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19 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET
INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 19 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR :CONGO NEWS
Cinq jours pour taire le Bas-Congo, quasiment tout le Bas-Congo. Soit du 12 au 16 août. Un exploit que nul autre ne réalisera peut-être jusqu'aux prochaines
élections. Au total, Vital Kamerhe e tenu meeting dans plus d'une trentaine de petites agglomérations et localités, dans plus de cinq centres urbains des territoires (Songololo, Mbanza-Ngungu,
Moanda ...) et dans les deux grandes villes bas-congolaises, la capitale Matadi et la ville économique de Borna. Tout le périple a été effectué par route avec Kamerhe lui-même au volant de sa
gigantesque Jeep Ford surnommée «Face de bouledogue». Partout des foules sont venues par milliers reprendre en choeur avec l'harangueur le fameux «Mokolo tonga abotoli tonga» (celui qui a fait le
Roi a repris son trône).
Le record des foules a été atteint à Matadi où des sources indépendantes ont parlé de plus de 20.000 manifestants sur la place de la commune de Mvuzi. Autant ou
peut-être plus à Boma. La plus part des grands meetings -ceux organisés dans les grandes villes- ont été réunis à la nuit tombée, si pas la carrément l nuit. Donc, les manifestants ont attendus à
longueur de journée que Kamerhe boucle plusieurs harangues sur un parcours déterminé avant de donner une grand-messe à ta fin de la journée. Les cinq jours du séjour bas- congolais du leader de
l'UNC ont été rythmés de la même façon. Première étape: Kasangulu, la portée d'entrée de la province du Bas-Congo en provenance de Kinshasa, le pays de Jean-Claude Vuemba dont les drapeaux du
parti -MPCR- sont venus communier aux meetings de l'UNC. Rien à redire sur le protocole ici qui a fait Kamerhe se fasse escorter par des motards déjà à quelques kilomètres de la frontière kinoise
jusqu'à l'orée de la ville où la foule l'a contraint de marcher à pied jusqu'au lieu du meeting.
Le même rituel s'est répété partout, notamment chez les Matadiens où Kamerhe s'est vu
imposer plus cinq kilomètres d'exercice pédestre. L'homme lui-même s'y est plu et s'y plaît chaque fois qu'il a à se perdre dans la cohue. Il cherche même ces moments comme c'est caractéristique
chez n'importe quel leader assis sur une adhésion populaire. Ce n'est pas Mgr Laurent Monsengwo Pasinya qui dira le contraire, lui dont les proches disent qu'il est émerveillé à chaque communion
de l'Eglise catholique organisée au stade des Martyrs au point de chercher le moindre prétexte pour multiplier les occasions. Kamerhe, lui, est émerveillé au point qu'il entre quasi en transe. Le
voilà qui se met à courir comme à Boma dans tous les sens pour aller prendre un bain de foule d'un côté, puis de l'autre. A la fin, il lui reste assez de souffle pour monter à la tribune au pas
de course. A plus de cinquante ans, il faut avoir des ressources morales et physiques pour le faire de manière discontinue pendant cinq jours. C'est à croire que Kamerhe se dope. «J'entretiens la
forme en faisant du sport, notamment le tapis roulant pendant 45 minutes chaque matin à une certaine vitesse», avait expliqué Kamerhe à «CONGONEWS» fors de sa dernière tournée dans le Nord et le
Sud-Kivu. Cette foule tant affectionnée, Kamerhe l'allume avec une gestuelle bien propre à lui. Quand il ne lui exhibe pas les mains sur la tête façon «kisanola», il la fait vibrer avec «kraka»
(menottes), les poignées croisées' et poings fermés' brandis en l'air. Ce qui signifie «tokangi bango kraka (nous les avons anéantis). La même symbolique est très prisée par la star Noël Ngiama
Werrason qui en serait l'inventeur. Dans l'arrière-pays, les gens en sont très fascinés et y répondent dans une hystérie généralisée chaque fois que VK esquisse le geste. A Kasangulu, l'effet de
«kraka» a été le même. Tout comme à Sonabata, Madimba, Kisantu, Mbanza-Ngungu. A chacune de ses escales, un meeting. Celui de Mbanza-Ngungu s'est terminé alors qu'il faisait déjà noir. Il fallait
courir pour aller boucler cette première étape avec une grand-messe à Kimpese
-la plus grande et plus attractive agglomération sur le parcours Kinshasa-Matadi- où les manifestants n'ont pas vu le temps passé pour attendre Kamerhe depuis le
début de l'après-midi. Ici Kamerhe a dû parler sous l'éclairage des projecteurs apprêtés d'urgence pour la circonstance. Lui et sa suite ont passé fa nuit sur place pour prendre la route le
lendemain dans l'avant-midi pour Matadi avec une première halte à Songololo. Songololo assez excentré qui a demandé au cortège de quitter la nationale n°1 pour amener Kamerhe devant la foule
réunie à côté du marché en construction. Encore une halte, puis une autre, et Kamerhe débarque vers les 18 heures pour son premier grand meeting dans une ville de Matadi réputée, de façon
manifeste, acquise à l'opposition, comme la grande partie de la province de son ensemble. L'enjeu pour Kamerhe était de s'y faire accepter au détriment de tous ceux qui cherchent à faire croire
qu'il n'a pas encore rompu avec Joseph Kabila. Quiconque connaît les Matadiens sait combien il est difficile de les persuader. Qui a donc conquis la ville portuaire peut se targuer d'avoir
réalisé le plus dur. Kamerhe a eu la chance d'avoir posé, par le passé, des actes qui ont mis les Bas-Congolais dans des bonnes dispositions en sa faveur. Entre autres actes, la condamnation de
la tuerie des fidèles de Bundu dia Kongo et le soutien apporté à Ne Mwanda Nsemi alors que le procureur généra l de la République avait demandé à Kamerhe alors président de l'Assemblée nationale
de lever son immunité. Matadi s'est montrée si disposée que Kamerhe s'est ému, confiant à ses proches qu'il y a eu plus de monde qu'il ne s'y attendait. Plus de monde: plus de 20.000 au meeting
et des milliers d'autres qui avaient formé des haies sur son parcours sans parler de ceux qui ont dû décrocher après avoir accompagné la procession sur plusieurs centaines de mètres.
Deuxième jour de la tournée et la fatigue commence à se ressentir après des centaines de kilomètres courues en voiture avec des incessantes escales. Fatigue ou pas, le devoir oblige de traverser
le pont Maréchal dès les premières heures de la matinée, le lendemain.
Destination : Boma à plus de 100 kilomètres de la ville de Matadi via Seke-Banza, le pays de la banane qui inonde le marché de Kinshasa. Cent kilomètres, ce n'est
pas terrible sur des routes en l'état mais sur les routes congolaises qui n'ont pas encore vu passer les cinq chantiers, ça rassemble au Paris-Dakar. Une image assez proche de la réalité à
considérer la nuée de poussière rouge et épaisse qui s'élève de la route de Boma. Cette nuée poussiéreuse a poursuivi la délégation kamerhiste sur la route de Tshela jusqu'au mausolée du
Président Joseph Kasa-Vubu, à plus de 125 kilomètres de Boma. Pire encore sur la piste de plus de 110 kilomètres qui mène de Borna à Muanda, dernière étape bouclée le 15 août à la fin' de la
journée.- La caravane kamerhiste aura fait tout le Bas-Congo d'un bout à l'autre, de Kasangulu à la plage de l'Océan Atlantique à Muanda. Soit des centaines de milliers des Bas-Congolais gagnés à
la cause.
De notre envoyé spécial
H.M. MUKEBAYI NKOSO