Créé le 11 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le SAMEDI 11- 06-2011 | 12h05|
AFRIQUE REDACTION PAR :LE CLIMAT TEMPERE
Dans un entretien avec la journaliste belge COLETTE BRAECKMAN, Vital Kamerhe, candidat déclaré à la présidence de la République, se positionne en rival de Joseph
Kabila. Il n'envisage pas de se désister à la dernière minute en sa faveur. En revanche, il se dit prêt à faire des concessions au profit de Tshisekedi, s'il lui est démontré que le programme de
ce dernier pour battre Kabila est meilleur au sien.
Vital Kamerhe, vous vous présentez désormais comme l'un des chefs de file de l'opposition congolaise, en vue des élections présidentielles de novembre. Le président
Kabila a lancé de grands chantiers, dits de la reconstruction. Qu'en pensez- vous?
Il n'y a pas eu de redémarrage : après les élections de 2006, cela a même été pire qu'avant. Malgré son jeune âge, le président Kabila avait bien su gérer la
transition (NDLR: vers la démocratie), mettre tous les anciens adversaires autour de la table et amener le peuple congolais aux élections. Nous pensions qu'il allait continuer sur cette lancée.
Mais dès le lendemain, de sa prestation de serment, il a mis Antoine Gizenga au poste' de Premier ministre. A ce moment-là, dans les yeux, j'ai dit à Kabila : « Monsieur le président, nous allons
échouer ». Aujourd'hui, il y a de la prédation au niveau de la présidence, du Premier ministre, il existé un gouvernement parallèle.
A Kinshasa, par exemple, les 5 kilomètres du Boulevard du 30juin, ont coûté près de 80 millions de dollars, la seule électrification 6 millions de dollars. La pose
d'un seul poteau électrique coûte 18.000 dollars au lieu de 500. Personne n'ayant été sanctionné, la responsabilité du président de la République est engagée.
Parmi les hommes politiques qui se sont ralliés à vous, beaucoup ont un passé marqué par la guerre et la corruption. Où sont les hommes nouveaux?
Je n'ai pas l'intention de les inventer de toutes pièces. Ce que je veux, c'est amener tout le monde au repentir. Je ne vais pas demander aux mobutistes ou aux
kabilistes de disparaître, mais ils devront s'adapter à la nouvelle perception des choses : celui qui voudra garder ses habitudes anciennes sera balayé par le nouveau système. Nous devons entamer
une nouvelle législature dans de nouvelles dispositions.
Avez-vous conclu des accords avec d'autres formations importantes ou d'autres candidats à la fonction présidentielle ?
Il faut privilégier les valeurs et non pas les individus. L'opposition, qu'il s'agisse d'Etienne Tshisekedi ou de Jean-Pierre Bemba (nous prions pour que ce dernier
sorte de prison) doit en priorité se battre pour la transparence. On procède actuellement à l'enrôlement des électeurs. L'opposition devrait dire qu'à Kindu ou au Katanga, on a enrôlé des enfants
de moins de 14 ans. Nous qui sommes dans l'opposition, nous n'avons pas accès aux médias officiels. Qu'attendons-nous pour faire pression afin que soit installée la Haute Autorité des médias ou
la Cour constitutionnelle, pour exiger la sécurité des acteurs politiques ? Lorsque nous nous serons mis d'accord sur un programme de gouvernement, nous pourrons établir le portrait-robot des
candidats à proposer pour les différentes fonctions: chef de l'Etat, Premier ministre, président de l'Assemblée nationale.
Avant les élections, comptez- vous réunir des Etats généraux de l'opposition?
Mon parti, 'Union pour la nation congolaise, va proposer des Etats généraux et des primaires à la congolaise. Là où le consensus n'est pas trouvé, on mettra en
place un petit comité d'arbitrage. Même si Etienne Tshisekedi a dit qu'il irait seul aux élections et qu'il verrait après, nous pensons que ce qui serait bénéfique, ce serait de faire un effort
pour qu'il y ait un seul candidat Si après avoir tenu les Etats généraux de l'opposition, les amis de Tshisekedi me montrent qu'ils ont un bon programme, susceptible de battre Kabila, je serais
prêt à faire des concessions, dans l'intérêt général. Mais chacun des candidats doit être prêt à faire la même chose.
Avez-vous fait l'objet d'intimidations?
Certains de nos militants sont en prison, la présidente des femmes de notre parti au Kivu a été assassinée. Tout le monde le voit : quand Kamerhe sort, Kabila n'a
pas sommeil.
Le but de mon combat n'est pas d'embêter le chef de l'Etat, ce qui compte, c'est tourner la page, rédiger un programme commun. D'ici aux élections de novembre,
Kamerhe peut mourir, Il est évident que je crains pour ma sécurité, et mes militants sont' plus qu'intimidés. Au Maniema par exemple nous avons cessé nos visites sur le terrain à cause d
l'insécurité. Quand je suis arrivé à Goma le 15 décembre 2010, j'a été accueilli par des coups de feu et empêché de m'adresser à la population, à Bukavu la même chose. A Kindu (Maniéma), tous
ceux qui m'attendaient ont été arrêtés, ceux qui voulaient installer mon parti à Kasongo ont été visés par des tirs nourris, un membre de mon parti a été arrêté.
Dans la course à l'élection présidentielle, n'allez-vous pas vous désister en dernière minute pour Tshisekedi ou Kabila ?
Je suis candidat à la présidence de la République et pour cela je n'ai pas seulement mon passé, j'ai aussi une vision, un programme. Le Congo, c'est une puissance
endormie comme l'était la France sous l'Occupation. Ce pays va se relever comme la France l'a été, mais pour cela, il faut un nouveau leadership, celui des hommes du changement.
AT TEMPERE