le 26 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le
LUNDI I 26- 06-2011 | 12h36| AFRIQUE REDACTION PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Déterminées à pousser l'affaire jusqu'à l'éclatement de la vérité, les structures se réservent le droit d'aller en appel ou de saisir les instances
internationales.
Le 24 juin, au Centre Carter, dans la commune de Ngaliema, des ONG de défense des droits de l'homme et le collectif des avocats des parties civiles ont réagi au
verdict du procès sur l'affaire Chebeya et Fidèle Bazana prononcé la veille par la cour militaire. Tous se disent plutôt à moitié satisfaits. Selon ces organisations et leurs conseils, la cour
n'est pas arrivée à faire toute la lumière sur l'assassinat des deux défenseurs des droits de l'homme. « Elle n'a pas pu éclairer sur les circonstances de la mort de Floribert Chebeya ni la
disparition Fidèle Bazana, ni sur l'endroit où serait placé son corps », a souligné le directeur exécutif de la VSV, Dolly Ibefo. Cette instance judiciaire, a-t-il déclaré, n'a pas non plus dit
pourquoi la police nationale ou l'État congolais avait planifié ce double assassinat.
Dans le cadre de cette affaire, les ONG sont toutes au regret de constater que le principal suspect, d'après leur entendement, l'inspecteur général de la police
congolaise, John Numbi, n'est pas inquiété. « Daniel Mukalay n'était qu'un exécutant. Qui est alors l'auteur intellectuel de ce forfait ? », se sont demandé les responsables de ces ONG. Beaucoup
d'éléments à leur connaissance, à celle de l'opinion et de la cour établissaient, pensent-ils, la responsabilité personnelle de ce haut officier de la police. Mais, la cour militaire avait rédigé
un texte pour l'éloigner de ce double assassinat. À en croire ces activistes, cette conclusion était prévisible en raison de multiples disfonctionnements enregistrés au cours du
procès.
Une avancée saluée par tous
Les défenseurs des droits de l'homme ont exprimé leur satisfaction par rapport à certains éléments du procès, particulièrement son verdict. Ils ont pris acte du
jugement et se sont réjouis de la reconnaissance de l'assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana par la cour militaire. « Ce verdict a fait un pas par rapport à l'assassinat et à
l'impunité. Il a reconnu que Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ont été tués par la hiérarchie de la police nationale, dans les installations de l'inspection générale de ce corps de métier », a
noté Dolly Ibefo. Un des avocats de la partie civile, Me Richard Bondo, a même épinglé l'aspect pédagogique de ce verdict. La sentence pourrait empêcher, a-t-il ajouté, la commission d'autres
crimes du genre.
Insatisfaites, les ONG s'apprêtent à affronter d'autres réalités de la justice congolaise, en interjetant appel. La démarche fera, croient-elles, revenir devant la
barre beaucoup d'autres personnes citées dans le cadre de cet assassinat. L'objectif poursuivi est de faire éclater toute la vérité en vue d'éviter aux détenteurs du pouvoir public et à d'autres
personnes de commettre les mêmes crimes. C'est ainsi que, pensent-elles, sera instauré un véritable État des droits en RDC.
Les responsables du groupe Lotus, de la Voix des sans voix pour les droits de l'homme, de la Synergie Congo culture et développement et du Réseau des ONG de défense
des droits de l'homme, en collaboration avec l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, ont tous soutenu cette approche.
Lucien Dianzenza
Photo : La salle, lors de la conférence de presse.