Créé le 09 -08-2011 à 12h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 09 -08-2011 à 12 h20 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Dans une interview accordée au site footafrica365.fr, l’international congolais Youssouf lance un appel en direction des binationaux afin qu’ils rejoignent les
Léopards. « On peut changer les choses de l’intérieur », pense le capitaine des Léopards.
Youssouf, vous êtes le capitaine de la sélection de la République démocratique du Congo, quels sont vos objectifs ?
On est encore en lice pour la qualification à la prochaine CAN. On a notre destin en main. Maintenant, il faut essayer de convaincre les joueurs binationaux de nous
rejoindre. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel à tous ces jeunes en France et en Belgique, qui hésitent encore à venir. On les attend, les portes sont grandement ouvertes pour aider le
pays.
Pourquoi hésitent-ils et essayez-vous en tant que capitaine de les convaincre ?
J’ai beaucoup de contacts avec ces joueurs-là. Mais c’est toujours la même problématique, ils sont hésitants ou alors ils attendent qu’un proche arrive en sélection
pour pouvoir le sonder et savoir comment ça fonctionne. Mais un moment, il faut prendre son courage à deux mains, et venir jouer avec la sélection.
A quels joueurs pensez-vous en particulier ?
A tous les jeunes originaires de la RDC, que ça soit en Belgique, en France ou ailleurs. Spontanément, je vous dirais : Tripy Makonda, Steve Nzonzi, Jires
Kembo-Ekoko ou Lynel Kitambala. J’ai envie de leur dire qu’on est arrivé à un âge de maturité et on doit se déterminer. En terme de logistique, on n’a pas effectivement toutes les mêmes
possibilités qu’un club européen. Mais ce n’est pas pour autant que je n’arrive pas à jouer, par exemple. Et avec eux dans le groupe, on pourra revendiquer davantage de choses, car on change les
choses de l’intérieur. Car s’ils pensent qu’en ne venant pas les choses vont s’améliorer, ce n’est pas le bon calcul.
C’est une véritable perche tendue…
Oui, c’est clair. Quand on voit la Côte d’Ivoire ou le Sénégal avec des joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens. Je ne vois pas pourquoi la RDC ne
pourra pas faire de même. Dans chaque centre de formation, il y a toujours un Congolais qui joue et qui est parfois même le meilleur. Aujourd’hui, c’est un message que j’envoie à la Fédération et
aussi aux joueurs. On aura toujours dit que la fédération ne faisait pas d’efforts, mais avec le président de la Fédération congolaise de football (Fecofa), Constant Omari, on a mis cartes sur
table. J’en profite pour le remercier. Ce travail a été fait pour que les joueurs viennent plus facilement.
Quels efforts ont été faits pour faciliter la venue des joueurs évoluant en Europe ?
Avec Robert Nouzaret, notre sélectionneur, on a décidé de mettre tout à plat et dire ce qui n’allait pas. On a crevé l’abcès. On a plus de problèmes d’itinéraires,
car par le passé, on faisait des voyages trop longs. On a aussi réglé les problèmes de remboursements des billets d’avion. Même si on n’est pas la meilleure des nations, on essaie de s’améliorer.
Et si ces joueurs étaient là, les choses iraient encore plus vite. C’est en gagnant qu’on peut revendiquer des choses. La Côte d’Ivoire ne s’est pas faite en un jour. Elle a progressivement fait
venir Drogba, Eboué, etc. Et malgré cela, elle n’a pas gagné de trophée et les joueurs sont encore là pour représenter leur pays.
Ne pensez-vous pas que certains attendent plutôt l’équipe de France ou de Belgique ?
Cela rentre en ligne de compte, c’est certain. Il y a une réalité qui fait que les meilleurs iront en EDF, mais il n’y a que 23 places, pas 100. Les autres feront
un choix. C’est dur d’attendre l’équipe de France, quand on commence à avoir 26 ou 27 ans. Et pour acquérir une expérience internationale, les pays africains sont intéressants. Ils ont un bon
niveau.
On vous sent très investi par cette mission. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Oui, je le suis. Et quand l’Equipe m’a proposé de faire cette interview, j’ai répondu je préférais la faire sur Footafrica365.fr. Car je sais que ces joueurs
s’informent sur l’actualité du continent via ce site. J’ai la chance de les représenter et je m’en fais le relais. J’ai envie de m’investir pour qu’on puisse exploiter pleinement notre potentiel.
Je crois que c’est le bon moment pour le faire. Après la CAN 2012, ça sera aux jeunes de l’équipe de prendre la relève. Il y a une possibilité de participer à la CAN 2013 et puis la Coupe du
monde 2014. Ce n’est pas en attendant, en se disant que cela va changer et en venant au dernier moment que l’on va réussir. C’est dès maintenant qu’il faut rejoindre la sélection. C’est
maintenant qu’on a besoin d’eux.
Avec la RDC, en quoi le challenge peut-il être stimulant sportivement ?
Cela peut permettre de prendre une autre dimension. Certains ne se rendent pas compte de l’impact que peut donner à une carrière en Europe une CAN ou Coupe du
Monde. On a de quoi compter de nouveau sur le continent si on unit nos forces.
Dans le contexte du début sur les binationaux en France, ne pensez-vous pas que les joueurs vont être encore plus prudent ?
Non, il n’y a qu’à regarder le Sénégal dans notre groupe. C’est le joueur qui décide, c’est son choix. J’ai été convoqué avec la RDC et l’équipe de France Espoirs
en même temps. Mon père m’avait demandé de bien réfléchir. J’ai fait mon choix, car je savais qu’on pouvait faire de belles choses avec le RDC. D’autres comme Distel Zola, Granddi Ngoyi ou Cédric
Mongongu l’ont fait aussi…
Une interview tirée de footafrica.365.fr