Le 06-08-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE DE LA RDC-AFRICIANE ET INTERNATIONALE
| Mis à jour le samedi 6 08-2011 | 11h59| PAR : CONGO NEWS
Le retour d'Etienne Tshisekedi à Kinshasa a été ajourné de 24 heures. Ce n'est plus le lundi 8 août mais plutôt le mardi 9 août que l'historique opposant rentrera dans la capitale. Ce report est dû au fait que le vol régulier CAA du lundi arrive à Kinshasa déjà la nuit tombée, souvent vers les 19 heures et demi. Celui du lendemain débarque ses passagers à l'aéroport international de N'Djili à 14 heures. Ce qui permettra à Tshisekedi de partir de là tout droit jusqu'au stade des Martyrs où il a prévu un meeting à 17 heures.
Un meeting perçu en soi comme un défi tant aucune force politique, pas un seul homme politique n'a réussi à faire le plein de ce mythique temple de football pourvu
de 80.000 places assises.
Jean-Pierre Bemba y a mordu la poussière sous le 1+4. Arthur Z'Ahidi Ngoma avait osé pour se décommander à la dernière minute devant des tribunes vides. Eugène
Diomi Ndongala y avait réuni quelques milliers de manifestants embrigadés par des pasteurs circonvenus pour la circonstance. Léon Kengo wa Dondo, le dernier, en est sorti interpellé par la
terrible réalité de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que la vache (Lire remake à l'a page). André Kimbuta et sa CODEK s'y étaient aventurés en 2006. Ils ont récolté du vent pour
plusieurs dizaines de milliers de dollars mobilisés. Le PPRD a menacé récemment d'y aller puis s'est dégonflé lui-même. Tshisekedi s'y lance aujourd'hui dopé assurément par le tabac réalisé à
Lubumbashi et dans plusieurs autres villes de la province du Katanga. Ce n'est pas que ça lui monte à la tête mais d'avoir mobilisé foule comme nul autre avant dans le fief réputé inexpugnable de
Joseph Kabila -crédité de l'avantage d'être au pouvoir- donne à penser que plus rien ne résistera à Tshisekedi sur la voie qui mène à la magistrature suprême.
Le moment M
Aux Kabilistes de capter les signes du temps. S'ils n'y arrivent pas, qu'ils s'imaginent alors un Alassane Ouattara aller mobiliser, au plus fort de la crise
ivoirienne, plus que Laurent Gbagbo dans le bastion de ce dernier. Toutes proportions gardées, Tshisekedi l'a réussi et ses proches avec le secrétaire général de l'UDPS, Jacquemain Shabani, en
tête ont raison de croire que les Kinois, à leur tour, chercheront par fierté -dans un élan d'émulation- à offrir au leader plus que les Lushois. Shabani avait dû écourté sa compagnie aux côtés
de Tshisekedi à Lubumbashi. Il est très vite rentré le 31 juillet dernier pour s'atteler à la préparation du Martyrs. Ça c'est de l'intuition, une qualité cruciale en politique. Etre capable de
renifler pour frapper le coup au moment où la, conjonction des astres est la plus favorable. La magie de la politique tient à bien d'autres aspects mais plus et surtout à cet élément.
Cet élément appelé le moment M
dans la théorie dé l'action ou l'agir politique. Le premier véritable moment M de la carrière d'Etienne Tshisekedi, ce fut son meeting, réprimé dans le sang, au pont Kasa-Vubu un certain 17
janvier 1988. Quelques mois plutôt, le régime de Mobutu avait réussi à conclure un accord avec la quasi totalité des leaders de l'UDPS pour un retour dans les rangs du MPR parti-Etat. Les
Kibassa, Mbwankiem, Kapita, Pandanjila avaient tous accepté des postes dans les institutions, qui comme ministre qui d'autre membre du Comité central. Tshisekedi avait joué au malin avant
d'aller, sous prétexte des raisons de santé, consulter la diaspora udépessienne à Bruxelles et dans d'autres capitales occidentales. Il en reviendra avec la position intransigeante de poursuivre
la lutte jusqu'à la reconnaissance de l'UDPS en tant qu'un deuxième parti aux côtés du MPR. Il allait livrer cette position au pont Kasa-Vubu lorsque les sbires de Mobutu se sont mis à taper à la
crosse ou avec d'autres objets contondants sur les manifestants. Tshisekedi lui-même s'en est tiré avec une blessure béante et saignante à' la tête. Du coup, il avait volé la vedette à tous ses
compagnons (et pas des moindres dans un parti en clandestinité où Tshisekedi n'est jusque là que secrétaire national chargé de la mobilisation) pour tant d'audace prise quasi en solo. Il en a
obtenu le gain historique que sa personne se confond depuis ce jour à la lutte pro-démocratie en RDCongo. Au stade des Martyrs, le gain attendu mais déjà réalisé en grande partie à Lubumbashi est
que tous s'accordent qu'il n'y a qu'un seul challenger contre Joseph Kabila. Il y a là dedans un autre message à adresser à l'autre camp de la part de Tshisekedi: le peuple est avec moi et il
sera avec moi lors de la prochaine élection présidentielle. Sur la route de l'aéroport pour le stade des Martyrs, l'écueil le plus redoutable, c'est la foule qui risque de retarder le cortège de
Tshisekedi. Le 8 décembre 2010, retour d'un long séjour pour des soins à Bruxelles, le sphinx a atterri à N'Djili à 14 heures pour atteindre sa résidence, à la 10ème rue Pétunias, dans la commune
de Limete, sous les coup de 21 heures. Pour y parer, les organisateurs ont déployé une campagne pour amener les manifestants à se rendre directement au stade. Ceux qui feront le déplacement de
l'aéroport seront contraints de rouler à la vitesse de la voiture de Tshisekedi réglée pour mettre entre deux et trois heures jusqu'au lieu de la manifestation.
H.M. MUKEBAYI NKOSO