le 24 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le
VENDREDI I I 24- 06-2011 | 13h26| AFRIQUE REDACTION PAR :SYFIA GRANDS LACS
Les Congolais qui vivent au Rwanda ou dans l'intérieur de la province du Nord-Kivu se bousculent pour se faire enrôler à Goma. En effet, les habitants de cette
ville bénéficient d'un avantageux statut spécial pour le passage de la frontière. Mais, il est parfois difficile de savoir qui est Congolais et qui est Rwandais.
"Les gens qui se sont enrôlés dans la ville de Goma, sont autorisés à pénétrer gratuitement au Rwanda jusqu'à 50 km de la frontière", explique un agent des services
de douane du Rwanda. Une facilité qui pousse des hommes d’affaires congolais vivant au Rwanda ou ceux qui sont installés dans l'intérieur de la province du Nord-Kivu à venir s'enrôler à Goma
constate un agent de la Commission nationale électorale indépendante rencontré dans un centre.
Selon Emmanuel Sebishusha, un ancien agent de la sécurité frontalière, les habitants de Goma jouissent de cette faveur depuis l’époque du RCD, un mouvement
armé soutenu par les Rwandais qui a gouverné la province pendant la guerre. Selon lui, c'est aussi le cas à Bunagana, à l'entrée de l'Ouganda.
"Certains Congolais qui se sont enrôlés dans d’autres villes que celle de Goma, sont obligés de payer le laisser passer et d'autres documents pour traverser
le Rwanda", relate Clarice Enfenzi, étudiante en deuxième licence en relations internationales à l’université du Kivu.
Ils sont donc nombreux à venir se faire enrôler dans la capitale du Nord-Kivu. Ceux qui viennent de loin sont toujours pressés parce qu'ils travaillent
souvent au Rwanda. Ils arrivent et veulent avoir leur carte d'électeur le jour même. Ils n'hésitent pas à donner 5 à 10 $ aux agents de la CENI pour qu'ils fassent vite témoigne l'un
d'eux.
Des confusions entre Rwandais et Congolais
Cependant, certains Congolais qui viennent s'enrôler à Goma n'y sont pas connus et sont parfois considérés comme des étrangers par les centres d’enrôlement.
C'est ainsi que, le 25 avril dernier, dans un centre proche du camp militaire de Katindo, Joséphine Rugatate, une jeune femme de 21 ans, au vu de sa morphologie, a été soupçonnée d'être Rwandaise
lorsqu'elle a voulu se faire enrôler.
Tout le monde s’est mis à crier sur elle, d'autant plus qu'elle n’avait pas l’ancienne carte d’électeur et que personne ne la connaissait dans ce centre. Mais
selon elle, elle ne s’était pas enrôlée en 2006 car elle n’était pas majeure. Après intervention des témoins et des journalistes présents, elle a fini par avoir sa carte. Mais, il n'est pas
toujours facile de savoir qui est Congolais et qui est Rwandais, car les habitants de Goma ont parfois des liens familiaux avec ceux de Gisenyi.
Le Parlement des jeunes de la province du Nord-Kivu regrette ainsi la confusion qui règne entre les Congolais vivant au Rwanda et les Rwandais, dont certains,
selon lui, se feraient enrôler. Il demande aux Rwandais d'être francs quant au choix de leur nationalité. Et non d’être Congolais par intérêt et redevenir Rwandais quand cela les arrange.
Certains Rwandais, en effet, essaieraient d'avoir la carte de Congolais pour échapper aux taxes de l’administration rwandaise. Comme souvent beaucoup de bruits courent à ce propos, mais ils ne
sont pas tous avérés