Créé le 14 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |
ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MARDI I 14- 06-2011 | 14h59| AFRIQUE REDACTION PAR : UHURU
S'il est de plus en plus certain que les élections de novembre 2011 risquent d'être renvoyées sine die avec en filigrane probablement la constitution d'un
gouvernement d'union nationale, il est tout autant évident que les opérations d'enrôlement pourront connaître de leur côté une prolongation.
En cause, de” nombreux problèmes logistiques “ observés dans plusieurs centres d'inscription, notamment la vétusté des kits électoraux sans parler de ceux qui sont
carrément hors d'usage et l'insuffisance de la formation des opérateurs de saisie.
Le Mouvement de libération du Congo (MLC), l'Union pour la Nation congolaise (UNC) et cinq autres partis d'opposition ont écrit le 11juin dernier une lettre au
président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Ngoy Mulunda, pour lui demander justement de prolonger les opérations d'inscription de trente jours à compter du 5 juillet
2011, date prévue pour leur clôture.
L'un des ténors de l'opposition et président du parti politique “ Génération républicaine, (RP), Charles Bofassa Djema, a indiqué à Radio Okapi qu'“il n'y a pas de
raison d'accorder trois mois pour l'opération d'enrôlement aux provinces, alors que Kinshasa n'en dispose que de deux ».
Selon lui, au-delà des problèmes liés à l'état défectueux de kits dans certains centres, il se pose également un problème que personne n'aurait pu imaginer. Des
policiers commis à la surveillance des opérations d'enrôlement solliciteraient 1.000,2000 voire même 3.000 francs congolais aux candidats à l'enrôlement sans motif valable. Il a également évoqué
l'absence d'électricité dans de nombreux centres qui fait qu'il arrive que les opérations n'aient pas lieu.
Pour fondée que puisse être la réclamation de l'opposition, certains observateurs estiment que la prolongation des opérations d'enrôlement risque d'avoir un effet
d'entraînement sur le calendrier des élections déjà établi par la CENI. Ce qui conforterait la thèse des partisans du report des élections, car, en effet, à quelques cinq mois des scrutins, tout
indique que ce calendrier est susceptible de modifications. On se rappellera que l'UDPS l'avait déjà contesté dès sa publication, considérant qu'il avait violé la Constitution.
Or, modifier le calendrier n'importe comment, introduirait un retard sur celui-ci. C'est d'autant vrai qu'à ce jour, en dépit des, assurances maintes fois répétées
du gouvernement Muzito, les fonds « disponibilisés » en faveur de la CENI ne semblent pas être tombés dans l'escarcelle de cette dernière.
On sait que la part de la communauté internationale, 40% du budget de la CENI, tarde à venir. Ajouté à cela ce qui apparaît de plus en plus comme une valse
hésitation d'un certain nombre de nos partenaires qui n'arrêtent pas de multiplier des déclarations peut rassurantes.
La déclaration récente du ministre belge des Affaires étrangères qui avait séjourné en RDC en mai dernier, conditionnant la libération de la participation du
gouvernement belge à certains préalables est une indication s'il en est, qui atteste que la CENI n'est pas encore au bout de ses peines.
Hypothèse probable
La demande de prolongation des opérations d'enregistrement couplée à l'absence des moyens financiers sûrs, confortent la thèse hautement probable de ceux qui
plaident déjà en faveur d'un gouvernement d'union nationale. Aussi curieux que cela puisse paraître, si certains partis politiques de l'opposition y sont favorables, même si d'autres tel I'UDPS
d'Etienne Tshisekedi ne s'inscrivent pas dans cette logique, plaidant pour l'organisation des élections “ conformément à la Constitution “, on n'a cependant aucun écho du côté du gouvernement sur
la question de connaître' sa position à ce sujet.
Selon certains observateurs, l'exécutif national partagerait le même avis, compte tenu des difficultés qu'il aurait à rassembler tous les moyens requis en faveur de
la CENI. Une telle éventualité serait acceptable avec l'accord de toutes les parties en i5résence. Or, c'est maintenant qu'il convient de débattre de la question pour ne pas surprendre les uns et
les autres sur le tard. Mais cela passe nécessairement par l'ouverture des négociations avec un cahier de charge bien précis.
Pour autant, qui prendra l'initiative de telles négociations sans être taxé de tous les maux ? En tout cas, pas le gouvernement qui s'est déjà totalement investi
dans l'organisation de ces élections, et surtout pas Ngoy Mulunda, en dépit des difficultés auxquelles son organisation fait face, qui n'arrête pas de répéter à qui veut l'entendre que” les
élections 'auront bel et bien lieu conformément au calendrier et à la Constitution Quand bien même ce gouvernement serait mis sur pied, quelle serait sa durée ?
D'aucuns évoquent une durée ne dépassant pas six mois, avec un président de la République assurant les “ affaires courantes “ et un premier ministre, chef du
gouvernement, qui aurait la charge bien déterminée d'organiser les élections.
Il est certain que les jours à venir seront déterminants pour la suite des événements. Entre les élections et le gouvernement d'union nationale, quel chemin
prendre?
Jkalm