Créé le 19 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 19 -03-2011 à 11h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : LE POTENTIEL
La rentrée parlementaire s'est effectuée pratiquement sans enthousiasme. Et pourtant, la dernière d'une législature, cette session aurait dû susciter de
l'engouement, de l'effervescence pour marquer la fin d'une importante étape politique. Mais les parlementaires ont déjà la tête ailleurs, tournée vers les élections. Au sein des partis et
plates-formes politiques, l'heure est au repositionnement. Cas UDEMO.
Deux faits politiques devraient retenir l'attention des analystes politiques pour continuer à mieux scruter l'horizon et à lire les signes des temps. Deux
événements politiques, qui se sont déroulés quasiment au même moment, ont émaillé ces dernières semaines.
Le premier, la rencontre de Pretoria, qui risque de n'avoir aucun effet d'entraînement sur la population, a réuni les représentants de l'AMP, de l'Opposition et de
la Société civile. " Palais d'Egmont-bis ", avions-nous qualifié cette rencontre qui n'a apporté aucun message nouveau mais susceptible de favoriser le repositionnement des acteurs politiques, en
prévision de prochaines élections.
Le second est bien sûr la révocation du gouvernement de Nzanga Mobutu, chef de file de l'UDEMO. Alors que l'on attend encore la réaction officielle de l'intéressé
et des organes compétents de son parti, quelques membres, parlementaires de leur état, ont pris le devant pour affirmer leur appartenance à l'AMP. Une façon de leur part de désavouer leur chef et
de continuer à respecter les accords signés, sans lui. Repositionnement quand tu nous tiens, en prévision de prochaines élections.
LE MAUVAIS EXEMPLE
Ces deux cas doivent interpeller les consciences sereines. Le Potentiel s'est longuement attardé sur le premier cas.
Certes, le dialogue étant permanent, la rencontre de Pretoria devrait, dans ces conditions, s'inscrire dans la logique de l'excellence. Palais d'Egmont avait déjà
interpeller les partis politiques, la Société civile pour souligner leur rôle dans la bonne marche du pays. Cette réunion de Bruxelles avait saisi cette opportunité afin de démontrer que la
réussite du Dialogue intercongolais dépendait de l'attitude de responsabilité politique des acteurs des partis politiques et de la Société civile, et non des belligérants, pour jeter les bases ou
les jalons d'une société réellement démocratique. Hélas ! les partis politiques et la Société civile ont subi les événements. Ils le subissent encore, sinon on ne comprendrait pas pourquoi après
l'organisation des élections en 2006, ils aient élaboré un rapport, dix ans après, qui ne diffère pas de celui de Palais d'Egmont. Et ceux qui y étaient n'ont pas apporté un plus au débat, ne
représentant qu'eux-mêmes et non leurs partis politiques où cette rencontre de Pretoria devrait au préalable être enrichi à ce stade.
La révocation de Mobutu Nzanga n'est pas un fait divers. Il s'agit d'un grand événement politique qui vient de se produire dans le clan au pouvoir, avec
probablement des effets d'entraînement sur le déroulement du prochain scrutin.
C'est dire que les membres de l'UDEMO, mais aussi de l'AMP, réunis au sein de leurs structures compétentes, devraient examiner cette situation et tirer toutes les
conséquences utiles. D'apprécier si cette décision, cette révocation affecterait l'existence du parti politique ou de la plate-forme, aujourd'hui et demain. Dans ce cas, toute déclaration
précipitée est à bannir car susceptible d'aliéner le parti.
PERIL EN LA DEMEURE
Ces deux cas illustrent parfaitement que les partis politiques en RDC sont des " mauvais exemples ". Ainsi, opportunisme rime avec cupidité. Partant, les
affiliations sont un fourre-tout d'autant plus qu'elles s'effectuent sans conviction politique.
Une situation qui favorise le débauchage politique. Un travail de sape qui affecte le débat national, abaisse le niveau intellectuel et politique des acteurs des
partis politiques avant d'entamer le moral politique. Les acteurs politiques perdent progressivement tout réflexe d'être au service de l'Etat et de la Nation.
Il et vrai que les divergences de vues font partie de la dynamique politique. Mais celles-ci ne doivent pas s'effectuer au rabais et de façon
circonstancielle.
Il y a donc péril en la demeure, et tout se passe comme si dans ces calculs politiciens, les hommes politiques ont peur des élections. Ils s'empressent déjà à
fausser les calculs. Dès maintenant.