Créé le 17 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le VENDREDI I 17- 06-2011 |
13h29| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
L'ONG internationale exige une enquête pour établir les responsabilités et sanctionner le cas échéant. Dans la restitution faite hier devant la presse sur la
mission effectuée par une équipe de Greenpeace, en collaboration avec le Réseau ressources naturelles à Bumba, à l'Équateur, les chargés de campagne forêts auprès de cette ONG, René Ngongo et
Juvin Akiak, ont noté que la communauté du groupement Yalisaka avait été victime, le 2 mai, de lourdes représailles de la part des éléments de la police et de la force navale. Le constat fait
état de viol de plusieurs femmes dont les mineures, des violences exercées sur plusieurs personnes, la destruction des biens et l'arrestation de seize membres de cette communauté, libérées plus
tard. Selon le rapport, une des victimes, Moluma Tuka, serait décédé dans la nuit du 2 mai. « Tous ces faits démontrent que l'exploitation forestière industrielle en RDC ne contribue pas au
développement. Elle génère, par contre, de multiples conflits récurrents avec les communautés locales, qui aboutissent trop souvent à de violentes représailles », a souligné Juvin
Akiak.
Les membres de Greenpeace ont indiqué, dans leur intervention que la population avait saisi quelques outils de la Société industrielle et forestière du Congo
(Siforco) pour pousser cette dernière à négocier le respect du cahier des charges, qui l'obligeait à s'investir dans des infrastructures sociales. « La décharge signée par cette communauté
faisait foi de cette volonté de la population de négocier », a affirmé René Ngongo. Mais, au lieu de s'y conformer, la société a fait recours à la police et la force navale. Le chef de
groupement, en voyage à Kinshasa, a vite été dépêché sur le lieu aux frais de la société en vue de tenter de trouver une solution à ce problème.
Une entreprise récidiviste
Pour Greenpeace, l'intervention de la police et de la force navale au groupement Yalisika ressemble à une expédition punitive. « Les personnes arrêtées ne figurent
pas sur la liste annexée à la plainte et les biens saisis n'ont pas été récupérés. C'est la communauté elle-même qui les a remis au substitut du procureur. Et, la population a été victime de
graves violences », ont fait remarquer les activistes de Greenpeace. Pour eux, les témoignages à Bumba et dans les environs concordent pour dénoncer l'implication de la Siforco dont un véhicule a
été utilisé pour embarquer les personnes arrêtées lors de ces violents incidents. « La Siforco a une fois de plus privilégié le recours à la force. Pourtant, les responsables de cette société et
sa maison-mère, Danzer, basée en Suisse, s'étaient engagés à tout mettre en œuvre pour honorer les promesses faites aux communautés affectées par l'exploitation de leurs forêts, mais aussi pour
assurer des médiations pacifiques en cas de conflit », se sont plaints les deux chargés de campagne forêts à Greenpeace. Ces activistes se disent surpris de voir une entreprise répertoriée dans
la certification tomber ainsi en erreur d'autant qu'un l'un des piliers de la certification est lié à l'aspect social.
Face à ces violences avec mort d'homme, Greenpeace exige la lumière sur ces exactions. L'ONG demande que toutes les responsabilités soient officiellement établies,
y compris le rôle de la Siforco, et que les coupables soient sanctionnés et les victimes, indemnisées.
Lucien Dianzenza
Photo : Une manifestation de protestation contre la présence d'une société d'exploitation forestière dans le Bandundu.
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