Créé le 14 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MARDI I 14- 06-2011 | 14h59| AFRIQUE REDACTION PAR :   CONGO NEWS

Comment Kamerhe expérience la vision Lula dans sa ferme à Mongata
Rendez-vous a été pris le week-end quand un coup de fil d'un lieutenant kamerhiste propose au directeur de «CONGONEWS», Mike Mukebayi Nkoso, une visite dans la ferme de Vital Kamerhe, à 160 kilomètres de Kinshasa, à Mongata, le lendemain dimanche 13 juin. Sur place, ce qui, au départ, avait l'air d'une villégiature dominicale banale ouvre soudain une brèche qui aide à comprendre que la vision de Kamerhe pour la RD-Congo, l'auteur de «RDC, Terre d'espoir» l'expérimente déjà dans sa vie personnelle. En fait, la ferme kamerhienne de Mongata est une sorte de laboratoire bâti sur 2.750 hectares où le propriétaire réalise à l'échelle micro-économique ce qu'il compte faire au niveau macro-économique, une fois au pouvoir. Allez-y d'abord consulter l'ouvrage- vision de l'élu de Bukavu pour découvrir les deux éléments qu'ils considèrent comme les principaux atouts de la RDCongo: la forêt et l'eau. Pour avoir su capitaliser ces deux «richesseses», Lula Da Silva a réalisé l'exploit de faire du Brésil un pays émergent parmi les plus prospères en l'espace de près de 10 ans. Kamerhe pense que notre pays est capable de rééditer cette prouesse d'autant que la RD-Congo est classée comme la deuxième réserve forestière mondiale et l'un de plus grands réservoirs d'eau douce de la planète. Puisqu'il fallait commencer quelque part, le site de Mongata s'y est bien prêté avec sa flore verdoyante et un cours d'eau qui traverse une bonne partie de son étendue. Kamerhe y a e débarqué, il y a six ans et il n'y avait en surface que tout ce qui pousse de manière spontanée grâce à la générosité de la nature. Aujourd'hui, Mongata gémit sous les sabots de plus de 350 têtes bovines et près de 150 têtes de mouton de race sud- africaine pendant que maïs et manioc sont moissonnés abondamment, chaque année, sur des dizaines d'hectares de plante-bandes. Une oeuvre de cette envergure n'a pu être matérialisée que grâce à une vision sous-tendue par une foi inébranlable. Il y a donc dans ce quinquagénaire de Kamerhe ce qui fait la marque des grands comme son propre modèle, l'ancien ouvrier brésilien qui a transformé la vie dans les favelas. A son arrivée au pouvoir, Lula avait promis de planter lui-même un million d'acacias, ces arbres très recommandés pour le captage de l'oxygène dans un monde sous la menace du réchauffement climatique. Lorsqu'il quitte le pouvoir alors qu'une large majorité de Brésiliens le réclament encore, Lula a fait germer de ses mains trois millions de ces arbres prisés également pour leur large et épais ombrage. Kamerhe fait la même promesse mais à une hauteur plus modeste avec l'engagement de planter 50.000 acacias, à Mongata, d'ici tin 2012. Il commencera par la transplantation, cette année, de 20.000 acacias de sa ferme de la N'Sele -spécialisée dans la culture des ananas et l'élevage des poules pondeuses- à Mongata. Manioc et maïs -une moisson de- plusieurs dizaines de tonnes- de Mongata sont commercialisés à Kinshasa sans que les Kinois se rendent compte que ces produits de la terre viennent des mains d'un candidat à la prochaine élection présidentielle. Combien des gens Mongata nourrit-il à Kinshasa? Difficile de le savoir. Cependant, une chose est sûre dans la tête de Kamerhe qui établit des projections qu'avec ses 120 millions de terres cultivables, là RD-Congo est à même de nourrir 2 milliards d'individus. Ces 120 millions d'hectares de terres arables sont réparties entre 80 millions d'hectares accessibles et 40 millions irriguables. La Chine, selon les chiffres de Kamerhe obtenus auprès de l'ambassade chinoise de Kinshasa, dispose de la même superficie cultivable. Cette Chine nourrit plus d'un milliard de ses citoyens et se permet même d'exporter. Pour Kamerhe, Mongata c'est aussi un lieu de retraite. Un peu comme Kingakati pour Joseph Kabila. Ici, le regard se balade à perte de vue. De quoi annihilier durablement les effets du stress liés à la vie politique et au quotidien de l'existence urbaine bruyante et polluante. Deux heures trente de route pour atteindre Mongata sur la route du Bandundu. Juste avant, il y a la cité de Mbankana si lointaine mais partie intégrante de Kinshasa comme Mongata. La ferme kamerhienne, elle, s'annonce déjà sur la grande voie via une enseigne sur laquelle il est écrit «Ferme Linda Wasanda Mongata ». Au détour, c'est une piste qui conduit cinq kilomètres plus loin sur les premières bornes de la ferme de Kamerhe. Pour son hâte Mukebayi, le maître des céans est venu le chercher lui-même, question de prévenir que le visiteur se perde dans ce labyrinthe. Première étape de la visite: les grasses vaches de race. Elles sont bio: D'ailleurs elles ne broutent que de l'herbe naturelle dans ces immenses pâturages qui permettent de mettre des terres en jachère pendant que le troupeau se nourrit ailleurs. Pour s'abreuver, le cheptel déboule sur une pente qui mène à un cours d'eau incrusté dans la vallée. Kamerhe déboule avec mais pour conduire son hâte plus loin à la piscine de séchage de manioc en construction. Puis, escale vers les gigantesques plantations de manioc. Les maïs n'ont laissé que de trous dans le sol après la dernière récolte. Dans cette vie quasi sauvage, Kamerhe y a créé une petite civilisation avec du bois de Kinshasa qu'il a utilisé pour ériger une maison en préfabriqués. C'est à la véranda que se termine la visite autour d'un repas copieux fait de poisson frais en bouillon et à la sauce tomate, de viande de boeuf et des légumes. Au désert, de l'ananas du cru Kamerhe cueilli la veille. Le tout agrémenté par le commentaire du maître céans sur les qualités de son cuisinier en chef à propos de sa recette spéciale de légumes.

                                                                                        M.M. Mukebayi Nkoso