Le 18-07-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Lundi 18- 07-2011 | 11h20| PAR : PROSPERITE
Dans quelques mois se tiendront en R D Congo les élections présidentielles et législatives. C’est ici l’occasion pour moi, comme j’ai pris l’habitude de le faire
lorsque l’actualité l’exige, de faire ma lecture des évènements. Je profite également de l’occasion pour faire un bilan du mandat du président Kabila. Lors de son discours d’investiture du 6
décembre 2006, le président Joseph Kabila avait présenté cinq chantiers prioritaires : -1 Les infrastructures. -2 La santé et l’éducation. -3 L’eau et l’électricité. -4 Le logement. -5 La
création d’emplois. A la veille des élections qu’en est-il des cinq chantiers du président Joseph Kabila annoncés en grande pompe tel un slogan plutôt qu’un programme cohérent, relayés par la
presse officielle et par les médias proches du pouvoir au point d’être tournés en dérisions ? De tous les chantiers, un seul attire plus ou moins l’attention. Il s’agit de la réhabilitation et
non de la construction de certains tronçons routiers dans la capitale qui a débuté un peu moins de deux ans avant la fin du mandat du chef de l’état, est-ce un hasard ? Si certains travaux
s’imposaient, les infrastructures routières étant dans un état de délabrement général, certains choix me semblent être de la poudre aux yeux. En effet, si la réhabilitation des nationales 1 et 2
étaient impératives dans la mesure où l’une est le seul axe routier qui relie port de Matadi à la capitale et l’autre le Bandundu, qui approvisionne la capitale en plusieurs denrées alimentaires,
en revanche l’agrandissement des boulevards du 30 juin et Lumumba me laisse perplexe et me rappelle les éléphants blancs de l’époque du maréchal Mobutu. D’autant que pour accomplir ces travaux
l’écosystème a été mis à mal. En effet, tous les arbres bordant ces deux boulevards ont été rasés privant ainsi les habitants de zones d’ombre dans une ville où le thermomètre flirt souvent avec
les 40° à l’ombre. Le gouvernement aurait été mieux inspiré de créer des voies de dégagement qui manquent cruellement à la ville de Kinshasa et qui sont à la base des nombreux embouteillages,
quand on sait que la population de cette ville a crû de façon exponentielle alors que la voirie héritée essentiellement de la colonisation n’a pas suivie le même mouvement. Les infrastructures
médicales sont, à l’image des autres secteurs, délabrées et inefficaces. Les équipements minimum de base pour dispenser des soins adéquats à la population font défauts, le personnel médical est
mal payé lorsqu’il l’est et manque de qualification. L’absence d’études épidémiologiques rend impossible toutes actions de prévention, l’équilibre nutritionnel de la population reste gravement
perturbé et faute d’infrastructures appropriées, 61,8% des enfants de moins de cinq ans c’est-à-dire les plus vulnérables –souffrent de malnutrition. L’emploi qui est un des chantiers du chef de
l’état est resté à l’état de chantier. En effet, rien de concret n’a été observé dans ce domaine et rien ne prouve que les choses puissent évoluer d’ici la fin du mandat du chef de l’état même
au-delà. Le nombre des sans emplois dans notre pays n’a cessé d’augmenter depuis plusieurs années faute de politique cohérente. Aujourd’hui le chômage de longue durée est la règle, l’emploi étant
l’exception. Dans le domaine économique, les préoccupations de la demande sociale de la population ne sont toujours pas satisfaites. Le chantier le plus important, parmi les cinq du vaste
programme du président de la république, celui de l’amélioration des infrastructures de base, a démarré timidement, la situation des populations ne fait que se dégrader davantage sans espoir d’un
redressement rapide. Dans ces conditions, l’agriculture créatrice de richesses, n’a pas encore voix au chapitre malgré la distribution de nombreux tracteurs à ceux qui n’ont aucun hectare de
champs à cultiver. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le régime actuel tombe dans les mêmes travers que le régime précédent alors qu’il gagnerait à méditer sur les causes de ses
échecs. La constitution de la RD Congo, notamment l’alinéa 5 de l’article 43, prévoit la gratuité de l’enseignement aux niveaux primaire et secondaire des établissements publics. Qu’en est-il de
la concrétisation de cette disposition constitutionnelle à l’heure du bilan ? La gratuité de l’enseignement est-elle devenue une réalité ? La réponse est non et l’accès à l’enseignement devient
de plus en plus difficile pour une grande partie de la population. Que dire alors du niveau de l’enseignement qui ne cesse de baisser. Même si la sécurité n’est pas reprise dans les chantiers du
chef de l’état, il a promis aux habitants des provinces du Nord et du Sud Kivu de restaurer la paix ce qui explique en partie le plein de voix réalisé dans cette partie du pays. La paix est-elle
pour autant revenue dans les deux régions ci hauts citées, ravagés par la guerre depuis plus de vingt cinq ans ? Contrairement aux promesses du candidat Kabila en 2006 et aux objectifs affichés
par Kinshasa depuis la normalisation de ses relations avec les voisins des grands lacs, la réponse est non. Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne signale des assassinats perpétrés par des
groupes armés ; on est désemparés devant le triste spectacle offert par les déplacés ne bénéficiant d’aucune assistance, de même qu’on est désarmés face aux viols des femmes et des enfants à
l’Est du pays. Les grandes opérations militaires contre les rebelles hutus et les représailles sur les civils ont des conséquences désastreuses. Plus d’un million de personnes sont toujours
déplacées, fuyant éternellement des agresseurs aux multiples visages. Les FARDC « contribuent largement à l’augmentation de l’insécurité et Kinshasa reste très tolérant vis-à-vis de la
criminalité d’origine militaire », explique le dernier rapport sur la région d’International Crisis Group(ICG). Qui ne se souvient pas de la transformation du CNDP en parti politique et son
ralliement à l’ex alliance pour la majorité présidentielle(AMP) aujourd’hui majorité présidentielle(MP) ? Ces manœuvres cachent mal les ratés de l’intégration de cette soldatesque sans foi ni
loi. L’armée qui jadis faisait la fierté des Zaïrois de l’époque n’est plus qu’un triste souvenir. En effet, le maréchal Mobutu a beaucoup investit dans l’armée en formant les militaires dans les
meilleures académies du monde et en les dotant d’un matériel de pointe en fonction des moyens dont disposait le pays. Là ou il a failli c’est lorsqu’il a oublié d’encadrer ces militaires en les
mettant dans des conditions dignes de leur statut de garant de la sécurité des biens et des personnes et donc de dernier Rampart. Par manque de vision, le régime actuel a voulu bâtir une nouvelle
armée en recrutant au grade de colonel voire de général, du jamais vu dans l’histoire. Alors qu’il eût été plus facile de refonder l’armée en prenant comme base les éléments existants mais en
leur donnant ce qui leur avait manqué du temps de Mobutu à savoir un salaire digne et un encadrement. Aujourd’hui, l’armée n’est ni formée, ni encadrée et encore moins motivée. Les mêmes causes
produisant les mêmes effets, les hauts gradés de l’armée se servent aux détriments de la troupe qui n’a d’autres choix que de ran¢onner la population pour survivre. Notre armée est la plus mal
lotie de l’Afrique pour ne parler que de notre continent. Voila plusieurs années que le peuple Congolais vit un véritable cauchemar dans l’indifférence quasi générale. Depuis l’éviction du
maréchal Mobutu en 1997, la RD Congo est livrée aux pilleurs et aux trafiquants d’armes, de diamants, d’or, de cobalt, et de coltan (1). Le Rwanda de Paul Kagame, plusieurs fois épinglé par les
Nations-Unies pour le pillage des ressources minières en RD Congo, a osé annexer L’est du Congo, une zone immensément riche dont les réserves en diamants et en coltan sont évaluées à plusieurs
milliards de dollars. Pour s’emparer de toutes ces richesses, l’armée patriotique Rwandaise et ses alliés occidentaux ont décidé de créer un climat de terreur à l’encontre des populations civiles
du Congo. Massacres, viols, exécutions sommaires, humiliations, assassinats, amputations, persécutions, dépeuplement des villages. Voila le traitement réservé aux Congolais depuis que notre pays
est placé sous l’occupation des extrémistes tutsi du Rwanda. Alors que certains états et certaines organisations internationales tentent d’élever la voix en mobilisant l’opinion internationale en
tentant de rétablir la vérité sur les véritables enjeux de la guerre à l’Est du Congo, le gouvernement Congolais s’illustre par un silence assourdissant alors que comme je l’ai dit plus loin, le
président Joseph Kabila s’était engagé à restaurer la paix dans cette partie du pays. Ce qui fait dire à une opinion de plus en plus nombreuse que le pouvoir en place à Kinshasa serait complice
des Rwandais et leurs alliés. Si le Rwanda n’a jamais accepté les frontières tracées par les colonisateurs c’est que ses terres ne sont pas suffisantes pour nourrir une population croissante. Et
il ya longtemps également que pour résoudre cette question existentielle est née, chez les tutsi et leurs « cousins » les hima, l’idée d’une république des volcans, d’un tutsi land, d’une swahili
République, une idée parfois dissimulée derrière celle d’une libération régionale. Voila pourquoi le gouvernement a l’obligation de mobiliser les hommes et les ressources nécessaires pour qu’une
fois pour toutes une solution définitive et durable soit trouvée dans cette partie du pays qui n’a que trop souffert des affres de la guerre. Cela passe par la constitution d’une véritable armée
de dissuasion et de défense capable de sécurisé nos frontières dont la porosité n’est un secret pour personne. Existerait-il, comme l’ont souvent indiqué certaines sources, un contentieux
financier entre Kinshasa et Luanda ? Ce litige serait-il lié à la participation Angolaise à la campagne militaire ayant conduit L’AFDL( Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du
Congo) de triste mémoire au pouvoir en mai 1997 d’une part et d’autre part à celle ayant abouti a la mise en échec des rebelles Congolais, appuyés par des soldats Rwandais et Burundais de la base
militaire de Kitona en septembre 1998 ? Si l’opinion se pose toutes ces questions, c’est pour comprendre pourquoi les Angolais ont pris l’habitude des s‘inviter sur notre sol sans que nous
n’opposions la moindre résistance et surtout dans un silence complice. Il y a quelques semaines le parti présidentiel nous a offert un spectacle qui nous a rappelé les grandes messes du MPR parti
état. En effet, certains de mes collègues chefs coutumiers ont fait allégeance à Kabila en signant la charte d’adhésion à la majorité présidentielle(MP) devant les caméras de plusieurs chaînes de
télévisions à Kingakati(la ferme présidentielle). Je tiens à leur rappeler que la constitution de la république consacre la neutralité des chefs coutumiers. En effet, les chefs coutumiers que
nous sommes sont au service de leurs administrés quelques soit leurs couleurs politiques. Je crains que, en posant un tel geste, ces chefs coutumiers qui n’obéissent qu’à l’appel de leurs ventres
ne nous discréditent tous. Je leur demande de ramener l’église au milieu du village. Par ailleurs, je lance un appel solennel aux Congolais à voter utile en sanctionnant le bilan de l’actuel
président de la république au nom de l’alternance qui est un des fondements de la démocratie. Je profite également de l’occasion pour rendre hommage à tous les combattants de la libertés qui, au
péril de leur vie tentent de faire prendre conscience à notre valeureux peuple qui ne mérite pas le sort qui est le sien, de se libérer à travers les élections. J’ai une pensée particulière pour
Armand Tungulu et Floribert Chebeya victimes de l’intolérance et la barbarie du régime. Comme on peut le constater après ce tour d’horizons, le bilan du premier mandat du président Joseph Kabila
est négatif, comme il l’a lui-même reconnu lors de son discours du cinquantenaire en juin 2010 : » il est indéniable que nous avons aussi connu de regrettables ratés ; notamment en matière de
développement, de progrès social et de droits humains(…). Il importe d’en cerner la teneur et les causes. » Vive le Congo, terre de nos ancêtres ! Chef MUDIAKA KAMAYI JEAN PIERRE Chef coutumier
des Asala Mpasu Térritoire de Luiza( Kasai-Occidental)
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