Créé le 15 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN
| ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 15 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : CONGO NOUVEAU
« Je ne saurai pas répondre à ton invitation parce que je dois prendre part à une réunion de mon parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), au cours de
laquelle sera arrêté le programme de l'accueil de notre leader Jean-Pierre Bemba qui revient au pays pour se faire enrôler et déposer sa candidature pour la prochaine présidentielle». Cette
phrase, entendue d'un cousin que j'attendais chez moi le samedi soir, a longtemps résonnée dans mes oreilles.
Dans le camp des militants du MLC, on croit que plus rien ne pourra empêcher Jean-Pierre Bemba à fouler le sol congolais dans les prochains jours. Annoncé il y a
quelques jours par Me Aimé Kilolo, l'un des avocats du leader du Mouvement de Libération du Congo, le retour de l'ancien Vice-Président de la République à Kinshasa a été amplifié par notre
confrère Le Soft, dans sa dernière édition de la semaine passée.
«Selon l'accord conclu, écrit le journal du député national Tryphon Kin Kiey Mulumba, notre compatriote Jean-Pierre Bemba arriverait incognito, atterrirait par jet
privé affrété à ses frais, séjournerait moins d'une heure, serait bourré d'une nuée de policiers de la CPI, d'agents secrets et d'avocats, s'enrôlerait à un bureau spécial de la CENI et
redécollerait aussitôt en s'abstenant de tout bain de foule malencontreux».
L'information donnée par Le Soft a été confirmée par Germain Kambinga, secrétaire national chargé de la communication et porte- parole du MLC, intervenant sur Canal
Kin Tv (une chaîne de télévision appartenant au sénateur Jean-Pierre Bemba). Pour lui, «la situation de Jean-Pierre Bemba est prometteuse en ce qui concerne l'évolution de son dossier à la CPI)».
Pour lui, c'est en tenant de cette situation que son parti, le MLC a désigné le sénateur Jean-Pierre Bemba comme étant le candidat du parti à la prochaine élection présidentielle.
Equation dans l'opposition
Si jamais la Cour Pénale Internationale (CPI) autoriserait son prisonnier à venir s'enrôler et, le cas échéant, déposer sa candidature à la prochaine
présidentielle, beaucoup de choses pourraient changer sur la scène politique congolaise.
C'est surtout du côté de l'opposition qu'on devrait revoir des calculs. Contactés, plusieurs leaders de l'opposition, surtout ceux qui se réclament proches
d'Etienne Tshisekedi, se disent être calmes. «Le retour, de Jean-Pierre Bemba serait une bonne chose, car le souhait de tout le 'monde, surtout du président Tshisekedi qui a promis de réclamer
son jugement au pays s'il est élu, avoue un membre de la DTP. Je ne pense pas que le retour de notre compatriote soit considérée comme une équation politique insurmontable dans le camp de
l'opposition, car nous travaillons déjà avec nos amis du MLC».
Même si publiquement ils ont désigné leur président comme leur candidat à l'élection présidentielle, les hauts cadres du MLC, avouent sous les manteaux, que la
probabilité de voir Jean-Pierre Bemba prendre part aux élections est mince.
Astreint de prendre des bains de foule, l'ancien vice- président de la République ne saura pas battre campagne. Ainsi, son parti s'active en coulisses pour négocier
des alliances avec d'autres partis de l'opposition. Déjà, le Mouvement de Libération du Congo vient de nouer une alliance politique avec l'Union pour la Nation (UN). Les deux parties viennent de
mettre sur pied une structure dénommée Alliance des Congolais acquis au Changement (ACC). Selon plusieurs sources, un accord politique avec le camp de Vital Kamerhe n'est pas non plus
exclu.
Certes, comme le soutiennent plusieurs juristes, rien n'empêche Jean-Pierre Bemba qui n'est pas encore formellement condamné par la CPI de jouir de ses droits
civiques, mais plusieurs analystes contactés estiment que le Procureur Luis Moreno Ocampo, comme dans ses habitudes, risque de faire valoir son poids pour bloquer cette démarche.
Dans cette affaire, il n'y a que Luis Moreno Ocampo, poussé sûrement pas les décideurs du monde, qui pourrait créer la surprise en libérant le sénateur Jean-Pierre
Bemba et lui donner la chance de se lancer la course présidentielle.
CONGO NOUVEAU