institution président de la République pour jeter le pays dans l’épouvante» ? A en croire Mende, outre la résidence
présidentielle, d’autres sites auraient été «ciblés». C’est le cas, selon lui, du bâtiment de la «Radio télévision nationale et d’autres institutions.» C’est le cas également du camp militaire
Kokolo.
A en croire Mende toujours, les «commanditaires» de l’attaque, «seraient basés aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger». Pourquoi ne cite-t-il pas des
noms? S’agirait-il des opposants politiques? «Parmi la soixantaine de personnes arrêtées, il n’y a aucun opposant», s’est-il empressé de répondre. Le ministre de la Communication de poursuivre
son bla-bla devenu légendaire :«La situation est suffisamment préoccupante pour que l’on s’amuse à mettre de l’huile sur le feu avec des rumeurs dans un sens ou un autre». Où voudrait-il en
venir? «Lambert» qui confond son rôle de ministre à celui du gendarme se permet de faire digression en lançant une "mise en garde" à l’encontre d’une société privée de sécurité. Il reproche à
celle-ci d’avoir ameuter l’opinion en lançant stigmatisé des «SMS exagérément alarmistes» sur l’insécurité dans la ville de Kinshasa. «Les autorités judiciaires feront savoir très bientôt les
conclusions», du dossier judiciaire qui a été ouvert sur l’agression de dimanche a dit Mende avant d’ajouter que «l’axe terroriste avec ses appuis politiques et logistiques internes et externes
sont sous surveillance». Plus outrancier, tu meurs!
La révolution du Monde arabe
Depuis l’annonce de la candidature d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba au poste de président de la République, un certain désarroi est perceptible au plus niveau du
pouvoir congolais. Un désarroi exacerbé par la naissance de l’Union de la Nation Congolaise de Vital Kamerhe. Il est de plus en plus clair que les «super faucons» de la Kabilie sont en embuscade.
Ils sont à l’affût du moindre prétexte pour prendre des mesures exceptionnelles en vue de reporter les consultations politiques à venir. A en croire des analystes socio-politiques les plus
impartiaux, sauf corruption et autres bourrages des urnes, «Kabila pourrait être battu dans au moins 7 provinces sur 11». A savoir : Bandundu, Bas-Congo, Equateur, Kinshasa, Kasaï Oriental, Kasaï
Occidental, Province Orientale. Selon ces analystes, il n’est pas impossible que le président sortant soit terrassé dans les deux Kivu. Contrairement aux apprences, le président sortant est loin
d’avoir la popularité qu’il revendique à l’Est. Le «clan kabiliste» dissimule à peine la crainte d’une défaite face à "Tshi-Tshi". "Si le pays est perturbé par des attaques de ce genre qui
pourraient se renouveler si on ne prend pas de mesures pour les éradiquer, et bien il est peu probable que des élections se tiennent". Qui parle? Le ministre congolais de la Communication Lambert
Mende Omalanga. Ceci explique sans doute toute la mise en scène qui se prépare sous nos yeux avec les prochaines interpellations de pseudo-commanditaires de l’attaque de la résidence
présidentielle.
Il apparaît également que le pouvoir kabiliste tente de prendre, non sans une certaine maladresse, des mesures anticipatives pour éviter la contagion de la
«révolution éthique» qui secoue actuellement certains pays du monde arabe. A preuve, lors de la toute récente réunion du Conseil des ministres, il n’a pas été question d’une «batterie de mesures
urgentes» destinées à «juguler la hausse des prix des produits de première nécessité dans le pays, avec effet immédiat.» Le compte-rendu qui a été publié est muet sur ce point. Mende en parle
pourtant. Selon lui, «au nombre de ces mesures», il y a «l’augmentation, grâce à de nouvelles négociations avec les fournisseurs étrangers, des quotas des produits alimentaires afin de maîtriser
les prix à l’achat. L’éradication des taxes illégales qui alourdissent les prix de revient des denrées et des produits ou encore la lutte contre les tracasseries administratives et le
démantèlement des barrières routières figurent également parmi la trentaine de mesures épinglées par la Commission économique et reconstruction du gouvernement.» Une vocation tardive? Assurément.
«Le régime Kabila, commente un opposant politique, présente pas mal de similitudes avec les dictatures du monde arabe : régime sans vision ni projet politique, pas de sécurité pour les personnes
et les biens, pas de liberté d’expression ni de liberté de critique et de choix politique. Pas de liberté de manifestation. Les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets...»
B.A.W
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