Créé le 19 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 19 -03-2011 à 11h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : BELGA
Le président de la Chambre a participé, le 9 mars à Kigali à la conférence des présidents des parlements de la Communauté économique des pays des Grands Lacs, qui a
adopté un texte portant la création d’une force militaire régionale à la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda, et du Burundi. M. Flahaut a aussi rencontré le président
Kagame.
Le président de la Chambre, André Flabaut (PS), a défendu jeudi sa récente visite au Rwanda, critiquée par le colonel en retraite Luc Marchal, ancien numéro deux de
la force de l’ONU au Rwanda lors du début du génocide de 1994 au Rwanda, qui l’a qualifié de « voyage de la honte » auprès d’une dictature « pure et dure » - celle du président Paul
Kagame.
«En toute lucidité, il est aussi de notre devoir de tenter d’infléchir les tendances, de tenter de convertir à plus de démocratie, dans le respect de droits de
chacun et de la souveraineté des Etats, les responsables politiques que nos fonctions nous amènent à rencontrer Il ne s’agit pas non plus d’un nouveau paternalisme mais d’une volonté d mettre en
place des partenariats équilibrés », a répondu M. Flahaut dans une lettre rendue publique par ses services.
Le président de la Chambre a participé, en compagnie du vice-président du Sénat, Willy Demeyer (PS), le 9 mars à Kigali à la conférence des présidents des
parlements de Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), qui a adopté un texte portant sur les fonts baptismaux la création d’une force militaire régionale à la République
démocratique du Congo (RDC), Rwanda, et Burundi. Ils ont également rencontré le président Kagame.
Ce que leur reproche l’ex-colonel, qui s’est demandé, dans une lettre ouverte « Comment est-il possible que des responsables politiques, exerçant des fonctions
importantes au sommet des structures démocratiques de notre pays et qui ont, précisément, la tâche de veiller au respect de la démocratie et de promouvoir ses idéaux de par le monde, vont se
compromettre au sein d’une dictature pure et dure dont le chef est accusé, dans un récent rapport de l’ONU, d’être responsable de la mort de plusieurs millions de personnes?
«La politique que j’ai menée au Rwanda, au Burundi et en République démocratique du Congo ne tempère ni l’effroi de ce massacre (le génocide de 1994, qui a fait
quelque 800.000 morts selon l’ONU), ni le chagrin de tant de vies anéanties, ni le respect du sacrifice de nos paras, mais après l’écoute, la compassion et la Justice, la politique se doit
d’essayer l’espoir», a répliqué M. Flahaut.
«La seule vraie réconciliation sera celle que le Rwanda fera avec lui-même», ajoute-t-il. L’ancien ministre fait cependant preuve de compréhension envers la
réaction de l’ex-numéro deux de la Mission des Nations Unies au Rwanda (MINUAR). «Je sais combien le colonel Marchal qui était en première ligne en 1994, reste affecté, il me semble difficile
qu’il en soit autrement - et c’est tout à son honneur de poursuivre son attention et son questionnement envers la tragédie rwandaise», écrit M. Flahaut. Il affirme toutefois regretter le
«dénigrement systématique du monde politique». «Quoique l’on fasse ou ne fasse pas, on cherche à détruire, bien souvent sans réflexion ni discernement. Je ne crois pas que cette attitude soit la
plus utile à la qualité de nos démocraties», conclut-il.
Belga