le 5-07-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MARDI I 5- 07-2011 | 15h35| AFRIQUE REDACTION PAR: LES DESPECHES DE BRAZZAVILLE
Une vive tension entre manifestants et forces de l'ordre a caractérisé le dépôt du mémorandum de ce parti de l'opposition auprès de l'institution
citoyenne.
Le sit-in projeté hier devant le siège de la Céni par les combattants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a failli tourner au drame en raison
des échauffourées ayant marqué cette manifestation pourtant voulue pacifique aux dires de ses initiateurs. Dès la matinée, les combattants de l'UDPS campaient déjà dans le périmètre dans
l'attente de leur secrétaire général chargé de remettre à qui de droit un mémorandum relatif aux revendications du parti par rapport à la conduite des opérations préélectorales. Le déploiement des éléments de la police sur le
lieu était pour plus d'un observateur un mauvais présage. Tenus en respect, sur une distance de près de 50 mètres, les manifestants dont le nombre augmentait au fil des heures, entonnaient des
chansons et lançaient des slogans à la limite de la provocation, sous l'œil médusé des policiers. Lorsque débarque Jacquemin Shabani, porteur du fameux mémorandum, une vive agitation bouscula les
rangs des manifestants. Une colonne se détacha pour se rapprocher de l'entrée principale barricadée par des policiers en arme. Le mouvement se généralisa en un tour de main au point de
contraindre la police d'user de la manière forte pour disperser les manifestants. Les plus zélés se mirent à tirer d'emblée quelques coups de feu en l'air pour avoir gain de cause.
C'était sans compter avec la témérité des militants déterminés à aller jusqu'au bout. Il s'en est suivi une bagarre rangée entre les forces de l'ordre et les
manifestants sur fond de jets de projectiles et de lancement de gaz lacrymogène. Une voiture d'un particulier, stationnée en plein champ d'action, partit en fumée et une jeep de la police, dont
le conducteur échappa de justesse au lynchage, faillit connaître le même sort. Voiture brûlée, trafic perturbé, policiers en alerte maximum, magasins fermés, journalistes brutalisés, etc., tel
est le sombre décor auquel a donné lieu cette manifestation dont les effets pervers étaient heureusement contenus dans un rayon réduit du centre-ville.
Les unités de la police ont arrêté
huit manifestants gardés à vue pendant de longues heures après avoir été copieusement battus, rapportent certains témoins. Une cohorte de policiers a pris à partie un activiste des droits de
l’homme interdit de franchir la limite imposée aux manifestants après leur escapade. Pour lui comme pour d’autres militants présents sur les lieux, le Parti du peuple pour la démocratie et le
progrès social aurait infiltré leur marche pour perpétrer des actes de vandalisme et en faire endosser la responsabilité à l’UDPS. « Ce sont eux qui ont mis le feu sur le véhicule afin de salir
l’UDPS et son leader », explique un manifestant.
Après que les esprits se sont calmés, Jacquemin Shabani a finalement accédé dans les locaux de la Céni. Le mémorandum de l'UDPS a été déposé en fin de compte auprès
des autorités de la Céni. Celles-ci ont promis d'en prendre connaissance et d'y réserver une suite favorable.
Alain Diasso