Le 05-08-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE
PANAFRICAIN | ACTUALITE DE LA RDC-AFRICIANE ET INTERNATIONALE | Mis à jour
le jeudi 5- 08-2011 | 10h30| PAR : LA PROSPERITE
Au nom du Chef de l’Etat, le Premier Ministre Adolphe Muzito a clôturé hier, jeudi 4 août 2011, les travaux du Caucus Africain qui se sont tenus à Kinshasa du 3 au
4 août 2011 et qui ont été sanctionnés par une Déclaration dite de Kinshasa. Prenant l’engagement, au nom du Gouvernement Congolais, de faire siennes les recommandations du Caucus, Adolphe Muzito
a souhaité la plus grande représentativité des africains dans les Institutions de Breton Woods.
Au regard des innovations introduites par les assises de Kinshasa, sous le leadership visionnaire de Matata Ponyo Augustin, Ministre Congolais des Finances et
Président en exercice du Groupe des Gouverneurs Africains au FMI et de la Banque Mondiale, ces derniers ont mûrement réfléchi sur des secteurs transformateurs, plus principalement l’Energie et
l’Agriculture, qui sont à même de booster la croissance et le développement du Continent. Ils ont pris des recommandations visant, entre autres, à renforcer les pools énergétiques régionaux de
l’Afrique Australe, Centrale, de l’Est et de l’Ouest ; le renforcement de la résistance aux risques agricoles et l’amélioration de la productivité en raison de leurs effets multiplicateurs en
faveur de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Aussi, demandent-ils au FMI et à la Banque Mondiale d’user de leur forte capacité de mobilisation, de leur expertise et expérience, pour
réunir les ressources financières et techniques nécessaires afin de permettre la réalisation de ces projets. S’agissant de la représentativité de l’Afrique au sein des Institutions de Breton
Woods, les Gouverneurs Africains réitèrent leur appel en faveur d’un 3ème siège au Conseil d’Administration du FMI. Déclaration de Kinshasa Combler le déficit énergétique en Afrique et faire face
à la hausse des prix des produits alimentaires Déclaration des gouverneurs africains aux institutions de Breton Woods Réunis à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), pour la tenue
du CAUCUS 2011, organisé et présidé par Son Excellence Monsieur Matata Ponyo Mapon, Ministre des Finances de la RDC et Président du groupe des gouverneurs africains au Fonds Monétaire
International (FMI) et à la Banque Mondiale ; Notant qu’en dépit du fait que l’Afrique soit dotée en ressources énergétiques variées, seule une infime fraction de son potentiel est développée ;
Conscients que le déficit énergétique demeure l’une des contraintes majeures à la compétitivité, à la croissance et au développement de notre continent ; Considérant l’impact de la répétition de
la crise alimentaire de 2008 sur les plus démunis, tel qu’illustré par la famine et la faim qui frappe actuellement la corne de l’Afrique ; Après échanges avec les représentants du groupe de la
Banque, du FMI, de la Banque Africaine de Développement (BAD), et d’autres partenaires au développement sur les voies et moyens pour combler le déficit énergétique et faire face à la hausse des
prix alimentaires et pétroliers en Afrique ; Rappelant notre Déclaration de Freetown (2010) sur l’augmentation du financement pour les projets d’infrastructures ; saluant la reconstitution de
ressources IDA-16 et l’assouplissement des politiques en faveur de solutions régionales ; et réaffirmant que les allocations pays des ressources IDA permettent difficilement de faire face aux
besoins réels, en particulier dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture et l’intégration régionale ; Saluant les conseils de politique économique ainsi que l’appui technique et
financier fournis par le FMI en vue d’atténuer l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers ; l’accent mis par la Banque mondiale sur le financement des projets
prioritaires d’infrastructure régionale à effet transformateur pour l’Afrique ; les engagements de la BAD relatifs à l’augmentation de ses prêts et à l’introduction de nouveaux instruments de
financement ; et les engagements du G20 pour le financement d’un fond pour la préparation d’un plan d’action conjoint des Banques Multilatérales de développement pour l’infrastructure ; Prenant
acte de la décision des pays européens avancés de réduire de deux sièges leur représentation au Conseil d’administration du FMI en faveur d’un renforcement de la voix et de la représentation des
pays émergents et en développement ; et appelant à une augmentation de la représentation de l’Afrique à tous les échelons des institutions de Breton Woods ; Préoccupés par l’impact du déficit
énergétique, de la faible productivité agricole, et de la volatilité des prix des produits alimentaires et pétroliers sur nos économies, les politiques macroéconomiques et les risques
sécuritaires pour les consommateurs et les gouvernements ; et préoccupés par la sous représentation de l’Afrique au Conseil d’Administration du FMI ;
NOUS GOUVERNEURS AFRICAINS DES INSTITUTIONS DE BRETON WOODS, CONCEVONS DE : a) Renforcer et de stimuler nos pools énergétiques régionaux de l’Afrique Australe, de l’Afrique Centrale, de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique de l’Ouest ; b) Poursuivre l’objectif de mettre en commun les ressources nécessaires afin d’assurer des économies d’échelles dans le développement du secteur de l’énergie, et d’agir de manière proactive à cet égard ; c) Mettre pleinement en valeur notre potentiel d’exportation d’électricité, et de poursuivre des échanges régionaux dans ce domaine ; d) Améliorer la productivité agricole, en vue de stimuler la croissance et de réduire la famine et la pauvreté en Afrique ; e) Accroître la représentation de l’Afrique à tous les échelons des institutions de Breton Woods. POUR SURMONTER LE DEFICIT ENERGETIQUE, LES GOUVERNEURS AFRICAINS DEMANDENT au groupe de la Banque un appui financier supplémentaire pour quatre projets- à savoir Inga III et Grand Inga en RDC, pour le pool énergétique de l’Afrique Australe ; le projet d’aménagement hydroélectrique de Lom Panger au Cameroun, pour le pool énergétique de l’Afrique Centrale ; les projets de Souapiti et Kaleta en Guinée, pour le pool énergétique de l’Afrique de l’Ouest ; et le projet géothermique de la vallée du Rift, au Kenya, pour le pool énergétique de l’Afrique de l’Est, étant donné que ces projets offrent de grandes opportunités de transformation et d’intégrité régionale pour le développement de l’Afrique, sont des projets prioritaires d’infrastructures de NEPAD, et bénéficient d’un fort soutien politique à l’échelon du continent.
EXHORTENT 1. le Groupe de la Banque Mondiale à : a) placer ces projets au centre de sa stratégie d’énergie et de sa stratégie actualisée d’infrastructure ; b) user de sa forte capacité de mobilisation, de son expertise et de son expérience pour réunir les ressources financières et techniques nécessaires afin de permettre, de manière efficiente et efficace, la réalisation de ces projets ; c) ouvrir ces projets au financement enclave, en leur donnant accès au guichet mondial, y compris les garanties ; d) réduire les conditionnalités du financement enclave, afin de rendre ce dispositif plus attrayant et plus adapté aux besoins de nos pays ; e) plaider en faveur d’un appui financier pour ces projets régionaux à effet transformateur au niveau de différents fora, y compris le G20 ; 2. le Fonds Monétaire International à : a) accroître la concessionnalité des prêts du FMI à nos pays et prolonger au- delà de 2012 la politique d’intérêt zéro sur les ressources concessionnelles du FMI ; b) relever davantage les limites d’accès et les normes applicables actuellement à ces facilités de prêts concessionnels, afin qu’elles correspondent à celles qui s’appliquent aux facilités du compte de ressources générales (CRG) ; c) promouvoir la proposition qui consiste à affecter les profits exceptionnels de la vente d’or du FMI au financement du Fonds de fiducie concessionnel ; d) concrétiser la proposition des fonds fiduciaires spécialisés destinés à financer les efforts d’augmentation des recettes intérieures de nos pays ; e) appuyer avec davantage de vigueur les efforts déployés par nos pays pour avoir accès aux marchés internationaux.
EN VUE D’AMELIORER LA PRODUCTIVITE AGRICOLE, LES GOUVERNEURS AFRICAINS RECOMMANDENT la mise en œuvre de mesures à court et à long termes visant à renforcer la résistance aux risques agricoles et améliorer la productivité en raison de leurs multiplicateurs en faveur de la croissance et de la réduction de la pauvreté. EXHORTENT 1. Le Groupe de la Banque Mondiale à : a) affecter plus de ressources et à prendre des mesures concrètes pour appuyer le développement des infrastructures d’irrigation et d’approvisionnement en eau ainsi que le renforcement de la sécurité des droits fonciers et de l’investissement en matière de recherche agricole ; b) soutenir le développement des chaînes de valeur qui renforcent l’intégration des marchés ; c) élaborer des versions spécifiques aux pays du Programme intégré de développement de l’agriculture en Afrique ; d) utiliser son pouvoir de levier pour attirer les contributions du secteur privé et catalyser le financement des bailleurs afin d’obtenir les ressources nécessaires au développement du secteur ; a) intensifier les investissements, notamment dans les entreprises d’agro-industrie privées ; b) adopter des démarches d’intégration régionale en mettant clairement l’accent sur des projets régionaux transformateurs afin d’accélérer une croissance basée sur l’agriculture ; c) appuyer nos efforts visant à alléger les contraintes physiques qui empêchent la région de régler notamment les formalités douanières aux frontières et les insuffisances d’infrastructure liées à l’agriculture ; d) proroger, à titre de précaution, la date de clôture du Programme de réponse à la crise alimentaire mondiale, afin de continuer à accélérer les procédures relatives à l’utilisation des fonds de l’IDA et de la BIRD, en cas de besoin des pays. ENCOURAGENT les Institutions de Bretton Woods à plaider notre cause pour : a) Une réalisation rapide et effective des engagements pris par le G20 dans le cadre du Programme mondial de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ; b) Une mise en œuvre immédiate et efficace des recommandations de la réunion des Ministres de l’agriculture du G20, tenue en avril 2011, en vue de minimiser la volatilité des prix des produits alimentaires qui affectent nos économies et nos populations ; c) Une élimination des protections et des restrictions commerciales des pays développés qui constituent des obstacles majeurs au développement de la valeur ajoutée agricole sur le continent, en accroissant l’accès de l’Afrique aux marchés internationaux et en renforçant les capacités nécessaires pour satisfaire les normes des pays importateurs.
POUR ACCROITRE LA REPRESENTATION DE L’AFRIQUE, LES GOUVERNEURS AFRICAINS DANS LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS REITERENT leur appel de longue date en faveur d’un troisième siège au Conseil d’Administration du FMI dans l’objectif de renforcer la représentation de l’Afrique et d’alléger la charge de travail des deux Bureaux de l’Afrique subsaharienne. EXHORTENT 1. Le Fonds Monétaire International à : a) appuyer notre demande d’un troisième siège pour l’Afrique subsaharienne au Conseil d’administration du FMI ; b) revoir la formule de calcul des quotes-parts afin d’accroître les quotes-parts des pays émergents et en développement ; 2. Le Groupe de la Banque Mondiale à : Revoir les critères existants d’éligibilité qui déterminent la « nationalité focale » ; lesquels critères empêchent la plupart de pays africains d’être éligibles. 3. La Banque Mondiale et le FMI à : a) fixer des objectifs plus ambitieux pour les régions sous-représentées et prendre de toute urgence des mesures concrètes pour atteindre les objectifs de diversité à tous les niveaux ; b) renforcer la représentation des ressortissants africains à tous les niveaux des services ; c) réaliser davantage des progrès dans le recrutement, la promotion et le plan de carrière du personnel africain au sein de la Banque mondiale et du FMI. CONCLUSION En vue de promouvoir et suivre la mise en œuvre de ce qui précède, nous avons mis en place un Groupe de travail composé de Présidents des Groupes, Gouverneurs et des Ministres de l’énergie de la RDC, de la Guinée et du Kenya, sous la direction du Président du Caucus, avec l’assistance des Administrateurs concernés. Nous avons demandé à ce Groupe de travail d’interagir avec l’équipe technique désignée par les Institutions de Breton Woods et rende compte des progrès réalisés à l’occasion de la réunion du Groupe africain de 2012, prévue à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. REMERCIEMENTS Nous, Gouverneurs africains, remercions Son Excellence Monsieur le Président de la République, le Gouvernement et le peuple de la République Démocratique du Congo, pour l’hospitalité et les facilités qu’ils nous ont réservées tout au long de notre séjour en RDC. Kinshasa, le 4 août 2011 Le Groupe africain