Merci pour vos interventions et votre soif de savoir sur les pans entiers de notre histoire nationale. Je voudrais d'emblée vous rassurer que ce forum (Afrique Rédaction), cet espace public ne doit pas devenir celui de la transgression ni celui du lynchage public . Un message à envoyer à nos acteurs politiques qui profitent des réseaux sociaux pour régler les comptes.
Pour ma part, je ne laisse pas cet espace à une transgression irresponsable , destructrice de tout idéal politique et historique, c'est dans le souci d'éclairer nos compatriotes sur les enjeux du moment pour garantir l'avenir commun. Au-delà du discrédit, la cathédrale découverte.
En effet, je n'accuse pas Honoré Ngbanda sans preuves alors dans ce cas je serai de mauvaise foi et je ne voudrais pas non plus sombrer dans les extrapolations indues comme la plupart de nos compatriotes le font malheureusement et je le désapprouve sur toute la ligne. Avec moi pas de fausses accusations, pas d'injures, pas de désinformations, je m'y engage rien que les faits historiquement attestés.
Ceci étant, j'ai des preuves tangibles car les accusations portées sont très graves et il ne s’agit nullement d’affabulations. Je compte faire la démonstration de mon argumentaire à charge et dans le cas contraire, je m'exposerai certes à un discrédit.
J’assume devant l’histoire toute la responsabilité éthique et politique et, soyez-en convaincu, lorsque je parle de la politique de mon pays, et au regard de tout ce que notre peuple a enduré et continue d’endurer pendant plus de quatre décennies; et par compassion, étant affligé, j’ai souvent la main sur le cœur, contrairement à ceux qui, par le passé, avaient toujours la main sur la gâchette et le plus souvent, même au temps fort de la guerre, la main dans les caisses du trésor public en gérant et en manipulant, à des fins personnelles, les fonds de l’Etat.
En faisant la relecture politique de notre pays, nous sommes habités d’un souci de rendre à la vérité historique ses lettres de noblesse et ses marques. Ceci dit, nous ne portons pas en l’air ces accusations et nous n’avons aucune intention de calomnier qui que ce soit, encore moins le leader de l’Apareco. Il s’agit plus tôt d’une critique motivée et raisonnée qu’on lui adresse pour lui reprocher sa ligne politique.
En plus, par souci de vérité et des exigences des valeurs nobles de la République, nous vous assurons - et nous prenons l’histoire à témoin - que le réquisitoire sera fait par compas et sur règle dans la suite de notre présente intervention car au-delà du climat trouble de la fin du régime, les traces existent et les contradictions se multiplient à force des déclarations qui n’ont autre objectif que d’effacer l’histoire.
Il importe à présent de prendre ce qu’il y a de positif dans notre démarche: c’est la vraie refondation de la République et la remise en scelle de ses valeurs cardinales.
A cet effet, je vous invite à tenir pour acquit et certitude que je n'ai pas le couteau entre les dents. Que l’on ne se méprenne pas, je vais démontrer noir sur blanc, avec précision chirurgicale et minutie, pièces après pièces, les contradictions internes de l’œuvre du florentin congolais.
En cette matière, je vous donne bonne contenance. Tout sera analysé à la loupe de manière à informer l’opinion publique de la nature et de la visée exactes du personnage Ngbanda, dépositaire testamentaire du mobutisme dont il veut construire le pont par l’Apareco interposée, le néo-mobutisme, et qu’il se sert comme un instrument politique de conquête du pouvoir par la démagogie la plus abjecte.
En dernière analyse, j’estime en toute responsabilité que notre pays risque si l’on y prend pas garde, aujourd’hui, avec ces mèches incendiaires et ces dogmatismes en argile de payer dans l’avenir un lourd tribut. Dans un tel contexte, nous pensons que l’élite et les analystes ont pour impératif de monter au créneau de manière offensive afin d’empêcher notre peuple de se laisser porter par les vaguelettes des pseudos discours des repentis qui font rêver des lendemains meilleurs.
Nous exhortons tous les vrais démocrates et républicains de notre pays de se mobiliser et d’intervenir en amont pour épargner à notre peuple le désagrément, en aval, de ces vendeurs des rêves qui nous ont vendu par le passé que des chimères.
Je commence par éplucher la première charge : je vous affirme qu’Honoré Ngbanda ne peut se prétendre être patriote et je fais la démonstration de ma thèse.
Je ne veux pas y aller par quatre chemins. Je suis choqué par cette machination qui rime avec la désinformation. Sur ce point, je signe et je persiste qu’au delà des incantations idéologiques proclamées tambour battant telle que dans l’interview exclusive qu’Honoré Ngbanda a accordé au journal Le Potentiel le 31 octobre 2005 dans laquelle il affirme ceci :
« Nous sommes des patriotes, et tout ce que nous faisons, nous plaçons la patrie avant toute chose, y compris nos intérêts personnels (…). Car je sais que, demain, l’histoire jugera très sévèrement tous les complices de ce grand complot qui se trame contre le peuple congolais ».
C’est une comédie tragique qu’il joue en se moquant de notre peuple. Ce n’est pas une prétention d’incarner la vérité lorsque j’ose affirmer avec force qu’Honoré Ngbanda n’a jamais été patriote, il ne l’est pas et il ne le sera jamais. C’est un patriotard des spectacles.
En effet, qu’est-ce qu’on entend exactement par être patriote ? Ce n’est pas le fait de se proclamer "patriote" ou "Père de la résistance congolaise" que l'on devient un patriote. Etre patriote ne se présume pas a priori, mais se constate de manière pragmatique dans l’agir de tout citoyen et dans ses réactions au cœur de la Patrie, mieux de la République.
Or, selon le sens étymologique du mot, le patriotisme, c’est l’amour de la patrie, le désir, la volonté de se vouer, de se sacrifier pour la défendre, en particulier contre les attaques armées et l’on peut mourir pour la mère patrie. Rien de tout cela ne peut être appliqué à notre sieur Honoré Ngbanda, car maintenant qu’il a été éjecté du pouvoir et des cercles du pouvoir, il se découvre patriote non seulement un patriote tout court, mais en plus, un patriote cocardier et un parti politique l'alliance des patriotes pour la refondation de la république, en sigle Apareco.
En réalité, il est un citoyen congolais sans ardeur ni élan patriotique, et il cherche toujours à masquer sous des sentiments patriotiques ses envies démesurées du pouvoir, sa seconde nature. Comme, on peut le remarquer, en ce jour, il monte sur le toit, de fois et le plus souvent, sur ses quatre chevaux pour annoncer à la face du monde urbi et orbi qu’il place la patrie avant toute chose, y compris ses intérêts personnels.
Il s’agit d’un mensonge flagrant cousu sur du fil blanc : qu’a-t-il fait de son jet privé ? Où avait-il eu l’argent pour s’acheter un jet et appartenir à la Jet-set - la famille des personnalités dans la vie mondaine qui sont propriétaires et voyagent surtout dans leur avion privé - comme il n’a cessé de nous raconter sa belle vie dans son ouvrage « Ainsi sonne le glas ! », et comment il allait régulièrement en Afrique du sud faire le check-up médical et tant d’autres vanités comme celle où son épouse accouche à la maternité, il sable du champagne, etc.
Pour notre part, peu importe ses vanités au moment où la majorité de notre peuple n’a jamais subi de check-up médical et le seul qu’elle connaît se sont les piqûres des moustiques qui la prélèvent régulièrement le sang et l’inocule le paludisme. Qu’à cela ne tienne, il ne sert à rien de se pavaner en exhibant son train de vie au milieu d’un peuple que l’on a appauvri et meurtri pendant trente-deux ans.
C’est du cynisme au premier degré et c’est le mal absolu, synonyme d’une déchéance éthique. La question fondamentale que l’on peut se poser qu’en sa qualité de patriote de façade qu’est ce qu’il a fait de son jet - bien privé - au moment où sa patrie était attaquée en 1996 par la coalition dont il veut aujourd’hui aller en croisade ?
Selon Amadou Hampâté Bâ qui déclare solennellement que « Nul n’a le droit d’effacer la page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un peuple sans âme ». Avec lui, dans cette filiation idéologique et philosophique, l’on peut affirmer avec force que Nul n’a le droit de figer la mémoire de notre peuple dans la pierre du temps et tout celui qui oserait le faire serait accusé de crime contre l'histoire nationale.
Vous conviendrez avec moi que depuis le début de cette intervention, je ne plaisante pas, car la matière abordée est très sensible et délicate. En effet, il y va de la mémoire et du destin de notre peuple. Je suis un responsable et je pèse bien mes mots et je mesure la responsabilité qui est la mienne. Je ne peux pas enfourcher ce cheval fringant de la quête du sens et de la mémoire de notre peuple, et raconter des bobards, des propos fantaisiste et mensonger pour tromper et se faire valoir. Ce serait de ma part un acte notoire d’irresponsabilité.
Ceci dit, évidemment, je confirme qu’Honoré Ngbanda avait un jet privé. Non seulement, il en était bel et bien le propriétaire, mais aussi, j’affirme sans ambages qu’Honoré Ngbanda, le patriote le louait argent comptant au gouvernement. Vous savez vous-même ce que faisaient les hauts fonctionnaires sous le régime Mobutu, - patriotards de façade - lorsqu’ils étaient à la fois au four et au moulin. En effet, le patriotisme des spectacles oblige, c’est l’argent de la patrie et surtout que les caisses étaient alimentées par l’effort de guerre et par les larmes du peuple qui manquait des hôpitaux décents et des médicaments !
Je confirme. Son avion était de marque Beech 300 de haute facture et qui d’ailleurs en tant que « Patriote », Honoré Ngbanda le louait cher payé à l’Etat congolais, zaïrois de l’époque rubis sur ongle et ce, au moment fort de la guerre lorsque la patrie, sa patrie, notre patrie était attaquée par la coalition militaire AFDL dont il parle abondamment dans ses ouvrages et contre laquelle, il tient aujourd’hui à aller en guerre et parle d'occupation de manière lancinante et fastigieuse.
En effet, je me pose la question avec quel élan patriotique parce qu’il n’a jamais eu des étincelles ni la flamme patriotique sauf, par le passé, on lui reconnaît la capacité de tenir, avec la main de fer, le flambeau pour incendier la patrie et la truelle pour construire les pyramides de la misère et de la honte, seuls trophées que la mémoire de notre peuple lui reconnaît volontiers. Et ceci est immuable et figé dans la pierre du temps. Sur ce, nous refusons de le chasser de son trône de la dynastie de Terminator.
Néanmoins, force est de constater qu’au moment où la Patrie était en guerre lorsque tous les patriotes sous le drapeau se mettaient débout comme un seul homme pour défendre la terre de nos ancêtres, Honoré-le-Patriote faisait du business et du beurre sur le dos du peuple congolais et il pensait plus à l’assurance de son jet privé et le moins du monde à l’assurance-vie des troupes combattantes et patriotiques qui payaient leur impôt de sang pour la défense de la Patrie, sa Patrie, notre Patrie.
Sur ce, en sa qualité d’ancien ministre de la défense nationale et des anciens combattants, d’ailleurs plusieurs fois nommé à ce poste ministériel, qu’est-ce qu’il a laissé à la mémoire de notre peuple comme réalisation, initiative ou ne serait-ce qu’une loi programmatique relative à l’amélioration de ce corps de la République ? Qu’avait-il fait sur les conditions de vie de nos compatriotes servant sous le drapeau, les retraités, les anciens combattants, les veuves et leurs orphelins ?
A ma connaissance rien, sauf l’indifférentisme, le mépris et le fait de se pavaner comme un paon qui fait la roue en proclamant urbi et orbi qu’il a été un ancien ministre de la Défense, de la Sécurité et des Anciens combattants, un Pro ès renseignements. L’histoire retiendra qu’il a été là comme le gardien du temple n’obéissant qu’à un homme, le défunt chef de l’Etat, son saint patron et non pour servir la République.
Le passé, c’est le miroir de temps présents.- Je reviens à la charge : « on prouve par des preuves, l’on démontre par des arguments », j'ai des preuves matérielles et des arguments à charge de mes allégations.
Depuis le début comme vous avez pu le constater et je l’espère, je ne fais pas de déclarations fracassantes que les anglo-saxons appellent de déclaration people. Sur ce, sans tarder, j’ai pour pièce à conviction: la preuve formelle, irrécusable et irréfragable que les propres écrits du sieur Honoré Ngbanda à la barre de l’histoire avant qu’il ne se présente à celle du Bon Dieu. Liant la parole au fait, jugez-en vous-même la teneur de ces propos d’hier d’un patriotard qui se réclame aujourd’hui à corps et à cri le "Père de la résistance congolaise" expert en professionnalisme de renseignements.
Voici ce qu’il affirme dans son ouvrage « Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du maréchal Mobutu », Paris, 1998 à la page 219 : « la version du général Mahele me sera confirmée le lendemain par le pilote de mon avion privé, le colonel Viala. Le gouvernement avait souvent sollicité mon petit porteur personnel, un Beech 300, qu’il louait pour le transport des autorités militaires et politiques qui se rendaient au front. J’avais donné l’instruction formelle au colonel de ne pas s’engager dans la zone de combat, parce que mon avion n’est pas assuré contre les risques de guerre ».
Hélas, j’espère qu’il s’agit d’une démonstration preuve en main ! Aussi, l’on peut facilement se rendre compte qu’Honoré-le-patriote ne donnait pas des simples instructions au pilote de son jet, - le colonel aviateur en garde à vous - et l’on note que ces instructions ne pouvaient être d’aucune manière enfreintes.
En plus, je relève à votre attention que le pilote de son avion privé, de son vrai nom Viala Mbeang’Ilwa, était colonel aviateur et commandant du Groupement de Vol à l’Etat major des Forces aériennes zaïroises Faza). Mais, curieusement tout en état un officier supérieur de l’Armée, encore en service et travaillant sous le drapeau, c’est-à-dire non encore mis en disponibilité, il pilotait un avion privé. Avait-il été mis à la disposition du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité par l’Armée de l’Air ? Je ne le pense pas, cela parait manifestement surréaliste. Cependant, sous d’autres cieux, l’on qualifiera cela de détournement, d’abus et de recel des biens sociaux.
Par contre, le propriétaire, Patriotard et chauviniste au-dessus de la mêlée et, de surcroît, de la première levée de la patrie, donnait des instructions formelles et ce, avec toute l’autorité due à son rang, de conseiller spécial du chef de l’Etat en matières de sécurité dont le trône était en danger, et envers qui l’on devrait demeurer loyal et fidèle.
Arrivé à ce point brillant de ma démonstration par l’argumentaire et pièce à conviction, son propre ouvrage, et pour plus de précision, je relève aussi qu’étymologiquement, les instructions formelles signifient des ordres d’une précision et d’une netteté excluant toute méprise, toute équivoque, c’est-à-dire des instructions claires et précises et qui ne peuvent pas souffrir d’ambiguïté.
Et, toutes choses restant égales par ailleurs, pilotant le jet, le colonel ne pouvait que dire: mon patron a été formel sur ce point, je ne peux pas prendre tel axe, tel virage même s’il n’y avait pas le danger imminent et même s’il y allait de la défense de la patrie, je ne pouvais pas désobéir car les instructions étaient formelles et le jet de mon patron n’avait pas été assuré contre le risque de guerre.
En effet, l’on peut relever que nulle part, Honoré Ngbanda, le patriote, futur père de la résistance ne se soucie même pas de la vie du pilote en lui disant ne serait-ce que de prendre soin de lui et de ne pas s’exposer aux tirs ennemis, notamment des roquettes ou des missiles sol-air.
En tout et pour tout, ce qui est préoccupant pour le propriétaire du Jet, usant et abusant du personnel de navigation de l’Armée de l’Air, corps de la République, c’est le fait de n’avoir pas assuré son jet contre le risque de guerre. Moralité, il fallait à tout pris protéger le bien et le patriotisme comme vertu cardinale, l’on pouvait bien s’asseoir dessus.
La boucle est bouclée. En revanche, signalons tout de même qu’en dépit des richesses du sol et du sous-sol de la RD Congo, la puissance publique de notre Patrie, la vôtre et celle de Ngbanda n’avait pas de flotte aérienne, mais au contraire, il y avait des individus - haut fonctionnaire-caïman - qui possédaient des avions personnels acquis sur le dos de la population congolaise qui continue de manger le pain noir jusqu’aujourd’hui. Et dis donc est-ce possible ! L’on peut comprendre pourquoi la RD Congo, notre patrie, est alignée dans la catégorie des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Ceci explique cela.