Créé le 19 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 19 -03-2011 à 11h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : LE PALMARES
Pour la première fois de son histoire, la scène politique congolaise a pris tout le monde de court. Après son éviction du gouvernement, on s’attendait tout
naturellement à voir le fils du Maréchal rompre avec Kabila. Eh bien il l’a fait de la manière la plus officielle qui soit. Mais en même temps, et c’est le plus navrant, Nzanga a pris congé de
son parti, l’Udemo.
J’évoluerai désormais au-delà de mon parti… », a solennellement annoncé l’ancien vice- premier ministre en charge de l’Emploi et de la Prévoyance
sociale.
Que devient l’Udemo, création de Nzanga Mobutu ? Ce dernier répond : « l’Udemo est désormais libre d’opérer son choix vital quant à son évolution sur la scène
politique congolaise ».
C’est donc sans son mythique fondateur que l’Union des démocrates mobutistes va soit décider de rester au sein de la Majorité, soit quitter cette
plateforme.
Dans la première des hypothèses, il va de soi que le désormais ancien parti de Joseph Nzanga Mobutu va présenter un autre candidat au poste de vice-premier ministre
et même au Commerce extérieur. A en croire les indiscrétions en notre possession, c’est Mobutu Giala, jeune frère à Nzanga, qui va reprendre le flambeau à la fois au parti et au
gouvernement.
Mais à quoi jouent concrètement les enfants Mobutu ? Ils jouent à tout et à rien.
Ce feuilleton rocambolesque a commencé de manière bénigne au Palais du peuple.
Flash back
Muni de son flair qui lui permet de prendre de l’avance sur les événements, votre quotidien préféré avait déjà entrevu l’issue surprenante du dossier Nzanga Mobutu.
Tout était parti de La rentrée parlementaire du Mardi 15 Mars, la dernière de l’actuelle législative, qui était riche en révélations. Répondant présents à l’ouverture de la dernière session, les
élus de l’Udemo avaient surpris l’opinion nationale par une prise de position inattendue autour de la récente révocation de leur leader. Primo, ils avaient pris acte du renvoi de ce dernier de
l’équipe gouvernementale. Secundo, et ce fut le plus surprenant, sénateurs et députés de l’Udemo avaient déclaré que leur parti, son président compris, n’avait pas encore quitté la coalition
Amp-Palu -Udemo,
Ils s’étaient fondés sur le fait qu’aucune décision n’avait été prise dans ce sens au niveau de la coalition. Nul n’avait jusque là signifié au parti cher à Joseph
Nzanga Mobutu que son contrat avec la coalition avait pris tin. En conséquence, les élus de ce parti avaient promis de prochaines concertations au sommet en vue de lever une option définitive par
rapport à cette situation. Ce devait être à cette occasion que le fils du Maréchal et ses poulains allaient donner une réponse adaptée à la crise qui s’est créée au sein de la coalition. On peut
considérer que c’est chose faite aujourd’hui.
La déclaration des élus de l’Union des démocrates Mobutistes était intervenue au sortir de l’hémicycle du Palais du Peuple. Etait-ce une simple tentative de
consolation dans un contexte où les carottes semblaient plus que cuites ? De toutes les façons, il n’y avait aucune illusion à se faire autour de cette affaire. Personne n’avait besoin d’un
croquis pour comprendre que l’Amp a irrémédiablement rompu les amarres avec le leader de l’Udemo.
La révocation de Nzanga constituait une grave entorse à la clause sanctionnant l’accord Amp-Udémo. Cette clause disposait clairement que jusqu’à la fin de
l’actuelle législature, le parti Mobutiste gardait non seulement sa vice primature, mais encore sa préséance parmi les Vice-primatures en vigueur au sein du gouvernement de coalition. En
renvoyant le numéro 1 de l’Udemo de son poste, l’Amp a ouvert une parenthèse sur l’engagement qui le liait à ce parti.
Les griffes du félin
Mais l’Alliance s’est gardée de frapper aveuglement. Elle ne s’est pas attaquée ouvertement à i’Udemo entant que parti. Ce qui a laissé, bien entendu, une porte
ouverte pour une série de combinaisons difficiles à cerner pour le moment. La difficulté réside justement dans le fait que Nzanga a été frappé en tant qu’individu et aussi en tant que membre du
gouvernement, mais pas en tant qu’allié politique.
Sur ce point précis, le Sénateur Maskini de l’Udemo s’était montré on ne peut plus explicite. Pour lui, la révocation de Nzanga Mobutu induit deux attitudes :
soit le parti quitte la coalition et le fait clairement savoir à travers une déclaration sans équivoque. Soit il reste dans la majorité et présente un autre candidat au poste de Vice-premier
ministre, en remplacement de Nzanga.
Mais cette approche semblait au départ irréaliste à tout point de vue. La démission du ministre Biando, par solidarité avec son leader, indiquait clairement en
quels termes devait se solder l’accord Amp-Udemo. Il n’était pas sûr que ce parti se laisse tenter par le schéma frivole avancé par son Sénateur en dernière analyse.
Les déclarations mêmes de Nzanga durant ses 4 mois de fugue à l’étranger, ne laissaient planer aucun doute. Le rejeton du Maréchal s’était systématiquement
désolidarisé de l’équipe Muzito durant son séjour en Europe. A la limite d’une déclaration de guerre, il s’était caractérisé par des prises de position sur lesquelles on ne revient
jamais.
A moins qu’il n’existe au sein de l’Udemo un courant dissident, on ne voit pas comment le schéma du maintien au sein de la coalition pouvait tenir, expliquait le
Palmarès dans son édition du Mercredi 16 Mars. Y’aurait-il quelques téméraires pour suspendre Nzanga avec une Udemo bis ? Ce n’est pas étonnant sur la scène politique congolaise, concluait notre
journal. Et on dirait que le rejeton du Maréchal a préféré anticiper les événements et donner en partie raison votre journal de chevet.