Créé le 22 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MERCREDI I 22- 06-2011 | 10h30| AFRIQUE REDACTION PAR :OBSERVATEUR
Une mission conjointe Banque mondiale-DFID-UNFPA à Kinshasa
Du 21 au 29 juin à Kinshasa, une mission conjointe Banque mondiale-DFID-UNFPA est conduite pour la préparation du deuxième recensement général de population et de
l'habitat (RGPH 2) . Cette mission doit appuyer la partie congolaise à choisir une méthodologie réaliste du RGPH 2 tirant profit de nouvelles technologies dans toutes les phases des
opérations censitaires. Il sera particulièrement question de discuter avec les autorités de la RDC sur le calendrier des opérations et l'engagement national dans la réalisation de cette
opération. A ce sujet, il y aurait encore des zones d'ombre, selon certains observateurs. La mission conjointe a consacré la journée de ce mardi 21 juin particulièrement aux
visites de courtoisie aux autorités, avant d'entrer dans le vif du sujet. L'équipe de la mission comprend Ghislaine Delaine (Washington) et Christophe Rockmore (Kinshasa) pour la Banque
mondiale,kim Bradford Smith (Londres) et Kobi Bentley (Kinshasa) pour DFID, Mady Biaye (Johannesbourg) et Ngoy kishimba (Kinshasa) pour l'UNFPA et Astrid Makengo (Kinshasa) pour la coordination
du RGPH 2. Parmi les parties prenantes, il y a le Groupe thématique Statistique pour lequel une session spéciale sera organisée sur le RGPH 2, afin de présenter les résultats de la mission
conjointe.
De façon spécifique, la mission va briefer les cadres nationaux sur l'utilisation de nouvelles technologies dans toutes les phases du recensement : la
collecte, le traitement, l'analyse et la diffusion des résultats. Mais aussi montrer les implications budgétaires de l'adoption de nouvelles technologies de l'information : coût-avantage et
coût-bénéfice. Il est également question de discuter et arrêter le calendrier des opérations censitaires avec les autorités nationales (primature, ministères du Plan, du Budget et des Finances) ;
d'examiner avec les autorités nationales les possibilités de démarrer la phase cartographique en 2012 ; d'esquisser une proposition de schéma de gestion financière pour un fonds commun
multi-bailleurs sur base des expériences en RDC et dans d'autres pays.
Il sera question de donner des orientations sur la révision du document de RGPH 2 et des documents méthodologiques sur base de nouvelles options techniques et
logistiques. La mission va s'employer en particulier à informer les partenaires techniques et financiers sur l'état d'avancement du RGPH 2. Le projet semble ne pas avancer véritablement
depuis le décret du premier ministre d'août 2009 prescrivant le recensement.
Vers la révision de la méthodologie du RGPH2
En ce qui concerne le déroulement de la mission du 21 au 29 juin, il est prévu des réunions techniques et des séances de travail avec des cadres de l'Institut
National de la Statistique (INS). Le Groupe thématique Statistique aura droit à une session spéciale sur le RGPH2. Pour les résultats attendus de la mission, il y a une possibilité de voir la
méthodologie générale du RGPH2 révisée en fonction de nouvelles technologies de l'information. La mission compte obtenir que de nouvelles options techniques soient définies et adoptées pour la
révision du document de projet et le plan d'engagement financier soit bouclé pour la phase de la cartographie.
Il ressort qu'un accent sera mis notamment sur l'utilisation de nouvelles technologies dans les recensements. A ce sujet, une session est prévue avec Mady Biaye
pour l'utilisation des nouvelles technologies dans les RGPH en Afrique et les leçons apprises. Les avantages et les limites de l'utilisation des PDA et des scanners en Afrique et les leçons
apprises, c'est le sujet qu'exposera Ghislaine Delaine. Au terme des exposés, un débat sera ouvert sur les avantages et les limites des nouvelles technologies dans les recensements en
Afrique.
Pour mémoire, c'est en août 2009 que le gouvernement de la RDC s'est engagé par décret du premier ministre, Adolphe Muzito, d'organiser le deuxième recensement de
la population et de l'habitat. Et ce vingt sept ans après le premier recensement scientifique de la population réalisé en 1984. A travers, cette opération le gouvernement envisage rendre
disponibles les données fiables et adéquates sur l'effectif de la population vivant en RDC, ses caractéristiques sociodémographiques et économiques, ainsi que les caractéristiques de l'habitat et
du secteur agricole. Ainsi, le document du projet a été adopté en Conseil des ministres le 2 juin 2010. Selon ce document, plusieurs produits sont attendus du RGPH2.
Dans les produits, il s'agit notamment des résultats définitifs du RGPH 2 comprenant l'effectif de la population et les caractéristiques sociodémographiques
ventilés par sexe et par groupes d'âge, par statut de résidence,… selon les entités administratives disponibles. A cela, il faut ajouter la dynamique de la population et autres rapports
d'analyses thématiques qui seront disponibles ; l'Atlas socio démographiques sera disponible ; la base des données sur les ménages, la population et la cartographie sera disponible ; les
indicateurs pour le suivi évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté seront disponibles. Le RGPH2 va
disponibiliser les fichiers des entités administratives et les informations de base sur le secteur agricole.
Importance des données sur la population
Le recensement va permettre également d'avoir la cartographie culturale de la RDC et la base de sondage pour les enquêtes agricoles dans le pays. En ce qui concerne
les structures du RGPH 2, il faut attendre le décret portant organisation et fonctionnement du RGPH 2 adopté en Conseil des ministres du 25 mars 2011. Selon les informations disponibles, il est
en cours de signature à la primature. Ainsi, les animateurs des organes exécutifs seront désignés par un arrêté du ministre du Plan après la publication du décret du premier ministre. Il est
apparu que la méthodologie préparée par le Groupe technique de travail (GTT) mis en place en 2005 par le ministre du Plan , n'avait pas intégré suffisamment les nouvelles technologies de
l'information. Or, ces nouvelles technologies constituent une révolution et peuvent raccourcir la durée d'exécution.
Sur base des évolutions récentes dans les recensements réalisés dans certains pays, notamment au Brésil et au Cap Vert, il est opportun de revisiter la
méthodologie du RGPH2 en RDC. C'est le message que la mission conjointe BM-DFID-UNFPA va essayer de faire passer auprès des autorités congolaises. Il est attendu notamment des
autorités congolaises des signaux clairs sur l'organisation effectif du RGPH 2 et des actes concrets. La planification stratégique du développement et le suivi évaluation des programmes y
relatifs exigent l'organisation d'un recensement pour connaître l'effectif réel et les caractéristiques de la population ; et appliquer des politiques en connaissance de cause et des besoins de
population. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
En définitive, l'absence des données démographiques gêne l'efficacité de l'action du gouvernement et des bailleurs des fonds. Aucune politique
économique, sociale et démographique ne peut être menée avec rigueur et efficience sans des données statistiques fiables et à jour. Plus que jamais le gouvernement et les partenaires ont
besoin des données réelles sur la population de la RDC pour mener des actions cohérentes. Les données actuelles sur la population ne sont pas pertinentes car un recensement n' plus eu lieu
depuis plus de 25 ans ! Les projections de population faites avec les résultats du recensement de 1984 ont atteint des limites. Elles sont dépassées.
Didier Munsala Buakasa