Créé le 02-08-2011 à 14h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER
BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Mardi 02-
08-2011 |14H10| AFRIQUE REDACTION PAR : LES FINANCES
Les détaillants de tous les marchés de Kinshasa ont débrayé le mardi 26 juillet dernier, en signe de protestation contre la mainmise sur l’exercice du petit
commerce par des opérateurs étrangers établis en territoire congolais. Ils demandaient au gouvernement, pouvoirs publics, de prendre ses responsabilités pour mettre un terme à cette usurpation
qui leur est préjudiciable. Au cours d’une réunion ad hoc tenue à la fin de cette même semaine, le Premier ministre, Adolphe Muzito, a discuté avec les principaux animateurs sectoriels de son
gouvernement, et parvenu à la conclusion d’un mal plus profondément enraciné suite à la négligence des services et institutions de l’Etat qui ont failli à leurs missions. Pour y remédier un tant
soit peu, il a instamment instruit le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur de prendre des dispositions qui s’imposent d’autant plus que son secteur est directement concerné dans cette
situation impliquant des étrangers. De même, le gouverneur de Kinshasa a été instruit de donner l’ordre aux bourgmestres des communes et aux titulaires des ministères provinciaux de Kinshasa
concernés de recenser tous les expatriés de leurs municipalités et domaines respectifs exerçant le petit commerce.
Dans tous les cas, le ministère de l’Intérieur est pointé du doigt comme responsable par négligence de cette situation qui a longtemps duré. Les ministères de
l’Economie, du Commerce extérieur et même de l’Industrie n’y sont pour rien parce qu’ils ne font que subir les effets de la faiblesse de ce ministère. En effet, celui-ci via un des ses services
spécialisés la Direction générale des migrations (DGM) délivre des visas et permis de séjour aux étrangers. Et ces autorisations sont renouvelées de façon régulière et pratiquement par
coercition. Dès lors, la DGM sait, en amont, ce que chacun de ces étrangers vient faire sur le territoire congolais, et, par la suite, suit ce qu’il exerce comme activité puisque cela relève de
sa mission.
Il en est de même, en aval, pour le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale qui délivre des permis de travail aux mêmes expatriés. Et aussi
des bourgmestres des communes qui lèvent les taxes et patentes quotidiennement auprès de ces mêmes opérateurs économiques étrangers. Les recettes de ces taxes et patentes constituant les revenus
permanents des caisses communales. Et ces bourgmestres ont des listes de tous les opérateurs de leurs communes ; et, pourtant, soit par laxisme, soit par ignorance de la Loi sur l’exercice du
petit commerce, ils laissent faire.
Quant aux ministères de l’Economie, Industrie et Commerce extérieur leur vrai, rôle se limitent à la réglementation et ils ne peuvent pas interférer dans le domaine
régalien du ministère de l’Intérieur qui, dans cette situation créée par la violation par les étrangers de la loi s r le petit commerce, semble oublier ses vraies missions et pouvoirs,
renseigne-t-on.
Des fonctionnaires vivant au-dessus de leurs revenus légaux
C’est ainsi qu’il est de plus en plus constaté que même les grandes entreprises comme la Marsavco commencent à vendre leurs produits en détails : des communiqués et
annonces au public ont été dernièrement diffusés dans les médias à ce sujet et personne ne s’y est opposée ! Dans des industries manufacturières locales qui sont souvent des filières de grandes
marques internationales, la vente aux détails se fait au grand jour de sorte que les acheteurs préfèrent directement s’approvisionner auprès de ces producteurs locaux que chez les détaillants
congolais dans des marchés à travers la ville de Kinshasa. Les retombées négatives de cet état des choses sont que ces congolais exerçant le petit commerce ne vendent plus, eux qui contribuent
directement à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et, qui aussi trouvent dans cette activité un refuge face au chômage structurel qui mine le secteur de l’emploi. Le contrecoup de cette
situation se fait sentir même à l’intérieur du pays.
Pour rappel, au début de la décennie 1970, le gouvernement avait, de manière un peu brutale, interdit l’exercice du petit commerce aux étrangers qui achetaient en
gros pour trois fois rien dans des pays producteurs. A cette époque, ce sont les Ouest-africains qui étaient directement concernés.
Mais, aujourd’hui, c’est tous les opérateurs économiques étrangers qui sont directement mis en cause.
Le ministère de l’Intérieur à travers la DGM est face à ses responsabilités. Les agents de ce service et ceux du ministère de l’Emploi, du Travail et de la
Prévoyance sociale qui proposent des services tarifés aux expatriés demandeurs des documents doivent cesser de s’enrichir scandaleusement aux pots-de-vin, indique-t-on. Car, ces expatriés
trichent contre la réglementation et sapent l’économie nationale, fait-on observer. Il est remarqué que le personnel et fonctionnaires concernés de ce service et ministère mènent un train de vie
princier comme ceux de l’ex-OFIDA il y a quinze ans (les douaniers étaient rangés dans une classe sociale à part). La plupart d’entre eux disposant des biens matériels dont la source
d’acquisition est sujette à caution. Contre toute attente, la DGM, au regard de sa gestion des étrangers, s’est présentement déviée de sa mission à cause des fonctionnaires véreux et ce, à tous
les niveaux. Elle est tout à fait devenue le ventre mou du système migratoire du monde en raison de ses dysfonctionnements basiques.
Justin Ndombale