Créé le 14 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |
ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MARDI I 14- 06-2011 | 14h59| AFRIQUE REDACTION PAR : LE PALMARES
Face à la CENI et au processus électoral en général, l'Opposition congolaise a choisi de jouer très haut. Déjà en plein processus préélectoral, elle prépare la
contestation. D'une voix unanime, les différents partis politiques de l'Opposition ont clairement fait savoir, chacun à sa manière, qu'ils n'accepteraient pas la publication du fichier électoral
comme des enfants de chœur.
Si la CENI ne rectifie pas le tir suivant les remarques et observations des opposants, ceux-ci se réservent le droit de rejeter les listes électorales qui seront
publiées. La conséquence directe sera que le processus électoral va connaître un sévère blocage en amont. Il sera impossible à la CENI d'ouvrir les hostilités électorales si l'un des camps
refusait de jouer. A moins de lever l'option, très lourde de conséquence et dangereuse à tout point de vue, d'imposer de manière unilatérale le fichier électoral. Et d'organiser par la suite un
scrutin exclusif à l'attention d'un seul camp.
La question du fichier électoral se révèle donc cruciale. L'Opposition en fait une question indispensable avant de poursuivre le processus électoral. La tactique a
changé.
En 2006, l'enrôlement des électeurs n'avait retenu l'attention d'aucun état-major politique. Au contact de la réalité, cependant il s'est avéré, fort
malheureusement pour l'Opposition que sa défaite avait été écrite au moment de la constitution du fichier électoral.
Arithmétiquement, la Majorité présidentielle partait déjà favorite dans les fichiers de la défunte CEI. La mobilisation des populations pour l'enrôlement avait
pulvérisé les records à travers les provinces de l'Est, bastion de la Majorité ainsi que dans le Sankuru et le Kabinda au Kasaï Oriental. Au même moment à l'Ouest, le taux d'enrôlement était très
faible. Cela fit la différence nette entre les deux camps.
Aujourd'hui, l'Opposition a tiré toutes les leçons de ce passé douloureux. Elle sait que tout ne va pas se jouer le 28 novembre prochain. Bien au contraire, la
victoire se tisse et s'écrit dès ce moment, à la faveur du processus préélectoral. Elle en fait donc une question de vie ou de mort.
Le bureau de la CENI a du pain sur la planche. Il doit se préparer à affronter très bientôt l'Opposition. Avant même que ne commence le processus électoral
proprement dit. A la publication du fichier électoral, il faudra beaucoup de ressources aux membres de la CENI en vue d'endiguer la contestation.
En effet, sur le terrain, la série de cartons jaunes déjà distribués par l'Opposition à la CENI donne déjà le ton de la grande confrontation. On signale des
anomalies flagrantes au Katanga et au Maniema. On exige la prolongation pour un mois de la révision du fichier électoral à Kinshasa. On se plaint d l'obstruction au Kasaï, au Sud-Kivu
…
Pour satisfaire l'Opposition, qui promet de verser toutes les preuves qu'elle détient à la CENI, le bureau de cette dernière sera obligé de remettre en cause des
larges extraits de son fastidieux travail: Le' calendrier électoral risque d'en subir un énorme coup. Et la crise de légitimité et du respect des délais constitutionnels va reprendre de plus
belle.
N'importe comment, la CENI semble coincée de toute part par l'Opposition. Ayant beaucoup mûri après la défaite de 2006, cette dernière a préféré prendre une grande
avance sur le bureau de la CENI. La partie s'annonce rude et impitoyable.
LP