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Mwin Hamza Badjoko : « Je ne crois pas qu’il y ait une Opposition aujourd’hui capable de répondre aux attentes du peuple»

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Créé le 04-03-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 04 -03-2011 à  11 h10 | PAR : LE POTENTIEL

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Une fois de plus, l’analyste politique et membre de l’opposition non institutionnelle, Mwin Hamza Badjoko, s’est prêté aux questions du Potentiel. Revenant d’un long périple qui l’a conduit, notamment en Afrique du Nord, il compare la maturité politique des peuples du Maghreb à celle des Congolais. Sans occulter, entre autres, la problématique des élites intellectuelles, les problèmes de l’Opposition, de la révision constitutionnelle, des opérations électorales, etc.

Vous avez disparu. Vous êtes aussi allé chercher des supporters étrangers pour vendre le pays ?

(Rires) Pas du tout. J’ai pris un peu de vacances. Pas en Europe ou en Amérique mais en Afrique pendant un mois et demi. Je me suis promené en Afrique du Nord, en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale. Je suis allé voir comment les choses s’y passent sur le plan surtout politique. J’ai constaté le décalage qu’il y a entre l’éveil des élites intellectuelles et des populations des pays que j’ai visités par rapport à la population congolaise. J’ai également constaté que deux ans durant, vous et moi, nous nous sommes battus pour faire prendre conscience à l’ensemble des populations congolaises et surtout de l’élite. Et je me suis rendu compte que ce travail n’était pas du tout vain. Cela a quand même été apprécié à l’extérieur d’où je viens. C’est pour cette raison que j’y étais et pour aussi me reposer avant la grande bataille de 2011 qui commence actuellement. Surtout la bataille des concepts …

Quand vous comparez les populations des pays que vous avez sillonnés avec celles de la RDC, comment voyez-vous les choses ? Quelle est votre analyse des faits ? Vous avez été en Tunisie, en Egypte …

Pour ce qui s’est passé là-bas, je pense d’abord que ces peuples ont un avantage par rapport au peuple congolais. Ils sont cimentés depuis des siècles, avec une certaine civilisation. Ils ont une religion, une philosophie et des repères historiques. Pour ce qui s’est passé, par exemple, en Tunisie, au niveau des mouvements de revendications, un homme s’est immolé parce que la police lui a pris ce qu’il vendait sur le trottoir et qui ne lui était pas restitué après réclamation. Et c’est parti. Cela démontre quand même que ce martyr-là a été quelque chose de très grand qui s’est déversé sur l’ensemble de l’Afrique du Nord.

Cette situation m’a rappelé les années 90 quand nous avons commencé, en RDC, la lutte pour la démocratisation du pays contre la dictature de Mobutu. A un moment donné, nous avions commencé ce genre de travail, avec des journées « villes mortes » …

Cela n’a pas empêché que vous soyez achetés par Mobutu ?

Non…

Vous alliez toucher l’argent la nuit ?

Nous n’avions jamais été achetés par Mobutu. Au contraire, nous l’avions même poussé à quitter Kinshasa pour aller habiter à Gbadolite. Et, il y est resté longtemps. Il faut mettre cela pour le compte du peuple congolais qui avait fait un travail de fond. Et c’est ce travail qui a permis à ceux qui ont pris les armes d’entrer librement à Kinshasa sans résistance. Malheureusement, on a cassé cet élan-là de générosité du peuple congolais, cet élan de lutte de la démocratisation que le peuple avait commencé et même de l‘unité nationale ; cet élan de l’identité congolaise était cassé par cette de guerre de libération menée par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) qui a amené avec elle les troupes étrangères.

Dans le langage courant, apparaissent des concepts. Vous avez Congo oriental, Congo central, Congo de l’Occidental, etc. Que se cache derrière ces concepts souvent utilisés par les médias occidentaux ?

D’abord, je ne pense pas qu’un homme politique congolais qui connaît l’histoire de ce pays, qu’un Congolais de souche congolaise puisse parler de Congo de l’Est, de l’Ouest, du Centre ou du Sud. Cela n’a jamais existé dans le vocabulaire des Congolais. Ce sont les Occidentaux qui ont souvent employé cela pour essayer de créer des divisions parmi les Congolais. Cela ne réussira pas parce que, dans la réalité congolaise, ça n’a pas de sens dans la mesure où un Congolais peut venir de l’Est, de l’Ouest ou du Centre peut épouser une femme de n’importe quel coin du territoire national. Ce qui signifie qu’il n’y aucun Congolais réellement de l’Est…

Peut s’installer là où il veut ?

Pas seulement peut s’installer là où il veut, mais s’installe là où il veut. En dehors peut-être de paysans qui vivent et travaillent dans leurs terroirs, tout Congolais désireux de s’installer dans n’importe quel coin du pays s’y établit librement.

Prenons le cas d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Il est à Kinshasa depuis plus de 50 ans. Et vous allez dire qu’il est du Centre ? C’est un Congolais. Et quand il se bat pour la démocratie, pour un Etat de droit, il ne se bat pas pour le Centre mais pour le Congo. Moi-même, je suis de la Province Orientale. Je suis à Kisangani, une ville cosmopolite à population hétéroclite. Vous parlez de l’Est, de l’Ouest … mais, dans les années 60, Patrice-Emery Lumumba a été élu député national de la ville de Kisangani. Si nous étions dans cette logique-là, il ne serait pas élu député national. Et il ne serait pas Premier ministre du Congo. Donc, nous n’aurions pas eu un grand homme de la République démocratique du Congo que toute l’Humanité nous reconnaît aujourd’hui. Ce n’est pas par rapport à ces mesquineries qu’on peut y arriver.

Quand un homme politique congolais commence à tenir ce genre de discours, soyez certain que derrière lui se cachent des étrangers qui le poussent à parler ainsi. Il a dû certainement toucher l’argent pour essayer de développer ce genre d’argumentaire. Car aucun Congolais ne peut parler ainsi. Nous connaissons que la RDC est une et indivisible et qu’elle partage neuf frontières avec ses neuf pays voisins. Nous parler de l’Est, de l’Ouest, du Centre… c’est de la distraction, c’est venir embrouiller les Congolais. Même à l’époque, quand vous voyez comment les choses se passaient, tout le monde a toujours lutté pour l’unité du Congo. Il faudrait que ces discours et concepts de division s’arrêtent. Toute personne qui va continuer à en parler ainsi n’est pas au service du Congo, mais plutôt de l’étranger. Il est mandaté par des groupes étrangers pour chercher à atteindre le schéma de balkanisation concrétisé au Soudan.

Un autre problème inquiète. Jusqu’aujourd’hui, le plan de la balkanisation du Congo existe. Le Premier ministre Lumumba l’avait annoncé en 1960, le président Joseph Kabila en a parlé aussi en notant l’échec de ce plan. C’est curieux de ne pas avoir sur la place publique un véritable débat au sein de la classe politique, du Parlement, de la Société civile, des églises pour savoir ce qui nous arrive. Pourquoi ce silence ?

On va toucher le problème essentiel : c’est celui de nos institutions. Vous savez comment elles ont été installées et dans quel contexte. Cela a été poussé par l’Union européenne, la Mission des Nations unies au Congo (Monuc). Ces institutions n’ont tellement une vraie légitimité. C’est ça le problème. Leurs membres ont tous peur de parler de véritables problèmes du pays parce qu’ils sont redevables vis-à-vis de ceux qui les ont placés à ces postes. Et qui sont toujours derrière eux pour leur rappeler que c’est grâce à eux qu’ils sont-là. C’est dire que si ces Congolais commencent à faire ce genre de débats, ils ne seront plus soutenus.

Nous, nous disons qu’il faut défendre la République. Et qu’il faut continuer à la défendre clairement, en bomme conscience et tracer le chemin de la défense de la République pour nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants. Ils doivent trouver un schéma comme celui que Patrice-Emery Lumumba et bien d’autres avant lui nous ont légué et poussé à faire. La balkanisation obéit-elle à des logiques de toutes ces sociétés qui voudraient avoir affaire à des petits Etats qu’elles peuvent mieux exploiter. Cela en complicité avec une catégorie d’individus. Au lieu d’avoir un grand Congo qui aura des dimensions de vison de gestion de l’Etat congolais pour aussi permettre le développement de l’Afrique. Le Congo a, aujourd’hui, une capacité d’être le leitmotiv du développement de l’Afrique centrale, en particulier et de toute l’Afrique, en général. Et ceci n’arrange pas beaucoup les stratèges étrangers. Mais comme toujours, on trouve des Congolais qui relayent ce genre d’idées pour le peu d’argent qu’on peut leur donner de gauche à droite. C’est pour cela que vous n’entendez pas de débats sérieux par rapport aux problèmes réels de la société. Schématiquement, ce sont des choses que nous allons développer un peu plus tard.

Je fais remarquer que le débat chez nous est très superficiel parce que la classe politique congolaise n’est pas en mesure de s’exprimer librement. Elle dépend de pans extérieurs. Elle ne représente pas le peuple. Si c’était le cas, ce genre de débats seraient mis à grand jour pour pouvoir effectivement défendre cette population. Vous allez apprendre qu’à l’Est, je ne sais pas s’il y a combien de réfugiés qui entrent sur le territoire congolais. On nous dit que ce sont des Congolais qui viennent du Rwanda ou d’ailleurs. On ne nous donne même pas le nombre. Ils s’installent sur notre territoire. Et, la classe politique n’en parle pas. Nous apprenons que, du côté de la Province Orientale, les Mbororo qui s’y sont installés et se comportent comme en territoire conquis. Mêmement, la classe politique congolaise n’en parle pas. Il en est de même pour la présence dans le Bas-Congo des Angolais qui exploitent les richesses du pays. C’est un véritable problème.

Bien de faire des reproches à ceux qui sont au pouvoir en disant qu’il y a des complicités. Mais que fait l’opposition ? Elle ne parle pas. A-t-elle peur de parler de la balkanisation pour ne pas bénéficier du soutien de l’Occident ?

Il n’y a pas que la balkanisation. Elle devrait parler de beaucoup d’autres problèmes. La manière avec laquelle on a procédé à la révision constitutionnelle est une gravité énorme. J’étais à l’étranger et j’étais surpris d’apprendre que la classe politique n’avait pas bronché. Elle s’est accommodée de cette révision faite d’une façon précipitée, sans avoir un débat réel. Que ça soit au Sénat, à l’Assemblée nationale, à l’Opposition non institutionnelle, rien n’a été dit. Un silence plane également autour de la révision du fichier électoral, de l’identité du Congolais, du problème réelle de cette Opposition politique par rapport au pouvoir. Je ne vois pas un débat de qualité pour dire que l’Opposition est faite par rapport à quoi. J’entends seulement que les gens veulent conclure des alliances. Ils veulent ceci ou cela à un ou deux mois des élections. Pendant cinq ans, ils tournent autour du pouvoir et le lendemain, ils deviennent des opposants.

Je pense qu’on ne peut plus laisser les choses aller dans ce sens-là. Je crois quand même qu’aujourd’hui, nous avons l’expérience 50 ans après l’indépendance, nous ne pouvons plus nous permettre certaines choses et laisser notre pays à la dérive totale. Parce que le danger nous guette. Notre pays est vraiment au bord du précipice à cause des intérêts. Avant, il y avait des intérêts des pays tels que ceux de l’Occident. Aujourd’hui, même des pays africains deviennent aussi un danger pour notre pays. Automatiquement, je pense qu’il faut de plus en plus que nous nous réveillons et que l’élite congolaise, la vraie, doit se mettre à l’avant-garde de la population congolaise pour lui montrer le chemin, pour essayer d’avance en mettant en place un véritable Etat de droit, une bonne gouvernance et un véritable Etat qui défend l’intégrité territoriale, les valeurs nous léguées par les pères de notre indépendance et tous ces martyrs morts pour la défense de notre territoire national.

Bientôt, ce sont les élections. Quels sont, pour vous, les thèmes qu’on peut exploiter durant la campagne électorale ?

D’abord, des problèmes de fond qui se posent. Je ne vois même pas qui va élire qui.

Qu’est-ce que cela signifie ? Il y a des fantômes ?

Qui avait élu en 2006 ? On ne va pas laisser ces élections se dérouler comme en 2006. Nous voulons avoir un Etat de droit, et on prétend que nous en avons. Alors, qu’on applique les principes d’un Etat de droit. Il faudrait que tout électeur ait la nationalité congolaise. Il doit être identifié car ce ne sont que des Congolais qui doivent élire leurs compatriotes.

Pour le moment, qui va élire qui ?

Voulez-vous dire qu’il n’y aura pas d’élections ?

Je ne le dis pas. Je dis que, depuis cinq ans, le pouvoir en place n’est pas en mesure de mettre en place un Etat de droit, c’est-à-dire des Congolais capables d’élire d’autres Congolais.

Voulez-vous dire que seule l’Opposition est capable de le faire ?

Non. Et peut-être pas toute l’Opposition. Ceux qui étaient au Parlement n’ont jamais soulevé ce genre de problèmes. Encore que c’est un Parlement fantôme, et des institutions fantômes. Qui a mis en place toutes ces institutions ? Il ne suffit pas d’aller devant le préposé à l’enrôlement pour dire qu’on est Congolais. Cela veut dire que nous avons vécu une supercherie pendant cinq ans. Il n’est plus acceptable…

Comment voyez-vous les cinq ou six candidatures déjà enregistrées pour la présidentielle, alors qu’il n’y a qu’un seul tour ?

Encore une aberration. Cela veut dire que vous avez des gens qui, au lieu de poser des problèmes auxquels le pays est confronté, s’intéressent plus à être candidats. Ils se présentent pour se présenter parce qu’ils ont, peut-être, reçu, pour ce faire, l’argent quelque part.

Auprès de qui ?

Je n’en sais rien. Parce que si des gens sérieux veulent se présenter aux élections, ils doivent poser les problèmes de fond, en l’occurrence ceux de la Constitution, des électeurs, du débat national. Vous allez vous faire élire pour faire quoi ?

Servir le(s) parrain(s).

Nous savons de plus en plus que des gens sont élus par des étrangers pour gérer des pays africains. Mais je crois que le monde est en train de changer. Et si les gens ne s’aperçoivent pas que le monde change, je me dis qu’ils vont se retrouver dans la queue de l’histoire. Car, pour le moment, des Congolais, qui vont élire leurs compatriotes dans un Etat de droit, doivent avoir des mécanismes et principes qui identifient les Congolais, qui donnent le pouvoir aux gens pour élire leurs compatriotes. C’est à partir de ce moment-là que nous pouvons parler sérieusement des élections avec des projets de société. Mais pourquoi galvauder les élections au Congo ? Pour une fois, on aurait pu avoir la possibilité d’avoir un débat national sur des questions telles que la balkanisation, l’unité nationale, le développement.

Curieusement, quand il y a débat entre membres de l’Opposition et de la Majorité, trop peu relèvent la menace de la balkanisation ?

Tout à fait. Mais c’est parce que ces gens ne suivent pas l’histoire du Congo. Ils ne sont pas-là pour protéger le Congo. Ils sont au service de ceux qui les ont désignés. En allant en profondeur sur ce débat-là, il est irréfutable que le vote de 2006 n’était pas organisé par des Congolais. On n’a pas procédé à l’identification des Congolais. Pour voter, il détenir ce droit. Pour être électeur ou éligible, il faut remplir des conditions.

Vous revenez d’un long périple. Derrière vous, il y a eu des candidatures, sans vous. Ne serez-vous pas dépassé par les événements ? Qu’allez-vous faire ?

Je ne pense pas que l’opposition s’est structurée. Je ne crois qu’il y ait une opposition aujourd’hui capable de répondre aux attentes du peuple, en dehors de l’ancienne opposition qui est fidèle aux idéaux depuis 1990. Cette opposition démocratique que nous incarnons Tshisekedi dans le cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et nous-même dans le cadre du G-14. Une opposition toujours fidèle aux idéaux du peuple pour la défense de ses intérêts depuis 1990 : défense des libertés, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale, du bien-être de la population congolaise. Je ne crois pas que cette opposition-là est avec tous les autres qui s’agitent et qui, d’ailleurs, se trompent tout le temps de l’histoire. Parce qu’en 2006, lorsque nous leur avions dit qu’il ne faut pas aller aux élections dans ces conditions-là, ils se sont précipités. Ils nous disaient toujours que la politique de la chaise vide ne paie pas.

Ce qui curieux, c’est que ces mêmes gens viennent aujourd’hui vers nous pour asseoir leur opposition. Pourquoi nous font-ils les yeux doux ?

Pour se blanchir.

Non. Je crois qu’aujourd’hui, cela doit prendre fin. Il ne faut pas toujours tromper le peuple congolais.

Les élections s’approchent. Etes-vous candidat ? Et à quel poste ?

Avant de me prononcer sur cette question de la candidature, je vais organiser une grande conférence de presse pour m’exprimer sur les problèmes essentiels de la République. Notamment sur la Constitution qui a été complètement charcutée et qui a des conséquences graves sur l’histoire de la République. Ensuite, je vais m’exprimer clairement sur les problèmes de l’identité du Congolais, des affaires électorales et de l’Opposition. Que les ennemis du Congo cherchent, depuis 1960, toujours à détruire. Et c’est toujours les mêmes qui viennent récupérer ce schéma-là en se prétendant être de l’Opposition. Mais qu’ils aient un peu d’honneur, de dignité dans ce qu’ils font. Nous n’osons pas participer à des gouvernements qui ne sont pas dignes du peuple congolais.

Cela fait 20 ans que nous luttons pour que nous ayons un Etat de droit. Nous n’embrassons pas n’importe qui. Bientôt, on va remettre les pendules à l’heure et remettre le Congo à sa place.


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